Place aux immortels de Patrice Quélard
Résumé :
Mon avis :
Ce roman m’a attiré par son contexte (la Grande Guerre) et le fait qu’on annonçait une enquête par un gendarme… il faut donc savoir que l’histoire annoncée comme investigation dans le résumé arrive qu’après 100 pages…
L’atout principal de ce roman est le lieutenant de gendarmerie, Léon, qui débarque de sa Bretagne. Il est atypique, original, informel, possède une sacrée dose d’humour, des réparties bien senties, une humanité et un intérêt certains et un canasson qui est aussi original que lui… Rossinante (oui, oui, pour Don Quichotte)…
L’auteur explique longuement le rôle ingrat des gendarmes lors de la Grande Guerre qui sont cantonné à surveiller les soldats, mais principalement à ramasser le matériel abandonné, effectuer l’enfouissement des ordures, nettoyer, briquer, réparer la voirie, bref, de vrais hommes à tout faire qui jouissent, en sus, d’une mauvaise réputation auprès des soldats, des gradés et même de la population.
Ils sont perçus comme des planqués à l’arrière du front, à ne faire que des travaux mineurs et les insultes pleuvent à chaque mouvement d’unité, revenant du front.
Toute cette longue première partie est très intéressante et malgré un amoncellement de détails, on suit Léon et ses hommes, la population locale, les différences régionales évidentes (l’accent, le patois, les légendes, les habitudes, les us et coutumes, etc.) avec grand intérêt.
Puis arrive (enfin ?) la partie enquête et on perd un peu du couple atypique au profit de l’enquête de ce mort, ces morts, inexpliqués. Léon va donc devoir gérer les inimitiés, l’omerta entre soldats, la rigidité de l’armée – en ces temps difficiles –, et les états d’âme de ses hommes qui subissent non seulement les brimades des biffins mais également les ordres hiérarchiques peu glorieux. Au fur et à mesure, Léon découvre que la vérité n’est pas telle qu’il l’imaginait et se fait de plus en plus d’ennemis principalement à cause de sa grande gueule et de sa vision de la gendarmerie et de l’ordre.
Les dernières pages font la part belle à la résolution de l’enquête, entre coups bas, pertes tragiques et odeurs viciés à quelques encablures du front.
L’épilogue est conforme à ce que nous pouvions imaginer pour un homme intègre tel que Léon Cognard.
Reste que quelques passages sont un peu longuets et qu’il manque, dans la seconde partie, ce côté décalé entre lui et son cheval, l’humour et le côté léger… mais cette place aux immortels montre aussi qu’il ne faut pas forcément dégommer les réputations et que à la guerre, comme à la guerre…
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