Friday, July 26, 2024

Un million de prisonniers allemands (1944-1948) de Valentin Schneider - RELECTURE

                                                  

Résumé :

Sur un sujet méconnu de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, un travail de recherche, au plus près des sources.

Un million : c'est le nombre de soldats allemands retenus prisonniers en France après la défaite de leur pays, à partir de juin 1944, et jusqu'en décembre 1948. A travers les registres des camps, les archives départementales et celles de la gendarmerie, les carnets et les correspondances privées, c'est cet étonnant itinéraire collectif que retrace ici Valentin Schneider. Un parcours qui, des commandos de déminage aux travaux des champs, en passant par la difficile cohabitation avec la population, a constitué une aventure humaine complexe, où la faim, les privations, les mauvais traitements et la mort ont trouvé leur place, mais aussi une étonnante expérience de vie commune, dans un pays confronté aux défis de la reconstruction. En 1948, 20 % de ceux qui restaient employés sur le territoire ont choisi de demeurer en France. Leur histoire, comme celle de tous leurs compatriotes retenus pendant quatre années dans des camps de travail, n'avait pas encore été écrite.


Mon avis :

J’avais lu ce travail de mémoire d’Histoire lors de sa parution en 2011, mais suite à la demande d’un copain, sur un point particulier, j’ai décidé de le relire.

C’est un sujet passionnant, qui m’intéresse depuis longtemps et sur lequel j’ai lu quelques mémoires/thèses étudiantes et donc qui n’est pas méconnu pour moi.

Valentin Schneider évoque différents aspects de la présence de prisonniers allemands à partir de 1944 (et jusqu’à décembre 1948) sur le sol français… qu’ils aient été dans un camp de travail, sur des exploitations agricoles, au déminage, à la reconstruction du pays, ils ont fait partie du contingent d’hommes arrêtés par les alliés, rétrocédés à la France de de Gaulle et du Gouvernement provisoire comme « compensation ».

Il y eut de nombreux camps à ciel ouvert, sans hygiène, avec des restrictions alimentaires, voire aléatoires, des prisonniers maltraités, sous-alimentés, ou bien mieux traités… notamment par les américain.

Petit à petit, que cela soit dans des dépôts, des cages, à la campagne, sur les plages, sur les routes, etc., les prisonniers allemands ont payé en France, mais largement moins que ceux envoyés en URSS.

Alors, après-guerre, en pleine reconstruction de la France (et des autres pays), et dans l’espoir d’une amélioration des relations franco-allemandes, les autorités françaises vont lever peu à peu les restrictions de fraterniser entre les français (qui souffrent toujours de pénuries alimentaires, et logistiques), et ces prisonniers allemands, souvent coupés de leurs familles, ou ayant tout perdu dans leurs pays.

Il ne faut jamais oublier que le pire est toujours là, tapie, et que la convention de Genève qui protège les prisonniers de guerre, n’arrive pas toujours à faire taire la haine, la vengeance aveugle (ou pas) et des années de rancœur de part et d’autre.

Bref, un livre instructif si vous ne connaissez que peu cette partie de l’après-guerre et les conditions dans lesquelles la France a œuvré pour sa reconstruction, faisant fi, parfois, de la volonté de paix ou de jugement de sa population.




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