Berlin, 1933 : La presse internationale face à Hitler de Daniel Schneidermann
Résumé :
Mon avis :
Ce livre aborde principalement les journalistes présents sur place lors de l’accession de Hitler à la Chancellerie en janvier 1933. On sait que l’Allemagne était un lieu de vacances, de correspondants étrangers et un haut-lieu d’amusement. Mais quand les propos sont actés par des lois et des actions violentes, que faire ? notamment les médias (journaux principalement) étrangers présents sur place ?
Comment un pays moderne, cultivé et civilisé, héritier de Goethe, Schiller, Kant, et j’en passe des plus connus, a-t-il basculé sans que le monde tape du poing sur la table ?
Pourquoi certains ont été sidérés, d’autres compatissants, certains opposants ou indifférents ?
Il faut savoir que la presse était principalement anticommuniste dans les principales rédactions du monde, et la menace de Staline pesait plus lourd que ce « pantin » de Hitler. Que cette presse présente était principalement anglophone aussi.
Il faut comprendre que le monde de la fin du XIXe et début XXe considérait l’antisémitisme comme évident, « normal », dirait-on. Et que les conséquences étaient impensables à long terme… le tout bien rodé, orchestré, chorégraphié par le ministre de la propagande, charmant tous azimuts.
L’auteur décrit des faits, des situations, des décisions rédactionnelles qui montrent que lesdites rédactions et leurs journalistes, pour la plupart, se fourvoyaient sur les actions et la politique.
Il y avait une censure à Berlin, mais aussi dans les autres pays comme les USA, la France etc. ; les patrons de presse qui ne pouvaient croire leurs journalistes, ou ceux qui ont mal exprimé leurs ressentis… expliquant ne pas croire aux propos d’Hitler… sans dénoncer qu’il mentait. Et là, cela peut faire une énorme différente.
L’époque, post-crise financière majeure, les tensions, la Première Guerre mondiale et ses ravages, faisaient peser la suspicion et la peur.
Bien sûr, des journalistes se sont accommoder (sous peine d’expulsion, notamment les sympathisants communistes ou les juifs), se sont attirer les bonnes grâces de certains dirigeants, ont flirté avec le pouvoir (trop heureux de voir leurs idées antisémites ou anticommunistes, surtout, être mis en lumière), et ceux, peu nombreux, mais présents jusqu’à la fin qui ont dénoncé les agissements, les SA, les lois, les premiers camps, les internements arbitraires, la disparition d’un opposant communiste, la pression envers les journalistes ou les résistants allemands.
Quoi que l’on pense de ce livre, il est aussi là, avec ses défauts, pour nous rappeler que le déni est là, toujours, tapi dans un coin, car la peur du changement, de la guerre, de la souffrance, peut faire courber l’échine, regarder ailleurs, et oublier que la bête est là, à l’affût et qu’elle ne demande que de voir des pleutres détourner le regard pour frapper.
Quels que soient vos convictions, la liberté de presse, le soutien de la presse (la vraie, pas celles des réseaux sociaux incultes ou partisans !), doivent être la clé de voûte des démocraties… Alors, oui, nos démocraties ne sont pas parfaites, mais le pire est toujours caché, dans un recoin de la haine et de la connerie…
Je n’ai rien appris, je ne suis même pas sûr que ce livre ne fasse pas polémique entre les différentes factions de pensée actuelles… mais lire, s’informer, se forger une opinion en coupant ses sources d’informations, voici ce qu’il faut faire… et ne pas se contenter d’une seule voie.
Il manque pourtant une analyse un peu plus profonde pour moi… mais je suis « chia… » en général sur cette période que je connais fort, fort bien.
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