Sunday, November 17, 2024

Marie-Antoinette et le comte de Fersen. La correspondance secrète d’Evelyn Farr - retour de lecture

 


Résumé :

Le comte suédois Axel de Fersen (1755-1810) fut bien plus, à la cour de Versailles, que le stratège qui donnait des conseils politiques à Louis XVI, et l'ami dévoué qui organisa l'évasion de la famille royale en 1791. Cet homme d'une parfaite éducation fut, surtout, l'amant de la reine de France, Marie-Antoinette (1755-1793). Et l'amour de sa vie.Les carnets de Fersen, publiés au début du xxe siècle, avaient été censurés ; quant à la correspondance des deux amants, il n'en a jamais existé que des éditions incomplètes. Pour la première fois, voici rassemblée l'intégrale des lettres qu'ils échangèrent – dont six missives inédites. Enfin décryptés, certains passages raturés révèlent l'intensité de leurs sentiments.Chiffres, encres invisibles, intermédiaires, sceaux secrets, doubles enveloppes, noms de codes : autant de témoignages d'une passion inavouable. Ils donnent à voir une reine frondeuse et indépendante, qui osa braver les dangers et aimer sans retenue l'homme qui avait gagné son cœur.


Mon avis :

Tout le monde connaît Axel de Fersen, ce comte suédois et sa relation intime avec Marie-Antoinette…


Nés la même année 1755, les deux jeunes gens se croient quand MA est juste Dauphine, mais ils vont renouer quand il revient des Amériques en 1783… entre temps, des lettres, à la Dauphine, à la Reine, mais aussi à une « Joséphine ». Tout est répertorié… mais quasiment 70% sont perdus à jamais… 


Au départ des lettres entre deux personnes à la Cour, puis vite cryptés (en blanc… encre invisible), chiffrés, doubles enveloppes, noms de code, sceaux secrets (le blason de Fersen repris par MA avec une variation, intermédiaires, etc.), saupoudré par des lettres à leurs intimes (notamment la sœur de Fersen, Sophie), etc.


MA n’est pas une oie blanche, elle a un cerveau et un cœur. Marié à un Louis XVI qui n’est pas le plus ardent ou romantique des hommes, elle s’attache à ce fougueux mais particulièrement discret et modeste comte…


Ils se sont aimés… mais… comment, jusqu’au où ?


La première partie est très détaillée, très laborieuse pour établir les montages pour comprendre les secrets dans les lettres, des pages et des pages d’explications, de suppositions (trop, d’ailleurs !) avant d’atteindre la correspondance…. Qui est incomplète, et sujette, encore à interprétations, tellement les codes semblaient complexes pour ne pas laisser une seule porte d’entrée aux détracteurs de MA et de son protégé… qui logeait dans le cabinet privé de la reine.


Comme on ne connaît pas leurs codes et leurs chiffrages, Evelyn Farr extrapole, et propose une version personnelle des sous-entendus de tel ou tel intermédiaire, ambassadeur, etc.


Parce que oui, ils s’aimaient, mais on ne peut que noter, quand même, les niveaux de mensonge de Fersen dans ses écrits aux autres… il ment, oui, détourne l’attention, et très régulièrement, y compris à sa sœur, parfois… Aimait-il MA pour elle, ou comme Reine de France… reste les marques assez romanesques comme le AMA (deux AA qui forment un M… Axel aime Marie Antoinette)… ama= aime…

Et la bague avec un blason détourné que porte MA sur un portrait officiel…


Pourtant la correspondance n’apporte pas de réponse claire et l’auteure commente l’Histoire selon ses propres impressions (le futur Louis XVII serait le fils de Fersen, et peut-être de ceux des fausses couches de MA)… sans apporter de preuve, autre que son interprétation et les on-dit de la Cour qui détestait cette reine libre, qui ne voulait pas toute l’attention, être dans sa nature… alors oui, elle était dépensière, altesse et éducation obligent… mais elle reste une reine de France dont le destin a été absolument affreux et qui ne l’a pas épargnée (perte d’enfants, arrachement du dauphin, etc.).


