Sunday, November 03, 2024

Un jardin pour royaume de Gwenaële Robert - retour de lecture


Résumé :

" Il en va de mon pays comme de l'enfance : quand on en passe la frontière c'est pour toujours. On n'y revient qu'en touriste ou en passager clandestin, et je redoute d'endosser la vulgarité de l'un, l'illégitimité de l'autre. "
Un jardin pour royaume explore le thème universel de la fin de l'enfance et la fragilité des utopies familiales. Au départ de sa dernière fille, la narratrice revient dans le Pays de Valois, au château d'Ermenonville. C'est là, à la lisière du parc où Rousseau vécut ses derniers jours, que ses parents ont choisi de s'installer dans les années 1980 pour élever leurs enfants à l'écart de l'effervescence du siècle, au plus près de la nature. Mais peut-on vraiment échapper à la course du monde ? Pendant dix jours, elle va arpenter les vestiges de cette utopie et se laisser submerger par le temps de l'enfance. Non pas pour s'en imposer le deuil, mais pour lui redonner sa vraie place. Un roman d'une sincérité bouleversante.


Mon avis :

Quand la narratrice arrive sur les lieux de son enfance, elle a fini son travail de mère… Elle a élevé ses enfants qui ont quitté le nid et elle ressent le besoin de couper les ponts quelques jours, et de retrouver, elle aussi ce nid.


Elle prétexte de finir sa thèse abandonnée pour maternité et repart dans son village d’enfance, proche du parc du château d’Ermenonville, lieu de résidence d’un certain Jean-Jacques Rousseau, qu’elle n’aime pas particulièrement (on est deux) ! 


Là, elle se replonge dans la vie selon ses parents, à la campagne, entre traditions et modernité mesurées ; l’école communale, les champs, les oiseaux, la lecture, les amis, enfants des paysans du coin, la pudeur d’un parent, la modestie maladive de l’autre, et elle, cet enfant libre et qui va voir son royaume être entouré de monstres bétonnés (Eurodisney, gare TGV, centres commerciaux immenses) qui grappillent les terres, les pâturages et l’enfance insouciante. 


La narratrice prolonge son séjour et arpente le parc en se (nous) posant la question : quand l’enfance disparaît ? Quel point de non-retour connaissons- nous ?


La plume de Gwenaële Robert est toujours délicate, poétique et nous enchaîne aux pas de son personnage en alternant les réflexions sur la vie, sur un Rousseau vieillissant, nature mais abject aussi (l’abandon de ses enfants, sans remord, ni regret), et cette relation entre passé et présent, encore ce que l’on avait et ce qu’on a perdu.


Pour tous ceux qui ont eu un jardin pour royaume, ce roman est un beau moment de temps suspendu qui mêle mélancolie, littérature, espoirs, désespoir et cette part d’enfance à conserver ad vitam aeternam.

L’écriture de Gwenaële Robert fait que l’on peut se perdre dans ce jardin entre Rousseau et le plaisir désuet de la campagne d’autrefois, sans pour autant oublier la modernité et le temps qui presse d’aujourd’hui.


Thursday, October 31, 2024

J'ai créé ma page Patreon et je vous explique pourquoi !

 


Bonjour,

Pourquoi ai-je décidé de créer cette page d'artiste et de soutien ?

Je vous explique ici le pourquoi du comment ...

n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez..




xx

Lisa 

Wednesday, October 30, 2024

Relecture Richard III de William Shakespeare – au théâtre en 2024



Relecture Richard III de William Shakespeare – au théâtre en 2024

Résumé :

À la cour d'Angleterre, Richard, duc de Gloucester, jalouse son frère, le roi Édouard IV. Avide de pouvoir, il le tue et s'empare du trône. C'est le début d'un règne violent où même les enfants ne seront pas épargnés par l'ambition du despote. Mais bientôt, une révolte éclate : après le crime vient, pour Richard, le temps du châtiment...Dernier volet de la tétralogie ouverte avec Henry VI, cette œuvre est l'une des plus sanglantes de Shakespeare. Drame historique, la pièce met en scène l'inexorable ascension d'un tyran dont l'emprise s'exerce avant tout par la puissance séductrice du langage.


Mon avis :

Cette pièce est probablement ma préférée (à égalité avec Beaucoup de bruits pour rien, Hamlet et Songe d’une nuit d’été) dans le répertoire du Grand Will.

