Livre envoyé gracieusement par les Editions de l’Aube
Le résumé de l’éditeur :
« Née sous le signe du rejet maternel et de la mésalliance parentale dans cette Russie qui ne cesse de se chercher, Véra mène avec brio sa carrière ailleurs – aux États-Unis – ou là, dans une Moscou pétrie de contradictions. Mais lorsqu’elle se met en quête de l’homme (même pas idéal) avec lequel elle fondera un foyer, elle ne rencontre que grossièreté et mépris. Les échecs de Véra sont-ils les siens, ceux des êtres qu’elle croise, ou ceux de la Russie même ? Quel destin pour la beauté quand il n’y a qu’obscénité et violence ?
Une écriture au scalpel, acérée et puissante, pour ce roman lauréat du prix Booker russe. »
Le contexte de lecture :
Après ma lecture de « La Frontière » de Maurice Leblanc, je dois avouer que j’avais repéré ce roman russe, notamment à cause du résumé de l’éditeur.
Ayant eu un bon contact avec les Éditions de l’Aube, j’ai demandé à avoir ce livre, déjà paru, en SP, ce qui m’a été accordé.
A quoi m’attendais-je en le lisant ? A rien, j’aime la littérature russe, de la plus classique, aux contemporains.
J’aime ce côté exalté, baroque et inégal qui rend ces romans bien souvent intéressants.
Le corps du roman :
Cette saga familiale sur fond d’histoire de la Russie et l’histoire même de Vera commence fort…
Le style de l’auteur peut dérouter, autant le dire tout de suite.
Cela fourmille, dès le début, de détails, alternant des allers/retours entre les périodes, les personnages et les situations.
Car, oui, dès l’apparition d’un protagoniste, dans la première partie notamment, Alexandre Sneguiriev raconte sa vie, quasiment en détail ; et il y aurait de quoi se perdre pour qui n’est pas à l’aise avec l’écriture russe, l’âme et ce côté fou.
Dans la première partie du livre, l’auteur nous parle des grands-parents et parents de Vera qui nous plonge dans cette famille et ses arcanes. Il est intéressant de ressentir le rejet maternel que subit Vera et cette mésalliance de ses parents. Ces comportements expliquent, en partie, son attitude çà et là.
Puis, la deuxième partie se centre sur Vera, sa quête de l’homme avec lequel elle veut, ardemment, fonder un foyer, ses échecs et la brutalité du monde, de l’obscénité et de cette violence sourde (ou pas).
L’histoire se déroule, les pages se tournent et on essaie de comprendre, de compatir ou de soutenir Vera… jusqu’à quel point ?
Et, donc, Lisa ?
Ce livre n’est pas à mettre entre toutes les mains. Non pas qu’il soit sulfureux ou mal écrit (au contraire) mais il peut dérouter certains lecteurs qui aiment les histoires plus linéaires.
Alexandre Sneguiriev écrit tout azimut ; c’est peu de le dire.
Dans la première partie, par exemple, à chaque rencontre avec les aïeuls de Vera, il détaille leurs vies, leurs espoirs, leurs blessures… On passe de Soulik, son père à Katerina, sa grand-mère paternelle, puis au mari de cette dernière, Vera (il faut suivre), puis de nouveau Soulik, et la future maman de Vera (l’héroïne), puis encore Soulik, sans compter Esther et son mari (ses grands-parents maternels), enfin, à nouveau Vera et ses parents.
Si, là, déjà, vous vous embrouillez, cela sera sûrement pire en lisant !
Pourtant, malgré sa construction, ce roman est vraiment palpitant et j’ai suivi le parcours de cette famille et de Vera avec tendresse et avec dégoût, quelque fois.
Il faut aimer les auteurs russes, ce côté fou, démesuré, complètement désespéré et excessif à la fois pour prolonger la lecture de ce livre au-delà de la première partie.
L’ayant prêté pour « feuilletage » à un proche, j’ai vu ce roman revenir aussi vite que tendu avec un « c’est brouillon et vraiment plat quand tu lis quelques lignes au hasard… ».
Il semblerait que le récit décousu ou sans trop de tension puisse épuiser les non-initiés à l’âme (et au stylo) russe.
Pour ma part, j’ai aimé ma lecture, qui, sans être marquante, m’a laissé une vraie et bonne impression.
Il est à signaler, toutefois, que l’auteur a été en sélection pour le Booker Prizer en 2015 pour un de ses romans… A suivre, donc !
***
Titre Véra parmi les hommes
Parution : 1er mars 2018
ISBN : 978-2-8159-2035-3
Nombres de pages : 224
Prix (à la sortie) : 21€
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