Monday, October 14, 2024

Bons baisers d’Odessa de Mark Zellweger (SP eaux troubles) - retour de lecture

 


Bons baisers d’Odessa de Mark Zellweger (SP eaux troubles)


Résumé :

Les Faucons, combattants du Sword, seul service secret indépen-dant et neutre, sont installés à Odessa depuis l'affaire Cyber Games, quand les troupes Russes lancent leur offensive sur l'Ukraine. Il ne faut que quelques jours pour que les Faucons et leur commandant en chef se retrouvent en ligne de mire des services d'espionnage de tout poil ! 

Dans le même temps, mafias russes et ukrainiennes, espions russes aiguisent leur appétit dans un climat de corruption des plus élevées. Une lutte sans merci s'engage. Sans oublier quelques règlements de compte de part et d'autre. Tous les coups sont permis.

L'ennemi sera partout pour le colonel de Séverac et ses hommes. Jamais la lutte pour la survie de chacun n'aura été aussi incertaine.


Mon avis :


7e opus de la série Réseau Ambassador, on retrouve le SWORD (service secret indépendant et, somme toute, assez neutre… oui, c’est la Suisse, hein !)… qui, suite à l’affaire précédente (Cyber Games), a pris ses quartiers à Odessa en Ukraine.


Bien installés, ayant, pour certains, fait leurs vies sur place, la situation imminente invasion de la Russie bouleverse tout ce petit monde de l’espionnage, de l’armée privée et des accords/désaccords politico-économiques.


Quand la Russie lance l’attaque, une partie des effectifs est repartie dans une base en Ecosse, mais il faut, pour ceux qui restent et les quelques aides, affronter l’envahisseur, former des alliances souvent étonnantes, et louvoyer pour éviter aux Faucons (surnoms de cette unité disparate, rassemblant de nombreuses nationalités) d’être de la chair à canon ou un moyen de pression dévastateur.


Comme toujours Mark Zellweger use de ses connaissances pour formuler des aventures entre corruption, guerre, espionnage, mafia et magouilles politiques et géopolitiques. Il multiplie les pistes, les personnages (une liste est pour éviter de nous perdre tant il y a de protagonistes !) et les sous-intrigues.


Il faut donc avoir lu chaque tome pour ne pas perdre son chemin dans les méandres de ce réseau et de cette unité fauconnière !


J’ai assez aimé ma lecture mais j’ai trouvé quelques moments trop longs, ou trop détaillés (sans que ce soit des moments primordiaux), et des dialogues peu crédibles par moments.

Thursday, October 10, 2024

Styx de Philippe Deparis (SP eaux troubles) - retour de lecture



Résumé :

Paris 11éme arrondissement. Éric, fraîchement arrivé sur la capitale, se voit affecté dans un service de police secours. Il se lie d'amitié avec Myriam, une jolie policière en place depuis quelques années déjà.
Cette dernière est fréquemment accompagnée d'Alain, responsable d'une autre brigade qui évolue dans une cité chaude du secteur, secondé par Denis.
Alain, personnage discret, expérimenté et charismatique est un ancien membre de la Brigade Anti-Criminalité (BAC). Un mouvement interne au commissariat, lui permet de récupérer en même temps Myriam et Éric.
Au fil du temps, Éric sent qu'il se passe quelque chose entre ses trois collègues, sans toutefois pouvoir l'expliquer. Il constate que son mentor et ami développe une forme de dépression qu'il est le seul à voir. Alain se confie sur ses problèmes personnels qui s'accentuent sans qu'Éric ne puisse l'aider. Son suicide brutal, dans les locaux de la police marquera le début de la descente aux enfers du jeune policier.
Et la découverte d'un carnet noir appartenant à Alain, contenant des dates, des chiffres et surtout des noms qui impliquent ses collègues Denis et Myriam, lui fera prendre conscience que son monde vient de changer radicalement...


Mon avis :

Attention roman très cru et particulièrement tranchant et noir…


Éric est un homme lambda, bon flic, et sympa… Un mec bien, tranquille et sans histoire. Il rencontre sa femme Suzanne, fonde une famille, rencontre des collègues policiers et devient ami avec eux… 

Bref, un mec normal.


