Tuesday, October 14, 2025

Nanon de George Sand - RELECTURE



Résumé :

C'est en 1850, à la fin de sa vie, que la marquise de Franqueville écrit ses Mémoires. A la veille de la Révolution, la petite Nanon, pauvre paysanne illettrée, devient l'amie du "petit moine" Emilien de Franqueville, bientôt rendu à l'état laïque par la fermeture des couvents. L'écho de la Révolution ne parvient que très assourdi dans ces campagnes reculées, mais la vieille société féodale chancelle, les biens nationaux sont vendus et Nanon va pouvoir, à force de courage et d'intelligence, conquérir son destin de femme. 


Le contexte

Je continue ma progression dans la Pléiade de George Sand… Autant vous dire qu’il ne reste que 2 autres romans à lire avant la fin du Challenge #lesgeorgettesaimentgeorgesand !


Mon avis :

Nanon est une orpheline illettrée et d’une pauvreté à la limite de l’infâmie si un grand oncle l’avait accueillie dans sa très misérable demeure. Il l’élève avec ses deux petits-fils. 

Au début du roman, Nanon est dans l’espérance de l’arrivée d’un mouton. Son grand-oncle, après des mois d’économies, peut se le permettre et la lui confie.

Lorsque cette bête s’échappe, Nanon rencontre Emilien, un jeune garçon placé dans un monastère (pour éviter de partager un héritage) par ses parents. 

Nanon est têtue mais courageuse et elle va traverser les évènements de 1789 dans la campagne française. 

En outre, Emilien qui vient d’une famille noble, va devoir choisir entre ses idéaux et sa famille en exil. 

J’ai vraiment encore beaucoup aimé relire ce roman, tout à la Révolution française et ses impacts sur les petites gens, hors Paris, sans les grands mouvements… que cela soit l’abolition de la monarchie comme l’avènement de la République au détriment du clergé. En outre, on a sous les yeux les affres des paroisses transformées petit à petit, contraintes et forcées, en commune, sans compter l’impact sur les gens… du petit noble à la pauvresse, du journalier au commerçant, du curé au bailli. 

Une belle, belle relecture par la plume de George Sand de la vie dans nos campagnes lors d’un tournant majeur pour la France.

Saturday, October 11, 2025

Moi qui ai servi le roi d’Angleterre de Bohumil Hrabal - retour de lecture


Résumé :

En Tchécoslovaquie, des années 1920 aux purges staliniennes, l'irrésistible ascension et la chute d'un garçon de café devenu richissime.
Bâtard, de petite taille, animé d'une ambition à la mesure de ses complexes, le narrateur raconte ici, avec une candeur et un amoralisme, déconcertants, son incroyable trajectoire. Grandeur et décadence : ce destin s'écroulera après le coup d'État communiste en 1948, le héros échouant dans un camp pour millionnaires déchus !




Le contexte

Rien que le titre, les périodes et la chute du résumé m’ont poussé à le noter dans mon carnet et là, l’opportunité a fait que je l’ai revu cet été sur un étal de brocante… l’occasion faisant le larron … 


Mon avis :

Le narrateur nous livre sa vie… ses complexes, sa volonté d’ascension sociale, ses erreurs, ses petites manœuvres, sa fascination pour certaines femmes, sa petitesse de taille, ses galères, ses rencontres fortuites, son arrivisme et sa trajectoire absolument folle. 


Ce gamin tchèque traverse les années 20 aux années 60 en grimpant les échelons jusqu’à la chute finale. De groom à jeune marié et riche, il va connaître les époques, les évolutions et l’Histoire du monde… 


Ce roman est un long monologue, débordant d’imagination, de burlesque, de folie, et prend des tournants déjantés par moments. 


Bohumil Hrabal montre, en filigrane, l’Histoire de son pays, la Tchécoslovaquie, dans les années folle, la montée du nazisme, l’invasion, la guerre, le communisme… cela se passe à Prague, dans des hôtels de luxe, dans un bordel, puis dans un endroit isolé où le gamin, devenu homme, se retrouve à part, écarté, comme tout au long de sa vie. 


Au fil des pages, on découvre que ce petit gamin est un beau salaud, mais qu’il a une faiblesse flamboyance pour les animaux… il adore les femmes, les femmes légères, les beaux costumes, l’argent, la notabilité, et la bonne bouffe. Il sait flatter, se servir de ses complexes pour tromper, obtenir et récupérer la gloire, le sommet et oublier son statut de sans grade. 


