Monday, August 26, 2024

Le bureau d’éclaircissement des destins de Gaëlle Nohant - retour de lecture

 


Résumé :

Au cœur de l’Allemagne, l’International Tracing Service est le plus grand centre de documentation sur les persécutions nazies. La jeune Irène y trouve un emploi en 1990 et se découvre une vocation pour le travail d’investigation. Méticuleuse, obsessionnelle, elle se laisse happer par ses dossiers, au regret de son fils qu’elle élève seule depuis son divorce d’avec son mari allemand. 

A l'automne 2016, Irène se voit confier une mission inédite : restituer les milliers d’objets dont le centre a hérité à la libération des camps. Un Pierrot de tissu terni, un médaillon, un mouchoir brodé… Chaque objet, même modeste, renferme ses secrets. Il faut retrouver la trace de son propriétaire déporté, afin de remettre à ses descendants le souvenir de leur parent. Au fil de ses enquêtes, Irène se heurte aux mystères du Centre et à son propre passé. Cherchant les disparus, elle rencontre ses contemporains qui la bouleversent et la guident, de Varsovie à Paris et Berlin, en passant par Thessalonique ou l’Argentine. Au bout du chemin, comment les vivants recevront-ils ces objets hantés ?


Mon avis : 


Je le dis tout de go, j’ai lu la postface de l’auteure et j’ai donc su qu’elle avait inventé, pour l’intérêt de son roman, les vies et destins des personnages recherchés par Irène, au sein des archives d’Arolsen (ITS).

Je connaissais aussi ce centre de recherches sur la barbarie nazie donc aucune surprise sur le déroulé…

Bien sûr, je dois avouer aussi que mon côté psychorigide avec l’Histoire (surtout cette période), m’a fait tiquer avant même ma lecture.


Car ces témoignages faux créaient un profond malaise au vu des traumatismes et aux histoires abominables des rescapés (y compris ceux que j’ai eu l’honneur de croiser ou côtoyer au quotidien).


Le style est simple, peu émouvant mais si on digère et accepte le rajout de la fiction à l’horreur, l’histoire d’Irène (sauf ses soucis perso avec son ex ou son fils qui ne sont là que pour combler) peut être comprise comme un hommage à ceux qui travaillent dans l’ombre depuis des décennies pour rassembler l’histoire tragique des victimes de la Shoah, l’histoire d’objets, de lettres, de traces de vies saccagées sur l’autel de la haine et de l’aveuglement. 


Alors les histoires d’Eva, de Lazar, Wita, Allegra, Karol ou encore Agata font bien sûr échos à ceux bien vivants sur lesquelles Gaëlle Nohant s’est sûrement appuyée pour ne pas heurter les vrais héritiers des familles endeuillées sur des générations…
Je me suis dit qu’a contrario des « xxx à Auschwitz » (que je trouve uniquement mercantile puisque très, très librement romancés), si les lecteurs sont touchés par ces destins imaginés, ils auront peut-être la volonté de fouiller plus avant, de lire des livres plus véridiques, de comprendre et d’apprendre… et qui sait, d’aller sur place (sans les selfies indécents) pour prendre en pleine face et plein coeur l’horreur, l’indescriptible. 


Au final, ma lecture n’a pas été désagréable, mais peu émouvante car ces histoires personnelles avaient déjà été lues ou entendues.

Ce qui m’a gêné, un peu, c’est l’évocation - légère, soit -  de thématiques modernes (écologie, droit à l’avortement, les conflits actuels, etc.) dans la vie d’Irène… qui, même si c’est justifié pour le personnage, peut détourner les lecteurs non avertis (ou, comme moi, un peu trop pointilleux sur le sujet).

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