Cold War de Pawel Pawlikowski
Avec Joanna Kulig, Tomasz Kot
durée : 1h24
DVD reçu en SP par Darkstar Presse pour Diaphana Distribution
Synopsis : Pendant
la guerre froide, entre la Pologne stalinienne et le Paris bohème des années
1950, un musicien épris de liberté et une jeune chanteuse passionnée vivent un
amour irréalisable dans une époque impossible.
***
Pawel Pawlikowski nous offre un beau film sur l’amour avec des
images en noir et blanc, fortes, sensibles et des moments incroyablement
puissants sans qu’un mot ne soit prononcé.
Quand Zula, une chanteuse polonaise, intègre un groupe
folklorique, elle rencontre Wiktor, l’un des fondateurs, compositeur et
pianiste de son état. Le charme opère et l’amour s’installe. En pleine Pologne
des années 50, coincée dans une Guerre Froide, un état communiste répressif,
les deux amants vivent une passion compliquée et complexe.
Quand lors d’une tournée à Paris, Wiktor qui rêve de liberté de
création (et de liberté tout court) reste dans la cité lumière, Zula refuse de
rester et repart dans son pays. Elle continue les spectacles, y compris en
Russie.
Ces deux-là se croisent au fil du temps (entre 1949 et 1964),
s’aiment, s’opposent dans leurs visions de vie, mais se retrouvent toujours.
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Le film est découpé en séquence s’étalant donc sur ces quinze ans,
et le réalisateur nous donne quelques secondes pour se remettre de l’intensité,
du tourbillon des années, de la musique, et des convictions idéologiques.
C’est tout l’intérêt du film ! On ne regarde pas un film figé
mais un amour fulgurant, intense, poignant. On ressent l’amour, la passion, le
dilemme, le choix d’une vie.
Et que dire de la fin, si ce n’est que cette image vous hante
pendant des heures…
J’avais été surprise par « Ida », son précédent film, et,
honnêtement, pas emballée. Cette fois-ci, la surprise est encore là mais avec
un sentiment plus agréable et une envie de prolonger cette beauté
cinématographique. Un peu quand vous visionnez un Murnau, une bulle lumineuse
d’intensité.
Le couple formé par Joanna Kulig, sublime blonde, et Tomaz Kot,
sensuel à souhait, ne fait que renforcer ce sentiment de passion. L’interprétation
de cette dernière m’a fait penser à celle de Nina Hoss dans Phénix.
Pourtant il y a des zones d’ombre dans ce film : on ne sait
quasiment rien de la vie passée des personnages, par exemple, et la propension
qu’ils ont à vouloir être malheureux, à faire les mauvais choix. C’est
désespérant mais enchanteur et cela fait passer quelques détails qui pêchent,
pour moi.
Si vous aimez les amours difficiles, la mélancolie, le noir et
blanc lumineux, les va-et-vient épuisants et les intermèdes musicaux, profitez
des 1h24 de Pawlikowski.
Merci, donc, à DarkStar Presse pour ces 84 minutes d’amour !
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