Un livre sortira, un jour, pour montrer les caviardages des deux jeune gens qui ont pu être comblés par les nouvelles méthodes scientifiques… 

Monday, November 11, 2024

Conspirations de Luke McCallin - retour de lecture


Résumé :

Aux derniers jours de la Première Guerre mondiale, le jeune lieutenant allemand Gregor Reinhardt est stationné avec son régiment dans le Nord de la France et en Belgique. Les troupes sont épuisées, à bout de nerfs et de résistance.
Les quatre années du conflit acharné ont déformé l'esprit de plus d'un homme. Lors d’une réunion secrète des hauts gradés, une bombe explose et tue tous les participants. Il semble certain que l'un des hommes de la compagnie de Gregor Reinhardt est le coupable. Mais depuis que cet homme s'est suicidé, le général cherche quelqu'un d'autre à accuser.
Vis-à-vis du haut commandement, il faut trouver un coupable. Par amitié et par loyauté, Reinhardt va tout faire pour prouver l'innocence de son subordonné, au profil pourtant rebelle et bien capable de s’être lancé dans une conspiration de ce type.
La recherche de réponses conduit Reinhardt au cœur d’un complot préparé par des soldats mutins et au contact d'un mystérieux noble russe et de deux médecins qui font peut-être plus que soigner des blessures sur le champ de bataille.
Les tranchées abritent de nombreuses horreurs, mais il se pourrait que le plus grand danger pour Reinhardt et ses hommes soit juste à côté d’eux…


Mon avis :

Ce roman est un préambule à la trilogie (pour l’instant ?) de Luke McCallin avec son emblématique personnage Gregor Reinhardt que l’on a découvert à une quarantaine d’années, à Sarajevo, veuf, père d’un fils endoctriné, lui qui a toujours tenu à distance le nazisme… ex-policier de la Kripo.

Là, nous sommes presque à la fin de la Première Guerre mondiale, les belligérants sont épuisés, ont épuisé leurs forces, leurs hommes, leurs réserves et le front n’épargne personne… surtout pas Gregor Reinhardt, jeune lieutenant de 20 ans, qui mène ses hommes avec droiture, justice, protection et un brin de naïveté malgré les batailles auxquelles il a pris part.

Un de ses soldats, presque un ami, meurt dans une explosion lors d’une réunion secrète. Qui était présent ? Pourquoi ? Sur quel sujet ? 

Le danger rôde çà et là, et pas toujours dans le camp d’en-face. 

Gregor Reinhardt montre, dans cette enquête menée contre l’avis de certains supérieurs, ses futures aptitudes et son caractère à la fois trempé et tendre.

Il prend l’enquête à bras-le-corps, se met en danger plusieurs et son désir de vérité lui faire prendre des risques bien trop grands pour ce jeune homme en proie, déjà, à des regrets de tout ordre. Quant au cours d’un raid dans les tranchées françaises, il découvre une usurpation d’identité de soldats de la Russie impériale, des complots au sein de l’état-major français mais aussi allemand, les morts s’accumulent… trop pour être pris pour un acte de guerre, pas assez pour arrêter le coupable.

Au milieu des corps mutilés, des âmes brisées, Reinhardt fonce entre deux Shrapnel et des possibilités d’obusite.
L’enquête est longue, laborieuse, mêlant, démêlant, et emmêlant les fils actionnés par tous les protagonistes, ce qui donne une impressionnant de vertige, de faux-semblants et de contre-vérités tout au long du roman.

Malgré le nombre de personnages entrants, sortants, j’ai été happée par l’enquête tortue, les rapports entre militaires, cette fin de guerre âpre mais tant attendue comme victorieuse, de part et d’autre de la ligne de front, et tous ces hommes abrutis par les canons, éreintés par les assauts désespérés et les manigances politiques qui se greffent… dans le contexte géopolitique de 1918 entre révolution bolchévique, antisémitisme latent, maladies, peurs, haine, etc. 