Quand il est affecté dans l’équipe de son mentor, Alain, il pense avoir toujours le graal et pouvoir œuvrer comme le flic qu’il veut être : utile, bon et juste.


Après quand Alain se suicide et qu’il hérite d’un carnet où son mentor lui demande de reprendre sa place en tant que « dealeur » du quartier en lien avec Hassan, Éric tombe de haut… 


Obnubilé par son admiration pour Alain, il décide de prendre cela en charge, avec les deux autres policiers impliqués… notamment Myriam, qui lui plaît beaucoup mais qui est ouvertement lesbienne.


De mauvais choix en cachotteries, Éric bascule de flic ripoux en mec incontrôlable, livré à ses plus bas instincts.


Entre mal-être suite au suicide son ami, pression hiérarchique, souci familial, pulsion de bien faire (mais mal), il prend des décisions limites, brutales et plonge dans la drogue (pour tenir, au début), l’argent facile, les filles plus que faciles (et payées par le caïd du coin, Hassan) et Éric perd tout… sa femme, son fils, ses amis, sa volonté, son estime de soi, son libre arbitre… etc.


Ce roman est très noir, et très cru… L’auteur n’hésite pas à nous conter les scènes de tortures ou de cul du héros qui se lance dans des orgies et traître les femmes comme de la viande… (hors de prix parfois)… Il menace, baise, boit, se drogue, amène la peur sur les autres, et confond tout…


Petit à petit, les scènes en enfer s’accumulent (trop) et on se retrouve dans une spirale facile… 


Le romancier est un policier depuis plus de 20 ans, donc il a dû largement voir et constaté tout ce qu’il décrit… Reste qu’Éric est un sale con… 


Au début, on comprend son mal-être, sa peur, sa volonté de surnager mais rapidement, sa façon de traiter ses collègues, sa femme, les femmes, et d’abattre des gens de sang-froid, font que j’avais juste envie qu’il meurt… et avec cruauté…

Pourtant, on peut lui trouver des circonstances atténuantes, mais non… j’avais juste envie de le baffer, violemment, et de lui faire subir la même chose qu’à ceux qu’il baise ou tue comme si cela n’existe plus.


Le roman est la descente aux enfers un mec banal mais qui a perdu pied et se pense tout puissant son arme et sa bite à la main (ou ailleurs)… ce qui est sûrement le cas de beaucoup…


Malgré tout, la pression des chiffres, des chefs et de la rue sont bien montrés ici et procurent un certain malaise….


Nb : pas mal de coquilles mais qui ne nuisent pas à la lecture, mais c’est assez rare pour le signaler.

Sunday, October 06, 2024

Tropique de la violence de Nathacha Appanah - retour de lecture


Résumé :

« De là où je vous parle, ce pays ressemble à une poussière incandescente et je sais qu’il suffira d’un rien pour qu’il s’embrase. »


Sur l’île française de Mayotte dans l’océan Indien, les enfants errent, sans foi ni loi.  Moïse a été recueilli à la naissance par Marie, une infirmière, qui le couve comme un cadeau inespéré. Mais à l’adolescence, le garçon se lie avec Bruce, chef de gang animé par la rage, qui l’embarque dans l’enfer des rues. Dans ce pays magnifique et au bord du chaos, cinq destins vont se croiser et révéler la violence de leur quotidien.


Mon avis :

Au départ de cette histoire, il y a Marie, infirmière venue à Mayotte par amour qui s’épanouirait si son désir d’enfant était exaucé… malheureusement les années passent et toujours pas d’enfant avec son mari… Lassé par ses reproches, ses sautes d’humeur, il part avec une autre… et a un enfant. 


Marie aurait pu sombrer si Moïse, un bébé débarqué avec sa jeune mère, ne l’avait pas sauvé… cette fois, ce n’est pas Moïse qui est sauvé des eaux, mais Moïse qui sauve Marie… la mère biologique lui donne car il porte le mauvais œil… le Djinn… il est né avec une hétérochromie… rien de grave, mais à Mayotte et dans ce coin du globe, c’est la preuve du diable.


