Tuesday, October 23, 2018

[Lecture] "Saloper le Paradis" de Christian Louis... à la campagne... (ou pas)



Livre envoyé gracieusement par les Éditions Fauve.


Le résumé de l’éditeur :

« Un jeune couple d'urbains décide de fuir le vacarme de la ville. Leur utopique paradis se nichera au creux de la campagne. Mais cette arrivée n'est pas du goût des autochtones. Maurice et Ginette vont multiplier les incidents, les troubles de voisinage, les agressions pour les chasser de leur territoire. Bientôt le paradis rêvé va se transformer en un enfer bien réel.

Dans ce roman aux allures de thriller psychologique, Christian Louis aborde avec subtilité et humour une forme de violence ordinaire souvent tue, celle des conflits de voisinage liés au bruit en milieu rural.

Christian Louis est professeur agrégé d'arts plastiques, artiste et auteur de nombreux ouvrages sur l'art, d'albums et de romans.
»



Le contexte de lecture :

Comment passer à côté de ce type de titre et de couverture ?

Comment imaginer qu’un polar campagnard peut vous inciter à regarder de plus près votre voisin ou carrément vous faire glousser dans les transports en commun ?

Eh bien, en lisant ce livre !

Je remercie les éditions Fauve pour le SP et ce bon moment de lecture et d’étonnements pour mes voisins de bus !




Le corps du roman :
C’est un texte dense, tranchant car les phrases, au début, sont courtes, lapidaires un peu à l’instar des autochtones et des voisins. C’est une violence sourde (si je peux m’exprimer ainsi compte tenu de la sonorité qui nous revient dans les oreilles à la lecture !).

Il faut dire que, pour qui connaît bien certaines régions, ce genre de comportements n’est pas forcément surprenant.

Christian Louis décrit les petites violences, les incivismes locaux perpétrés par des habitants sûrs de leur droit, de leur territoire et du fait d’antériorité (atavisme par intraveineuse ?).

Petit à petit, le coin « paradisiaque » des citadins se transforment en bruitages en tous genres, soutenus par la lâcheté de certains, par l’incompétence d’autres et par la naïveté des nouveaux arrivants.

Ici, point d’occupants achetant une maison contre l’église, qui réalisent, soudain, que les cloches sonnent le quart, la demi et l’heure…. Pendant 24 heures ; non, ici, ce sont des gens simples qui ont une volonté de vivre à la campagne, tranquillement, en harmonie avec la nature et les voisins, sans être envahissant.

Ils se conforment à la législation sur le bruit, sur l’habitat, sur le respect des us et coutumes, trouvant des excuses aux « locaux » qui « ne se rendent pas compte ».

Ce couple, les Leblanc, est dérangé quotidiennement par de vrais troubles : de l’herbe humide brûlée dans des fumées novices, à la perceuse à 23 heures, en passant par des chiens qui aboient jour et nuit, des bassesses des plus virulents, de l’acharnement de cette micro délinquance qui empoisonne leur vie et, au-delà, leur environnement et leur habitat.

A la lecture, les conditions sont de plus en plus difficiles, insupportables, et les voisins obtus, résistants, et particulièrement méchants et benêts.

Ils sont au-dessus des lois, de la moindre intelligence civique : ils sont chez eux. Ils étaient là avant « les citadins » et ils se croient tout permis.

On comprend vite où cela va mener, d’un côté ou de l’autre, le drame est tapi, à l’ombre d’une forêt tranquille, entre deux haies et trois pétarades de tondeuse.



Et, donc, Lisa ?

Venez à la campagne, mes amis, vous n’oublierez les bruits et entendrez les petits oiseaux ! 


Ce roman rapporte de nombreuses situations, sans aucun doute, vécues par de nombreux habitants de petites contrées qui se retrouvent confrontés à des voisins indélicats, nocifs et bornés.

Ayant vécu à la campagne et y résidant de temps en temps, je dois avouer être à l’abri de ce genre de coin, un peu comme les amis des Leblanc qui leur offre une semaine de répit.

Pourtant, force est de constater que la campagne n’est pas si éloignée de la ville en matière sonore. Elle est seulement différemment équipée !

Pas de sirènes de pompiers ou ambulances, de camions-poubelles, de raclements de chaises la nuit, de circulation, de transports en commun, de ce brouhaha citadin que nous avons tous au quotidien, notamment ceux qui habitent dans une grande ville. C’est insupportable cette impossibilité de laisser les fenêtres ouvertes, afin de respirer, au risque de ne pas pouvoir entendre ce que son voisin de table raconte.

Ici, c’est le bruit « naturel », ancestral, évident… Ce sont les citadins qui ne comprennent rien !

Je dois avouer que je n’aurais jamais eu la patience des Leblanc…

Alors, oui, il s’agit d’une fiction mais Christian Louis observe le microcosme et fait que vous vous identifiez aux différents personnages.

Reste à faire comprendre à vos « charmants » voisins que l’ensilage en bordure de votre jardin anglai indispose votre oiseau de compagnie… Courage !

Si vous vous voulez changer de cadre de vie, lisez ce livre avant de signer tout papier… respirez et ouvrez la fenêtre… L’herbe est plus verte ailleurs… Vraiment ?

***

NdlA (aimant la campagne perdue périgourdine) : merci de vous abstenir, également, de venir nous « polluer » avec vos idées de citadins, on tient à notre silence campagnard et nos cloches et autre angélus, nous !

Éditions Fauve
Parution : 2 août 2018
ISBN : 979-10-302-0251-9
Nombres de pages : 190
Prix (à la sortie) : 17 euros




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