En outre, découvrir le jeune et sémillant Gregor Reinhardt fait que l’on comprend mieux l’homme de 1943 et qu’on l’apprécie encore plus…

Un « début » de saga qui est encore hautement excellente… mais je vous conseille, toutefois, de lire dans l’ordre de parution que l’auteur a décidé… (oui, nous auteurs avons nos raisons)… 

En résumé, j’ai dévoré ces 600 pages avec délectation ! 

Friday, November 08, 2024

Sunday, November 03, 2024

Un jardin pour royaume de Gwenaële Robert - retour de lecture


Résumé :

" Il en va de mon pays comme de l'enfance : quand on en passe la frontière c'est pour toujours. On n'y revient qu'en touriste ou en passager clandestin, et je redoute d'endosser la vulgarité de l'un, l'illégitimité de l'autre. "
Un jardin pour royaume explore le thème universel de la fin de l'enfance et la fragilité des utopies familiales. Au départ de sa dernière fille, la narratrice revient dans le Pays de Valois, au château d'Ermenonville. C'est là, à la lisière du parc où Rousseau vécut ses derniers jours, que ses parents ont choisi de s'installer dans les années 1980 pour élever leurs enfants à l'écart de l'effervescence du siècle, au plus près de la nature. Mais peut-on vraiment échapper à la course du monde ? Pendant dix jours, elle va arpenter les vestiges de cette utopie et se laisser submerger par le temps de l'enfance. Non pas pour s'en imposer le deuil, mais pour lui redonner sa vraie place. Un roman d'une sincérité bouleversante.


Mon avis :

Quand la narratrice arrive sur les lieux de son enfance, elle a fini son travail de mère… Elle a élevé ses enfants qui ont quitté le nid et elle ressent le besoin de couper les ponts quelques jours, et de retrouver, elle aussi ce nid.


Elle prétexte de finir sa thèse abandonnée pour maternité et repart dans son village d’enfance, proche du parc du château d’Ermenonville, lieu de résidence d’un certain Jean-Jacques Rousseau, qu’elle n’aime pas particulièrement (on est deux) ! 


Là, elle se replonge dans la vie selon ses parents, à la campagne, entre traditions et modernité mesurées ; l’école communale, les champs, les oiseaux, la lecture, les amis, enfants des paysans du coin, la pudeur d’un parent, la modestie maladive de l’autre, et elle, cet enfant libre et qui va voir son royaume être entouré de monstres bétonnés (Eurodisney, gare TGV, centres commerciaux immenses) qui grappillent les terres, les pâturages et l’enfance insouciante. 


La narratrice prolonge son séjour et arpente le parc en se (nous) posant la question : quand l’enfance disparaît ? Quel point de non-retour connaissons- nous ?


La plume de Gwenaële Robert est toujours délicate, poétique et nous enchaîne aux pas de son personnage en alternant les réflexions sur la vie, sur un Rousseau vieillissant, nature mais abject aussi (l’abandon de ses enfants, sans remord, ni regret), et cette relation entre passé et présent, encore ce que l’on avait et ce qu’on a perdu.


Pour tous ceux qui ont eu un jardin pour royaume, ce roman est un beau moment de temps suspendu qui mêle mélancolie, littérature, espoirs, désespoir et cette part d’enfance à conserver ad vitam aeternam.

L’écriture de Gwenaële Robert fait que l’on peut se perdre dans ce jardin entre Rousseau et le plaisir désuet de la campagne d’autrefois, sans pour autant oublier la modernité et le temps qui presse d’aujourd’hui.


Thursday, October 31, 2024

J'ai créé ma page Patreon et je vous explique pourquoi !

 


Bonjour,

Pourquoi ai-je décidé de créer cette page d'artiste et de soutien ?

Je vous explique ici le pourquoi du comment ...

n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez..




xx

Lisa 

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