Alors Marie devient la mère de Moïse, lui donne tout, l’éducation, l’amour, la joie, la vie, etc.

Jusqu’à ce que Moïse apprenne son origine et harcèle Marie pour savoir tout, voir d’où il vient. Marie, acculée et tiraillée – c’est son fils, elle l’aime plus qu’elle-même, ne comprend plus cet ado qui fugue, traîne avec des gamins perdus… il est perdu dans sa vie, noir éduqué comme un riche blanc, en proie avec sa crise conjuguée d’ado et d’identité…

 

Alors que Marie trouve un moyen de communication, elle est fauchée par un AVC dans sa cuisine… et Moïse fuit… 


Natacha Appanah mêle et emmêle cette histoire en alternant les voix et voie des protagonistes : Marie de l’au-delà, Moïse en prison, Bruce ce gamin des rues terreur du coin mais mort, lui aussi, et quelques autres… 


On découvre alors les histoires entremêlées de ce coin de France qui n’est française que par l’appartenance mais est régi par ses propres croyances, ses immigrés qui cherchent à avoir la nationalité française, ses bidonvilles, ses quartiers pauvres, sa délinquance, la peur, la violence, et les distensions entre les communautés mélangés… blanc, noir, métis, asiatique, comorien, mahorais, etc. tout le monde cohabite mais ne se mélange pas, ou peu. 

On sent la séparation, le racisme latent, la peur de l’autre…


En cela Bruce est l’archange sombre… cette bombe à retardement est là en tant que « roi », il fait régner la peur et n’hésite pas à ordonner la mort ou le viol des gens… et va littéralement être obnubilé par Moïse… entre amour et répulsion… à qui il ne va pas épargner un déchaînement de bestialités… qui va mener Moïse à l’éliminer aussi violemment que ce qu’il a vécu. 


Petit à petit on sombre à leurs côtés… on prend la violence, la pauvreté, la cruauté, en pleine face et on en ressort ébloui par la lumière crue et la chaleur moite de ce territoire lointaine mais si proche administrativement.


La plume de la romancière est brute, tranchante et en osmose avec les destins brisés des personnages qui surnagent ou plongent comme ils peuvent… 


La scène finale est stupéfiante et on reste bouche bée à la fin de ce court roman… tellement empli de malheurs qui se brisent comme des vagues sur les rochers… sans espoir, sans but, mais inlassablement.


Très beau roman.

Wednesday, October 02, 2024

Relecture Caligula d’Albert Camus – au théâtre en 2024 - retour de lecture


Résumé :

Tout ce qu'il faut savoir sur Caligula d'Albert Camus ! Retrouvez l'essentiel de l'œuvre dans une fiche de lecture complète et détaillée, avec un résumé, une étude des personnages, des clés de lecture et des pistes de réflexion. Rédigée de manière claire et accessible, la fiche de lecture propose d'abord un résumé de la pièce de théâtre, puis s'intéresse aux différents personnages : Caligula, les fidèles Caesonia et Hélicon, les opposants Cherea et Scipion, et les patriciens.


Mon avis :

Caligula parle de folie des Hommes… 

Alors qu’il a perdu sa sœur/amante, l’amour de sa vie, Caligula n’est plus que l’ombre de lui-même, mais cette ombre va se transformer en folie, en terrifiante personnalité.

Il va faire régner la terreur et prendre du plaisir à faire mourir son peuple… 

Camus évoque le vertige du pouvoir, la perversion, la quête de l’impossible mais aussi la cruauté et le désespoir… 

Dure, intransigeante, perturbante, cette pièce folle donne le vertige et peut faire froid dans le dos si on la rapporte à la situation contemporaine.

Camus dénonce, explique, propose et on prend en pitié ce Caligula effrayant mais privé, soudain, de sa seule part d’humanité.

