Le rouge et le blanc d'Harold Cobert - retour de lecture

Résumé :

Russie, 1914. Tout oppose Alexeï et Ivan Narychkine, deux frères issus de l’aristocratie. Alexeï, l’aîné, a hérité de leur père son tempérament déterminé et réfléchi. Libéral, il prône la modernisation et la démocratisation de la Russie. Ivan, lui, ressemble à leur mère : d’un naturel tourmenté et exalté, il épouse volontiers les pensées anarchistes et marxistes.

Mais les deux jeunes hommes ont quelque chose en commun : leur amour pour Natalia, leur sœur de lait, fille de leur gouvernante et de l’administrateur des terres familiales.

Quand, en 1917, la Révolution éclate, tous se déchirent et chacun choisit son camp, au risque de devoir un jour s’affronter…

Le contexte de lecture :

Révolution bolchévique... URSS... Tsar.... saga....

Que demande Lisa de plus ???

Pour ceux qui connaissent mes goûts en Histoire (ou ceux qui ont lu mon roman De Retour en URSS) ne seront pas étonnés !

Mon avis :

Alexeï, Ivan, Kolya et Natalia sont des amis, élevés ensemble. 

Les deux premiers sont issus de l’aristocratie tsariste, les deux autres sont les enfants des employés de la famille. Il n’y a aucun souci entre eux, uniquement des jeux, des disputes enfantines; ils sont aussi différents de caractère que des enfants puissent l’être.

Alexeï est droit, loyal au Tsar, à sa famille et fascinant ; Ivan est le trublion, le révolté de la fratrie, il croit aux idées révolutionnaires et affronte leur père. 

Kolya est l’ami fidèle d’Ivan qui épouse les mêmes idées ; sa soeur, Natalia, est le seul point d’accrochage entre les trois garçons… puisque les deux frères l’aiment et la désirent, et son frère veille.

Pourtant quand la Révolution de 1917 succède à la Première Guerre mondiale qui saigne la Russie, l’amitié va vaciller et les séparer irrémédiablement.

Ivan, Kolya et Natalia vont épouser l’esprit révolutionnaire et vont plonger dans les affres de la redoutable Tcheka et rivalisent d’esprit bolchévique pour faire avancer leurs idées « Rouges ».

Dans le camp d’en face, « la Russie blanche », Alexeï va se retrouver face à son frère qui ne va pas hésiter à l’exiler dans un des premiers Goulag, après l’avoir torturé…

De là, Harold Cobert lance son roman-fleuve romanesque… une sorte de Guerre et Paix version URSS…

Attention, cela n’a pas le souffle de Tolstoi !!

Pourtant, c’est agréable à lire car cela mêle l’Histoire, la vie des personnages avec des rebondissements facilement repérables mais qui ne sont pas inintéressants… même si deux révélations à la fin sont quand même un peu « grosses » et tirées par les cheveux… 

On voyage entre 1905 et les années 50/60 à travers le destin des quatre enfants du XXe siècle, issus d’un Pays ayant été ravagé par les pouvoirs en place entre autoritarisme, fascisme, complots, tueries de masse… 

Avec tout ce cocktail, Le Rouge et le Blanc est un roman qui se lit très vite, sans avoir besoin de grosses connaissances en Histoire, puisque l’auteur explique assez explicitement certains soubresauts historiques.

J’ai passé un bon moment même si les 50 dernières pages m’ont paru assez longues, comme étirées… J’ai bien aimé les personnages d’Alexeï et de Kolya… Ivan m’a énervé mais j’ai compris ses engagements et son aveuglement… quant à Natalia, la femme fatale russe parfaite, elle a été parfois une plaie de lecture…

En résumé, Le Rouge et le Blanc est une saga qui évoque des thèmes déjà largement vus, lus, et visionnés dans les livres, films, etc., mais qui a l’avantage de revenir sur le tourbillon des années 20, 30 et 40 dans une Europe déchirée, brisée à tous les points de vue.