Tuesday, September 04, 2012

Aventures de la Smala : Le repas en plein air !


Notre arrivée a été plus que remarquée (et remarquable). Une telle brochette ne pouvait pas passer inaperçue. Trois a commencé à entamer la conversation avec quelques personnes plantées devant le mouton embroché. Evidemment, la honte a rejailli sur nous tous quand Trois a dit le plus naïvement possible que « Ben, oui, quoi, les citadins avaient déjà vu un mouton en vrai ».

Quatre, malgré son casque et Daft Punk dans les oreilles, m’a regardée ahuri et m’a avisée qu’il allait repartir « fissa à la casbah » ! 

Un et Deux ont tourné de l’œil avec un aplomb digne de Sa Majesté Elizabeth II (autant dire que j’ai été la seule à remarquer le malaise !)

Trois a renchéri en expliquant aux habitants présents autour d’elle que Quatre avait été un bébé « proche de la nature » puisqu’il adorait se promener « le tuyau » à l’air. Quatre a rougi et s’est planqué dans les toilettes de la salle des fêtes pendant près de trente minutes. Un pianotait sur son iPhone® avec une frénésie qui essayait de masquer une potentielle crise de nerfs et Deux avait déjà attaqué sa deuxième pilule « rigolote » (deux Valium® et au lit ?).

Quant à moi, me direz-vous ? J’avais droit à une tirade historique d’un habitant sur mon rouge à lèvres qui m’expliquait la signification d’une bouche rouge sur un homme (moi vouloir toi). J’avais désormais les joues assorties à mes lèvres, mais avec le bronzage caramel, c’était peu visible (enfin d’après la glace des toilettes !).

Après notre arrivée, la buvette étant ouverte, Deux et Trois ont entamé le marathon éthylique local et ont largement contribué à la gloire de notre héritage irlandais !

Un avait pris place à une table où trônait la bombe locale avec son armée de soupirants et avait découvert, avec bonheur, que la donzelle avait le même téléphone et engagea la conversation sur la technicité de l’appareil en question. Evidemment, la donzelle n’a pas brillé par ses connaissances mais par la propension qu’avait sa bretelle de tunique à glisser élégamment sur son épaule. Mais cela suffisait à Un qui, quoiqu’il en soit, arborait toujours son air renfrogné.

Le repas a commencé avec une heure trente de retard après que quelques petits vieux aient protesté devant la syncope alimentaire d’un d’entre eux. Après l’apéritif (oui, oui, malgré le nombre de boissons déjà consommées à la buvette !), l’entrée (melon au pineau…. On continuait sur la pente alcoolique !), le plat de résistance est arrivé.

Un et Deux étaient affolés devant la grandeur de l’assiette et, donc, du contenu, par personne. Trois tapait dans ses mains d’excitation et Quatre revenait des toilettes pour la cinquième fois de la soirée ; Quant à moi, j’en étais à éviter les regards énamourés du DJ local (qui allait enflammer le « daaaaaanceuh-floooooooooooreuh ! »).

Au milieu de la dégustation du mouton, quelqu’un a lancé un tonitruant « Nous n’avons pas de gnole aujourd’hui ? » et les tablées ont hurlé de concert « La poire, la poire ! ». En conséquence, nous avons eu droit à un trou normand (sans Calvados !) servi avec une boule de sorbet à la poire. Un délice, mais après la buvette, l’apéritif, le pineau, Deux et Trois avaient les joues rouge garance et le toucher tactile !

Je me cantonnais toujours dans mon personnage distant collée à Quatre qui avait touché le fond quand une « gamine » de treize ans, « maquillée comme une voiture volée » (dixit Deux le lendemain matin, à jeun !) lui avait dit « Toi, t’es de la bombe ». Quatre, autant halluciné qu’affolé (telle une biche prise dans les phares !) se scotcha à moi et passa allégrement toute la soirée à me servir de chevalier servant. Je l’ai largement remercié le lendemain matin puisque sa pudibonderie m’avait sauvé d’un slow terrifiant (« Hero » de « Mariaaaaaah Careyyyyy », suivi par le non moins abominable « My Heart Will Go On » de « Céééééliiiine Di-euh-on » !) à une heure quarante-cinq du matin !

Après le mouton farci, les petits pois et les pommes de terre en robe de chambre, nous avons eu droit au plateau de fromages (camembert et roquefort), tout cela accompagné avec du bon pain de campagne (et une lampée de vin rouge local). Comme on venait de manger l’équivalent d’une semaine en moins de deux heures, Un, Deux, Trois et Bibi avons fait l’impasse sur le fromage et le pain. Quatre a mangé pour nous quatre sans problème !

La séance « nourriture » n’était pas finie ; Il nous restait la salade, le dessert (une large part de vacherin à la framboise avec de la chantilly), le café (avec deux langues de chat !) et le pousse-café (de l’alcool de prunes).

Quatre fût le seul à finir l’ensemble des plats en essayant de s’étourdir aux vapeurs d’alcool pour sombrer dans l’oubli. Le DJ avait entrepris de se rapprocher de notre table et a commencé à me demander mon titre préféré « pour faire une dédicace, quoi ! ». J’ai mis environ deux secondes pour lui annoncer avec un large sourire « Put The Sun Back » de The Coral. Il a blêmi puis a tourné les talons. Le Wifi et la connexion plus qu’aléatoire d’Internet dans cet endroit paumé ont fait qu’il n’a pas pu télécharger le morceau avant notre départ et que j’ai, sans aucun doute, échappé à la dédicace qui aurait tourné en boucle sur You Tube (Quatre ayant dégainé son iPhone aux premiers mots du DJ !).

Aux premières notes de musique, Trois a accepté l’invitation à danser de quelques gars du coin, et virevoltait sans complexe sur le paquet en lino. Un était mortifié par son déhanché et Deux n’avait plus toute sa raison à cause des deux verres de prunes ingurgités en l’espace de trois minutes !

Quatre m’invita à danser, espérant échapper à la donzelle de treize ans, mais je refusai vivement afin de contenir l’envie des « gars du coin » de me convier également sur la piste de danse.

A deux heures du matin, Quatre et moi avons soutenu Un et Deux jusqu’à la maison, avec Trois qui n’arrêtait pas de faire ses adieux à toutes les personnes restant sur le lino !

Quand nous sommes arrivés à la maison, Quatre m’a regardée et, malgré les vapeurs d’alcool, m’a dit en souriant « Plus jamais ça ! ».

Trois l’a anéanti en annonçant le lendemain matin que nous étions « tous »  invités à la fête du village d’à côté le samedi d’après puis s’est alors muée en « danseuse officielle de la danse des canards », tournoyant autour de la table du petit déjeuner (qui tournait, pourtant, suffisamment pour Deux et Quatre !).

Entre-temps, nous avions la balade organisée par l’office du Tourisme du coin deux jours plus tard ! Et là, ce fut également épique.





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