Richard III est décrit comme un machiavel anglais… Il est craint et il aime ça… déformé par une scoliose, il est peut-être aussi charmant qu’ingrat ; il flatte pour mieux assassiner… frères, neveux, amis, ennemis… il veut le pouvoir et va l’avoir… pour une courte durée… mais il est impitoyable…

Pourtant ce roi honni avait des idées novatrices pour le royaume et aurait pu mener à bien des réformes importantes… sans sa mort prématurée, lui qui sera caché pendant des siècles et retrouvé, par hasard, sous un parking lambda…

Entre ses face-à-face, son humour, sa mère et les spectres, la bataille finale est incroyable et ces joutes verbales sont un délice pour tout amateur de la langue anglaise (ou la traduction) et même si on peut penser que certains personnages sont superflus, Shakespeare nous tend le meilleur dans le pire…

Cette pièce a rendu Richard III mal-aimé par son peuple, grandement aidé par la dynastie des Tudors qui ont fait beaucoup pour sa mauvaise réputation (pour mieux glorifiée leur lignée)…

Heureusement Richard III a retrouvé son rang et sa place.

Sunday, October 27, 2024

Retour d'expérience : la ménopause


Suite à ma vidéo FAQ (ici), j'ai évoqué la ménopause... 

Depuis j'ai reçu quelques témoignages de femmes qui m'ont remercié d'en avoir parlé ouvertement et qui m'ont demandé d'évoquer mon expérience propre.

Voici donc un retour d'expérience sur ma pré-péri-ménopause, avec de l'humour, des bilans mais sans conseils, n'étant pas habilité, ni compétente en la matière.

N'hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous et de me dire si vous avez aussi des fantômes (celles qui écouteront, sauront.... celles qui savent, savent !).

Merci de votre écoute et compréhension,

Courage les filles !



Friday, October 25, 2024

Le Pays blanc de Marjorie Tixier - retour de lecture

Résumé :

1926, Nowa Wieś. Jamais Helena n’aurait imaginé quitter la Pologne, ce pays blanc qu’elle aime tant, et sa sœur jumelle Broni qui est comme une seconde âme pour elle. Pourtant, afin de sauver l’enfant illégitime de Broni, elle part pour un exil sans retour avec le nourrisson. La France sera leur refuge, et le silence d’Helena la garantie de leur survie. Du moins le croit-elle.
2022, Paris. Thomas n’a jamais réussi à parler avec sa mère, Dorothée, de son pays d’origine qu’elle a effacé de sa mémoire, jusqu’au jour où les questions deviennent trop nombreuses et trop pressantes. Il sent qu’il doit « retourner » en Pologne, reprendre l’histoire là où elle s’est arrêtée.


Mon avis :

Ce roman joue avec les temporalités… deux voire trois parfois… 


Au début, on fait la connaissance de Thomas, artiste peintre, qui vit à Paris, se pose des questions sur sa famille maternelle et ses ramifications avec la Pologne. Il décide de partir là-bas pour retracer le parcours de cette arrière- grand-mère qui a coupé les ponts avec son pays et sa famille.


Puis on découvre les jumelles, Broni et Helena, leurs vies, leurs complicités et les conditions de vie rudes. Quand Broni tombe enceinte de l’amour de sa vie, Szymon, elle sait qu’elle ne pourra pas garder l’enfant adultérin. Elle est mariée, vit chichement dans cette Pologne pauvre et pressé entre deux nations qui la convoitent. Sa jumelle, Helena, se voit sacrifier pour emmener et élever au loin, cette petite fille. Cela sera la France où tant de polonais viennent travailler dans les mines ou les usines. 


Helena part avec le bébé, arrive en France, s’y établit, trouve un bon travail, une maison bourgeoise pour élever sa nièce, désormais sa fille, et se sacrifie encore pour éviter de souffrir d’amour, comme sa sœur.

Là-bas, sa jumelle est restée avec leur mère, et a sacrifié son amour pour éviter tout écueil à ses enfants et sa famille.


Marjorie Tixier développe la thématique de la gémellité, de la recherche des ancêtres, de la culture d’une lignée et des répercussions des secrets et non-dits sur les générations descendantes.


Comment retrouver la trace d’une histoire quand tant de mensonges ont couvert les pas dans la neige polonaise…


Pourtant le hasard ou le destin ne sont-ils pas là pour veiller dans la découverte de cette quête ?


La romancière nous offre un roman plein de peinture, littérature, poésie entre la France, terre d’exil, et la Pologne terre des ancêtres… 


Pourtant, malgré l’histoire triste de cet arrachement et du sacrifice fait par les personnages, j’ai eu, de temps en temps, un manque d’émotions ou de souffle romanesque pour en faire un coup de cœur.


Là, où sent poindre l’émotion, l’amour, le vide du manque, la narration est trop expédié et sans émoi : telle la fuite de Helena avec sa nièce qui semble, comme par magie, traverser tout le continent européen en pleines années 20 début 30…. Une femme seule, avec un bébé juste né, sans appui, sans aide… qui maîtrise mal les langues… 


Pourtant ce roman se déroule facilement grâce à la plume de Marjorie Tixier qui est fluide, agréable, sans accours.


Ce roman aurait pu être un coup de cœur sans la fin trop facile, convenu et, encore, expédiée. 


C’est toutefois une belle lecture, en sus elle cite un des plus beaux films jamais vus depuis des années : le polonais Cold War.

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