Saturday, September 23, 2023

La sentence de Louise Erdrich - retour de lecture

 


La sentence de Louise Erdrich


Résumé :

«Quand j'étais en prison, j'ai reçu un dictionnaire. Accompagné d'un petit mot : Voici le livre que j'emporterais sur une île déserte. Des livres, mon ancienne professeure m'en ferait parvenir d'autres, mais elle savait que celui-là s'avérerait d'un recours inépuisable. C'est le terme "sentence" que j'y ai cherché en premier. J'avais reçu la mienne, une impossible condamnation à soixante ans d'emprisonnement, de la bouche d'un juge qui croyait en l'au-delà.»

Après avoir bénéficié d'une libération conditionnelle, Tookie, une quadragénaire d'origine amérindienne, est embauchée par une petite librairie de Minneapolis. Lectrice passionnée, elle s'épanouit dans ce travail. Jusqu'à ce que l'esprit de Flora, une fidèle cliente récemment décédée, ne vienne hanter les rayonnages, mettant Tookie face à ses propres démons, dans une ville bientôt à feu et à sang après la mort de George Floyd, alors qu'une pandémie a mis le monde à l'arrêt...

Mon avis :

Louise revient avec un livre intimiste, où elle apparaît comme un personnage annexe, qui est là, mais peu présent. 

Le personnage principal s’appelle Tookie, qui en 2005, a été condamnée à la prison pour une histoire hallucinante. Elle reçoit d’une ancienne maîtresse d’école un dictionnaire et s’empresse de lire le mot « Sentence » (qui en anglais sur dire sentence ou phrase)… quand elle est libérée par anticipation, elle reprend sa vie et travaille dans la librairie spécialisée en littérature autochtone… propriété de Louise Erdrich (à Minneapolis, qui existe vraiment !). 

A sa sortie, elle se marie aussi avec Pollux, croisé des années plus tôt, et la vie s’écoule doucement… jusqu’à ce que Flora, une fidèle cliente décède et se mette à hanter les lieux… 

Entre dénonciations des massacres de la population autochtone par les premiers colons, et leurs descendants, ce pillage de la culture, de la langue, et cet obscène besoin de retourner la culpabilité de certains « blancs » sur les conditions autochtones, Louise Erdrich conte cette histoire à plusieurs étages, plusieurs lectures et plusieurs thématiques… le racisme dans son ensemble est traité ici… envers les autochtones, les noirs, les métis, les femmes, les faibles, etc. 

Ce livre est sensiblement lumineux même les propos ne le sont pas… et offre un joli plaidoyer pour la littérature, les livres, dressant des listes de livres à lire, selon les thèmes, de coups de cœurs, de romans courts bouleversants… j’étais heureuse de voir que j’en avais lu quelques-uns et notamment une grosse partie des romans courts… sur la recommandation d’une copine liée à la culture autochtone aux USA. 

Comme souvent, son talent de conteuse s’éparpille parfois, mais livre un livre entre fantômes et réalité, entre maux de la société et profondeur…

Bien sûr, elle parle du racisme ordinaire blanc/noir, de la Covid, mais ce n’est pas là l’essence du livre… 

Sa vision de la littérature, des livres est belle, mais c’est ce que ressent tout lecteur, non, sans qu’on ait besoin de lui donner des phrases (belles) banales sur ce que procure la lecture… 

Les livres sont, en définitive, importants, mais ce qui est primordial est la tradition, la transmission, l’oralité, l’amour, l’amitié, les valeurs non palpables mais qui, depuis la nuit des temps, ont fait perdurer des peuples, des rites, des langues, des légendes, des histoires, l’Histoire… 

J’ai bien aimé ce livre mais sans être un coup de cœur, sachant que Louise Erdrich peut faire largement mieux pour vous arracher le cœur et vous en offrir un autre… 

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