Résumé :
Mon avis :
En juin 1919, Nicole Girard-Mangin est alitée, veillée par sa chienne (Dun, pour Verdun) et lutte contre une tumeur. Elle se sent partir et se remémore sa vie.
Nicole Mangin de son nom de jeune fille est née dans une famille aisée en 1878. Brillante étudiante, elle veut être médecin et se donne les moyens pour le devenir. Elle est proche de présenter sa thèse quand André Girard dont elle est folle amoureuse, lui propose le mariage. Dandy, calme, envoûtant, respectueux, il lui promet qu’elle pourra continuer ses études après leur mariage. Nicole ne voit rien d’autre que sa promesse et arrête volontairement son cursus, persuadé de l’appui de son mari.
Très vite, il révèle être comme les autres hommes, reléguant son épouse à une potiche, à un trophée exposé lors des soirées et des dîners. La naissance de leur fils finit par la rendre obsolète. L’infidélité d’André va pousser Nicole, dont le caractère n’a rien perdu de sa force, à divorcer dans cette société corsetée de la fin du XIXe et à reprendre ses études et sa thèse sur le cancer et aussi ses recherches contre la tuberculose.
Diplômée non sans l’animosité de ses confrères et de l’administration, Nicole va poursuivre sa carrière et rencontrer des femmes qui œuvrent à leurs niveaux pour améliorer la société, les conditions de travail, de soins et d’alimentations de la population travailleuse et exploitée.
Quand la mobilisation du 2 août 1914 est lancée, une erreur administrative sur son nom de jeune fille, Girard, la propulse dans le corps médical de l’armée… en tant qu’homme sur le papier.
Elle est mutée et se heurte à la misogynie et l’incompréhension des autres docteurs ou des soldats eux-mêmes. Une femme ? Sur le front ?
Basée à Verdun, elle va lutter contre la typhoïde, contre la mort, contre la peur, les préjugés et aussi guérir ou perdre ces hommes qui sont envoyés à la boucherie. Parallèlement, elle forme des infirmières, travaille avec Marie Curie, et se bat toujours et encore.
Cécile Chabaud a opté pour un roman écrit à la première personne où Nicole Mangin raconte sa vie intime, ses rêves d’adolescente et de jeune femme ignorante de bien des choses, de jeune mère tiraillée entre sa passion pour la médecin et son fils Etienne, de la docteure (doctoresse) engagée, à la femme adulte dont le cœur bat toujours jusqu’à la compassion pour les poilus blessés dont certains ont été perdus.
On voit défiler sa vie, ses luttes, ses espoirs, ses regrets (principalement envers son fils), ses peines (la perte de sa mère et son frère adoré, Marcel), la trahison quasi-mortelle (l’infidélité de son mari), et ses victoires aussi.
A l’instar de la britannique Edith Cavell, Nicole Girard – Mangin a œuvré pour enseigner la théorie et la pratique aux infirmières militaires, a demandé des cours à Marie Curie sur la radiologie, a dirigé l’hôpital-école Edith Cavell, a résisté à la grippe espagnole en installant ses malades dans un pavillon isolé.
Après-guerre elle s’investit au sein de la Croix-Rouge, donne des conférences internationales, jusqu’à sa mort le 6 juin 1919, due à une overdose médicamenteuse.
Il a fallu attendre des décennies avant que cette capitaine soit reconnue par la médaille du service de santé des armées… Heureusement, deux promotions d’écoles supérieures ont pris le nom de Nicole Girard – Mangin et l’ont remise à sa vraie place… en haut, dans l’Histoire.
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