La Maison pâle de Luke McCallin…
Résumé :
Mon avis :
Déjà, à la vue du titre, je me suis posée la question « serait-ce une référence à la maison de la terreur, QG des Oustachis proche de la Miljacka ? »… si tel était le cas, vu les exécutions, tortures et ordureries (sic) perpétuées dans ce lieu (même la Gestapo était stupéfaite !), cela allait être sanglant… et particulièrement nauséabond !
Eh bien, j’ai été servie !
Donc, on retrouve Reinhardt au sein des Feldjaegerkorps enquêtant sur des exécutions et meurtres, quels qu’ils soient.
Dès le début, on plonge dans un massacre dont personne ne veut vraiment élucider, pour des raisons diverses, principalement par la complexité des Balkans entre croates, serbes, musulmans, chrétiens, juifs, partisans, communistes ou résistants… tout est mélangé et particulièrement explosif. Au milieu de cela, les oustachis qui, dans leur QG, torturent, exécutent et laissent pourrir ceux qui les dérangent. De l’autre côté, l’armée allemande sent le vent du boulet se rapprocher et se souhaite qu’une chose « dégager de ce bourbier, vite ! ».
C’est toujours un grand plaisir de retrouver Reinhardt tellement ce personnage, tourmenté, se retrouve toujours écartelé entre son devoir en tant que militaire, policier allemand, et ses valeurs personnelles, largement anti-nazies. Sa vie personnelle est chaotique, luttant contre ses démons, ses absents (sa femme et son fils) et ceux qui le détestent au sein de son propre camp. Il faut dire qu’il est particulièrement buté quand il prend un dossier à élucider !
Dans cet opus, malgré le tâtonnement de l’enquête, multiple et notamment contrariée, Gregor Reinhardt demeure frondeur et téméraire (trop parfois). Il s’accroche, avance, et oublie, quelque fois, les menaces qui rôdent vers lu.
Nous touchons ici aux arcanes des filières d’exfiltrations des nazis mais aussi des fascistes, tortionnaires et affiliés qui ont fleuri pour fuir l’Europe et les arrestations.
Comme le précédent, c’est un roman à lire avec attention car, au détour d’une phrase, l’auteur nous propulse vers un autre indice, et plusieurs points de vue se chevauchent… Nous sommes dans un bourbier, dans les Balkans et tout le monde essaie de sauver sa peau… y compris les éléments d’un des bataillons disciplinaires allemands qui luttaient eux-mêmes pour leurs peaux, quitte à tuer un des leurs pour se sauver…
Ce roman est encore plus documenté, intense, complexe et rondement mené… comme d’habitude, une petite notice explique aux non-initiés le contexte et une perspective intéressante – soyons honnêtes, que je lis en diagonale, connaissant bien cette période et ces lieux.
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