Voici le thème de Dounia-Joy pour janvier :
«
avis sur un livre que vous aviez étudié en classe ou le premier livre
d’un auteur ».
***
Nous avons tous étudié
des dizaines (centaines ?) de livres en classe, depuis le primaire
jusqu’au (a minima) Baccalauréat.
Certains sont
restés de vieux compagnons, certains sont tombés dans l’oubli, certains nous
ont passablement énervés (pour ne pas dire désespérés)… et pour certains, nous
avons fait semblant de les lire (moi, c’est Zola !).
J’aurais pu vous
citer mes préférés, mais il y a un livre qui est plus important. Peut-être
parce qu’il m’a ouvert quelques portes dont je n’aurais jamais osé franchir l’embrasure.
C’est la pièce de Molière, « Le Médecin Malgré Lui »…
A cette époque, nous étions,
mes camarades de collège et moi, jeunes, belles, drôles et assez rebelles. Nous
n’avons pas conscience du ridicule de la situation lorsque nous avons approuvé
l’idée du professeur de français (et d’Histoire) : monter une troupe de
théâtre et faire une représentation de ladite pièce !
Adapter le personnage
de Sganarelle, faiseur de fagots, qui devient un médecin par la ruse vengeresse
de Martine, son épouse, afin qu’il guérisse la fille du vieux Géronte… Cela
était déjà difficile pour nous, mais n’inclure que des filles, c’était de la
folie pure !
Notre professeur
nous a fait lire la pièce, nous a expliqué la cocasserie perpétuelle de
Sganarelle, la crédulité de la patiente, de sa famille pour réaliser, enfin, que
la malade, Lucinde, simule également.
Pièce en trois
actes, jouée pour la première fois en 1666, Le Médecin Malgré Lui oscille entre
la farce et la comédie.
Molière montre
la crédulité face à cette médecine « nouvelle », la prétention des « guérisseurs »
et l’invention de mots pour combler l’ignorance des malades. Il évoque aussi le
regard différent que posent les personnages sur Sganarelle qui passe du peuple
au savant, et dont l’intérêt devient soudainement acceptable.
Molière évoque
aussi l’importance de l’amour face au mariage forcé malgré qu’au final, un
retournement de situation financière permet à l’amoureux pauvre de devenir
assez riche pour épouser la belle. Finalement, l’argent et l’amour sont liés.
Enfin, le
langage utilisé est plein de surprises, d’inventions et procure aux personnages
une belle palette ; Entre le langage imagé et grossier du peuple et le verbe
châtié utilisé par les bourgeois, le personnage principal s’amuse à illustrer les
états de santé, d’invention, de latin peu commun et il se joue clairement de
toute la maisonnée par ses dérobades, ses jeux de mots et autres parades.
Le Médecin
Malgré Lui est toujours drôle, percutant, tranchant mais il se lit à tout âge
car le niveau de lecture change sans cesse, comme tous les excellents romans
passés à la postérité.
Ah, oui, pardon,
vous vous demandez donc quel était mon rôle, sur scène ? Prenez un
personnage, un bon paysan dont le personnage principal courtise la femme… Je fus, d’après les on-dit, « très
convaincante en paysan rustre et pas finaud » !
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