Sortie 23 août - SP masse critique Babelio
Résumé :
Quand des pages entières de votre vie vous ont été volées, comment faire pour les retrouver, si ce n'est les écrire ?
Les parents d'Alexandra meurent dans un accident de voiture alors qu'elle n'a que huit ans. Elle est recueillie avec son frère par sa tante. Tandis qu'elle grandit entre premiers amours et amitiés adolescentes, un immense vide demeure en elle. Qui est-elle ? L'orpheline ? L'Ukrainienne ? La jeune fille qui aime les histoires ?
Vingt ans plus tard, alors qu'elle revient en Normandie, elle entreprend une enquête sur ce qui a permis sa survie : la langue, la littérature et l'écriture.
Un récit poignant sur ces continents intérieurs que nous habitons et qui nous habitent.
Mon avis :
Alexandra Koszelyk reprend la plume avec une volonté de revenir à sa source avec un journal intime dont le lecteur sera le gardien du temple Alexandra.
Il est donc difficile de juger, noter, ou analyser ce texte personnel car elle nous livre là des pages d’introspection, de souvenirs tronqués, oubliés ou vivants.
Orpheline à 8 ans et demi (détail important et récurrent dans sa vie), elle est littéralement arrachée à sa vie, ses racines, son passé et son enfance.
Comment cette petite fille décide alors de se protéger, de se reconstruire petit bout par petit bout… au risque parfois de voir l’édifice fragile se démanteler violemment ?
Au fil des mots, des idées jetées comme des bouteilles à la mer, l’écrivaine emplie de poésie nous donne des réflexions sur l’héritage émotionnel, la littérature salvatrice, l’écriture (longtemps cachée), le passé, l’amour, l’amitié, les répétitions du destin (ou peut-être se raccroche-t-on à ces signes pour ne pas sombrer ?) et, enfin, va devenir professeur d’une langue d’adoption afin de perpétuer la volonté familiale d’exilés, d’immigrés, de se fondre dans un pays adoptif sans oublier ses racines et sa culture familiale.
Plusieurs fois, j’ai eu l’impression qu’elle me parlait comme une amie évoque ses sentiments, ses confidences, autour d’une tasse de thé, ou un soir, tard, à la faveur de la nuit.
Tout au long de ses mots et maux, elle offre un écrin à ses parents, à ses disparus, à son pays de coeur et à celui d’adoption… Elle donne des clés pour aider et guérir, entraînant alors son lecteur à lui sourire et à vouloir l’étreindre.
Un texte riche, intelligent, tendre, triste, heureux, lumineux et émouvant pour lequel je lui ferais bien un gros câlin.
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