Résumé :
Octobre 1938. Les Nouvelles Galeries sur la Canebière sont ravagées par les flammes. L’enquête conclut à l’accident, mais le flair du commissaire Grimal est attiré par un détail : une balle a été retrouvée dans les décombres, du même calibre que celle qui a abattu des années plus tôt le gardien de la paix Antoine Cardella alors qu’il enquêtait sur une magouille immobilière impliquant les gangs de Carbone et Spirito, des Guérini et des Santucci. Il n’en faut pas plus à Grimal pour rouvrir l’enquête sur ce meurtre, aidé d’un ancien collègue révoqué pour proxénétisme et d’un jeune inspecteur venu de Paris. Tandis qu’autour d’eux, la guerre ayant éclaté, politiciens, gangsters et flics choisissent leur camp, ils démêlent l’écheveau d’une affaire qui nous entraîne des bas-fonds de la cité phocéenne jusqu’aux sommets de l’État.
Mon avis :
Dès les premières pages, nous sommes au pied des Nouvelles Galeries sur la Canebière qui se consument en direct, face aux badauds, aux politiques et policiers de la cité phocéenne. D’un côté la rue, de l’autre la mort, les pompiers qui luttent malgré le peu d’eau – un comble quand le Vieux Port n’est pas trop loin…
François Thomazeau nous plonge donc tout de suite dans la cité phocéenne et de l’incendie qui a ravagé non seulement de ce célèbre magasin sur la Canebière, mais aussi les relations politico-mafieuses de la ville.
Son personnage principal, Grimal, policier, est là, lui aussi et va, à travers quelques tensions entre gangsters, politiciens véreux, politiciens arrivistes, amis, ennemis, policiers corrompus, anciens flics toujours pas convaincus de leurs actes, avoir fort à faire pour calmer les tensions, et résoudre les différentes affaires en cours.
Thomazeau offre un roman très marseillais, suite de son opus Marseille Confidential – mais qui peut être lu séparément – et dépeint très bien l’ambiance de cette France et cette ville, à part à tous les points de vue, de cette fin des années 30 (nous sommes fin 1938) et jusqu’en 1943… cette période où Marseille a non seulement subi les affres de la mafia et des pouvoirs rompus à la trahison et la manigance, mais aussi, surtout celle de la Seconde Guerre mondiale… tout d’accord point quasi-central de la France Libre, dans cette zone non-occupée, puis victime de la répression aveugle des nazis…
Ville qui a accueilli ceux persécutés, ceux qui souhaitaient fuir le pays…
On suit ces histoires entremêlées d’une façon limpide, et rien ne nous est épargné de la ville marseillaise de ces années-là.
Au milieu de tout cela, et avec une faconde très marseillaise dans les dialogues, il ne faut pas oublier le lourd bilan de l’incendie du 28 octobre 1938 des « Nouvelles Galeries » : 73 morts et la mise sous tutelle de la ville, avec la chute du sénateur-maire de l’époque.
Bref, si vous aimez les polars, que vous avez envie de découvrir l’histoire récente mais marquante de la ville, n’hésitez pas…
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