Sunday, September 29, 2024

Julia de Sandra Newman - retour de lecture

 


Résumé :

Londres, chef-lieu de l’Espace1 aérien 1, la ville la plus peuplée d’Océanie – perpétuellement en guerre – vit sous le joug d’un régime ultra autoritaire dirigé par Big Brother. Nous sommes dans le mythique 1984 de Georges Orwell. Mais la principale protagoniste est Julia.

Julia Worthing est mécanicienne au département Fictions du ministère de la Vérité. Elle est une citoyenne modèle. Elle ne croit en rien et ne s’intéresse pas à la politique. Elle enfreint les règles, mais collabore avec le régime chaque fois qu’il le faut. Membre assidue des Jeunesses anti-sexe, elle cache ses liaisons amoureuses et s’accroche à son droit au plaisir. Elle est très douée pour survivre sous la surveillance constante des télécrans et de la police de la Pensée.

Mais Winston Smith, un travailleur du Parti extérieur, l’intrigue. Lorsqu’un jour, sans vraiment réfléchir, elle lui tend un mot – un geste quasi suicidaire –, elle perd le contrôle de cette vie qu’elle s’est employée à maîtriser au mieux.

Soixante-quinze ans après George Orwell, Sandra Newman nous propose d’entrer à nouveau dans l’univers mythique de Big Brother en nous démontrant que la vie des femmes dans cet État totalitaire diffère fondamentalement de celle des hommes. Julia s’impose comme un texte féministe, à la fois fidèle à l’original et radicalement différent. Et nous rappelle que la mise en garde d’Orwell est plus que jamais d’actualité.


Mon avis :

En premier lieu, je recommande d’avoir lu 1984 de George Orwell avant d’attaquer ce Julia (1984)…. 


Si vous ne l’avez pas encore lu, l’argument est de vous dire qu’il fait réfléchir sur la pertinence de comprendre le passé, l’Histoire, la confiance, la vérité, la pensée par soi-même (anti-effet mouton), et leurs importances dans nos sociétés actuelles… et surtout pour savoir qui est Julia !!


Si vous l’avez lu, il est évident que vous allez replonger dans l’univers orwellien avec bonheur, et que, parfois, vous aurez cette impression de déjà-vu.

Dès les premières pages, j’ai été happée par l’écriture de Sandra Newman, par sa redécouverte et son exploitation de l’univers totalitaire de Big Brother de la perspective de Julia, même si, de temps en temps, elle restreint certains aspects liés à la condition des femmes… pour accentuer certains passages dans le cru (violence, atrocités, sexe, etc.).


Julia est cette jeune femme qui ment au Parti, qui va vivre une histoire d’amour avec Winston, en se cachant de Big Brother… 


Sandra Newman suit Julia… et on découvre 1984 vu par Julia… cette impertinente et libre Julia… et surtout cette partie féminine peu présente dans l’original.


Elle refuse tout, le système, la dictature de la pensée, l’obligation pour tout, y compris pour s’aimer ou juste avoir une liaison… 


Julia est à l’opposé de Winston, elle ne ressent pas l’oppression car elle en joue, tout le temps. Mécanicienne au sein du Département de la Fiction, elle vit sa vie et mène sa barque comme elle entend, en détournant chaque obligation malsaine de Big Brother et de l’univers despotique.


Le seul écueil serait de trop s’attacher au 1984 d’Orwell au risque de passer à côté de cette relecture féminine (et féministe, c’est un fait !) et d’avoir un œil neuf sur les dénonciations sur les régimes autoritaires, concentrationnaires et les dictatures en tout genre.


Le plus est aussi de montrer aux lecteurs que découvrir l’Histoire sous un angle nouveau, avec des faits avérés, en croisant les faits, est le meilleure moyen de se faire une opinion, d’avoir un cerveau qui fonctionne et de ne pas se laisser influencer par une pensée unique… 


Bref, je ne peux pas en dire plus car cela gâcherait la découverte de la Julia avec son caractère, sa façon de contrer le régime et ses expériences nombreuses et dangereuses.


Le mieux, lisez 1984 et dans la foulée Julia… 

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