Hormis son amour pour les animaux, on ne s’attache pas à lui mais à sa trajectoire, à sa vanité, à ses failles, à son humanité et sa drôlerie touchante.


J’ai beaucoup aimé la folie de ce monologue et son exil esseulé où sa seule réflexion est la mort… en général… ainsi que sa traversée des époques, des régimes, des opportunités, sans jamais se départir de sa volonté d’ascension, de gravir… de compenser les centimètres qui lui manquent…


Incroyable roman fou, déraisonnable et d’une plume agréable et fine… une belle découverte ! 


Pour finir, une digression cinématographique… Quand on lit ce roman, on pense immédiatement au Grand Hotel Budapest, à la folie de Wes Anderson… On imagine bien ce qu’il pourrait faire de ce récit fou, de ce personnage haut en couleur mais détestable par moment…


Pour info, Moi qui ai servi le roi d’Angleterre a été adapté en 1971 par le réalisateur tchèque Jiří Menzel qui a vu un de ses films (Mon cher petit village) nommé aux Oscars en 1986.




Thursday, October 09, 2025

La Playlist du Jeudi... Les vieux de la vieille !

 


Bonjour,

Après les basiques du matin, voici les vieux de la vieille !

Autant vous dire que cela fait plus de 35 ans que j'ai plus vu en concert ce groupe, et probablement que je n'ai acheté que The Wedding Album en 1993 (le dernier m'avait été offert en 1990, l'année de ma rencontre avec les amours de ma vie musicale : Blur... une coïncidence ?)... Pourtant Duran Duran (oui, oui, je sais et alors ?) a été mon amour d'adolescence... eux, Depeche Mode, The Cure, Simple Minds, et consorts... Bref toute la New Wave britannique (et irlandaise)...  Jusqu'à 1987 et un groupe d'Athens en Géorgie, USA : R.E.M.... qui m'a ouvert à autre chose et qui m'a fait vouloir écouter moins de ça mais plus ci... 

Parmi mes chansons préférées de Duran Duran, voici celles qui restent dans mon MP3 :

 

xx

Lisa

Sunday, October 05, 2025

Ce que j'ai vu en septembre... film, docu et séries TV

 


Bonjour,

Voici mon point film/docu/séries TV vus en septembre sachant que Alien Earth est à la limite de sortir de ma playlist "en cours"...

Et vous, qu'avez-vous vu, aimé ou détesté ?

 

xx

Lisa 

Friday, October 03, 2025

L’arme domestique de Nadine Gordimer - retour de lecture

 


Résumé :

Ils sont riches, blancs, à la mode. Dans une Afrique du Sud où règne toujours la peine de mort, ils font partie de ceux qui portent avec fierté leurs idées nouvelles. Ce vendredi, un messager vient leur apprendre la catastrophe qui dépasse les pires scénarios. Leur fils a assassiné son ancien amant après l'avoir surpris avec sa propre petite amie. Alors que le monde de ce couple libéral s'écroule, leur unique planche de salut est personnifiée par un éminent avocat noir.


Le contexte

Le roman du carnet qui est l’un des plus tentants et recommandés par mes potes ! 

Je dois avouer, encore, que je ne comprends pas l’attente ! 

Je l’ai noté en septembre 1998… que s’est-il passé ??


Mon avis :

Typiquement le genre de roman où on ne peut pas en dire trop sous peine de divulgâcher l’histoire et le déroulé.

Dès le début, on sait… on sait que Duncan a tué son colocataire Carl. C’est comme ça… Il a utilisé une arme que ses parents gardaient pour se protéger… un comble…

Duncan est le fils unique d’un couple aisé, blanc, dans l’Afrique du Sud postapartheid. Quand l’accusation se fait, Harald et Claudia, ses parents, décident d’engager le ténor du barreau du coin, Hamilton Motsamaï, avocat noir. 

Petit à petit, le puzzle se met en place et les parents tombent de haut… et nous avec !

On découvre les ramifications de cette affaire, la petite amie, la trahison de l’ami tué, mais aussi le fait que Duncan est une énigme pour ses parents… Lui ayant laissé une liberté énorme, ils ne se doutaient de rien… ils vont donc, au fil de l’enquête et des détails donnés, apprendre qui est leur fils et comment il a pu commettre ce geste.

