« Quelle manque d’éducation ! ».
J’ai entendu cela dix fois en une semaine. J’ai dû en prononcer quatre,
environ.
J’écoutais récemment la
radio où les auditeurs expliquaient que les « bonnes manières » ne s’appliquaient plus dans « le monde actuel ». Certains
dénonçaient l’école, d’autres les parents, d’autres encore les enfants. Bref,
tout le monde en prenait pour son grade et tout le monde n’avait que cela à la
bouche « c’était mieux avant ».
Oui, c’était mieux
avant ! C’est toujours mieux avant, puisque l’on ne sait pas ce que nous
réserve le futur (le meilleur ?).
En règle générale, le
« c’était mieux avant »
s’emploie mais n’est pas majoritairement fondé. Les avancées technologiques,
médicales, et de liberté peuvent nous faire penser que le monde évolue dans le
bon sens. Celui d’un monde plus juste, plus équitable et surtout plus humain.
En ce qui concerne
l’évolution de l’Homme lui-même, permettez-moi d’en douter.
Quand on côtoie tous
les jours des personnes qui ne disent pas bonjour (ou alors quand vous tombez
nez-à-nez avec elles dans un couloir étroit et obscur…), qui ne s’occupe guère
de vous (sauf à vous demander de leur porter un café) ou qui ne vous voit pas
(tiens, y’a une plante à côté du fauteuil, maintenant ?), c’est juste une
question d’éducation.
Comme dire
« bonjour », « au revoir », « merci »,
« excusez-moi », « ta gueule » ?… Heu, non pas …
celui-là…
L’éducation commence
avec les parents, pas à l’école.
Alors :
On dit bonjour à la
Dame et au Monsieur et on ne les tutoie pas d’emblée (idem pour un enfant) ;
On respecte le code qui
fait qu’une personne âgée est prioritaire pour s’assoir dans le bus ;
On dit merci à la
caissière de Super U au lieu de parler avec son téléphone portable, et on omet
de dire à voix haute « Merdus, c’est long ici » ;
On ne jette pas son
papier par terre alors qu’il y a une poubelle à deux mètres cinquante
cinq ;
On salue les gens quand
on entre dans une pièce, et on n’embrasse pas tout le couloir surtout si on n’a
jamais été présenté ;
On reste aimable avec
le préposé aux colis (qui a, encore, oublié le papillon) et on sourit ;
On évite aussi, autant
que faire se peut, de médire sur la collègue qui est, encore, en maladie pour
la dixième fois ce mois-ci, mais on lui explique que nous aussi, on voudrait un
long weekend. Poliment.
Bref, on apprend les
principes de bases dès l’enfance, et on s’y tient. Parce que le débat sur
l’éducation à l’école, cela me fait un peu rire. Mes parents n’ont pas attendu
que j’entre en maternelle (ce que j’ai un peu négligé, préférant largement la
vie campagnarde et périgordine) pour m’inculquer les règles de bienséances et
de politesse.
Je suis ébahie et
passablement énervée à chaque fois que je vais au restaurant par ces convives
qui ne quittent pas leurs portables des yeux et pianotent alors que la
discussion s’engage sur un sujet intéressant (et même si c’était pour parler de
la météo !).
Personne ne fait plus
attention à l’autre. On reste collé à son écran de portable, on SMS à tout-va,
on parle au téléphone tout le temps, n’importe où, sans tenir compte des
autres.
Par exemple (et cela
m’exaspère au point qu’à chaque fois je raccroche) c’est le double appel.
Systématiquement quand j’appelle une copine et qu’on papote tranquillement, et
que son portable sonne (heureusement, pas à chaque fois), elle me dit
« Attends, je décroche ». Puis me signale « deux minutes, c’est
chouchou qui fait les courses ». Et là, je patiente (alors que c’est moi
qui appelle) et elle me dit aimablement « je te rappelle ».
Ah, oui, elle
rappelle…. Une heure ou deux après, quand moi, je ne suis plus disponible.
Cela s’appelle la
politesse et c’est aussi l’éducation qui fait défaut.
Je suis peut-être un
peu psychorigide sur le sujet, ou très « old school », mais
l’éducation commence à la naissance, dans l’enfance, avec les parents,
grands-parents, oncles, tantes, cousins, cousines, voisins de palier…
Qui vous
voulez, mais pitié, cessez de me dire que c’est « normal, la société évolue ». Vers quoi ? Des personnes
incultes, impolies, insensibles et insupportables ?
Si, c’est le cas, je
demande instamment le premier billet pour Mars… ou pour toute planète qui
m’accueillera dans un environnement approprié à ma façon de me conduire.
Alors, oui, c’était
mieux avant. On était peut-être plus strictement élevés mais il y avait encore
un semblant de respect et d’ordre.
Alors, oui, je fais
très 20e siècle (voire 19e ?), mais je refuse d’être
comme la masse et d’avancer dans le progrès en rejetant les bonnes manières.
Pourquoi ne suis-je pas du tout surprise d'être en parfait accord avec ton article (c'est-à-dire TOI !). Comme disaient déjà mes grands-parents (ouh la la, il y a déjà (presque)deux décennies !), ça ne va pas dans le bon sens ! S'ils voyaient ce qu'est devenu notre monde aujourd'hui...! Ils se retourneraient dans leur tombe, les pauvres ! Triste qu'ils ne soient plus là, mais presque heureuse qu'ils ne voient pas cette évolution (négative). Bisous ma Lisa.
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