Avec un style intelligent et soutenu, Nadine Gordimer, sud-africaine elle-même, explique le cheminement de ce procès, explore les relations filiales, humaines, amoureuses et relationnels. Elle montre les codes raciaux en vigueur en Afrique du Sud mais ne se positionne jamais. Elle laisse la liberté au lecteur de se faire sa propre opinion, ses propres conclusions en acceptant les noirceurs de l’âme ou la lâcheté d’une société. 

L’avocat est un personnage à la fois intéressant et forme le point central de ce procès, expliquant lors d’une plaidoirie impressionnante le pourquoi du comment et que ce meurtre ne doit rien au hasard ou à la préméditation idiote.

Ce roman est un portrait sans concession de la société postapartheid avec un relent de racisme, de castes, de camps et de ressentiments !

À la fin de ce roman, l’âme humaine en prend un coup… et je vous en recommande la lecture qui va vous laisser à vos réflexions personnelles… car oui, il faut se regarder dans un miroir à l’issue de la lecture…

Un roman qui questionne !



Thursday, October 02, 2025

La Playlist du jeudi... entre chien et loup...

 


Bonjour,

On attaque le mois d'octobre avec, en quelque sorte, un retour aux basiques...

Il n'est pas rare que je mette ses 5 chansons dans mes oreilles le matin pour me rendre At The Office... Une question de motivation ? non, mais ce côté entre chien et loup, sied à ces morceaux et moi, j'aime particulièrement ce morceau où la ville dort encore, sauf pour ceux, qui comme moi, partent tôt.

xx

Lisa

Tuesday, September 30, 2025

Les promesses orphelines de Gilles Marchand - retour de lecture


Résumé :

« J'ai failli réussir ma vie. »

On racontait qu'on allait marcher sur la Lune, on disait qu'en l'an 2000 on se déplacerait en voiture volante. On parlait d'un Aérotrain capable de battre tous les records de vitesse.

Mais comment participer à tout ça quand on vit, comme Gino, au fin fond d'un village de l'orléanais, quand le bulletin scolaire est en berne, quand on se demande comment séduire Roxane, la fille entrevue au bal du village des années plus tôt ?




Le contexte

Même combat que pour Gerard Guix, j’ai aimé ses précédents romans, et puis, il faut l’avouer, Aux Forges de Vulcain publie de très bons romans… 

En sus, comment résister à « J’ai failli réussir ma vie » ?


Mon avis :

Gino est le pur produit des Trente Glorieuses. Il nait parisien mais va grandir dans les années 50/60, au sein d’un village de l’Orléanais ; il rêve de ce que la société lui promet : voyage sur la Lune, les voitures volantes, l’Aérotrain. 


Il trace sa vie dans un quotidien de l’époque, une vie modeste marquée par les absences (celle du père) et des silences. 


Quand il rencontre Roxane à 8 ans, sa vie prend une autre tournure… une tournure sans elle mais avec l’espoir de la revoir.


Gilles Marchand chronique, avec une écriture simple, poétique, teintée douceur et crée une atmosphère sociale, une certaine vision du quotidien. L’humour et la dérision donnent un côté mélancolique ici et là et même si on peut penser à une certaine critique par touches, l’auteur maintient Gino en tant qu’idéaliste, un rêveur qui assiste à l’accélération d’une époque, à l’évolution technique, technologique, sociétale de cette époque bénie mais pas si parfaite.


Gilles Marchand est un conteur et un musicien et cela se ressent à la lecture. On passe du rire aux larmes avec un rythme un brin rock’n’roll mais toujours mâtiné de fantaisie.


Giono n’élude rien, il vit, il montre, il dit… sa mère qui sillonne la France pour photographier des lieux pour des cartes postales, son retour à Paris, les chantiers où il coule du béton… 


Il rêve sa vie ou, plutôt, imagine la vie de rêve et l’espoir qui le fait traverser les épreuves, les joies, les peines : une vie d’anti-héros, d’un homme ordinaire, de ceux qui tracent l’Histoire sans jamais être mentionnés.  


Ce roman touche au cœur car il parle du quotidien, des rêves d’enfance, de cette part de nous qui (si on a de la chance) reste idéaliste et qui nous porte dans les moments les plus douloureux… 


Même si j’ai beaucoup aimé, il m’a manqué quelque chose de plus pour que cela soit un coup de cœur. 


Néanmoins il est un roman à lire, à découvrir, à humer et surtout à rêver, ce qui, il faut bien le dire, dans notre monde actuel, est déjà largement nécessaire pour ne pas sombrer. 




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