Comme
l’on n’est jamais si bien servi que par soi-même…. Je vous emmène sur le
circuit des Eglises à coupole du Ribéracois (la mienne en fait partie) qui se
situe en Val de Dronne.
Le
Ribéracois est un peu la dernière terre d’Occitanie avant la lande d’oïl.
L’originalité architecturale des édifices romans tient à une chose : la
coupole.
Toutes
ces églises ont été intégrées parfaitement au pays et aux villages et sont, pour
la quasi-totalité, d’une sobriété énigmatique concernant leurs coupoles. On
pourrait parler d’une trace orientale (la période de construction de la plupart
d’entre elles se situe entre le 11e et 12e siècle, en
plein pèlerinages et croisades).
La région était aussi célèbre dans les cours européennes
grâce à ses troubadours cités et honorés notamment dans l’œuvre de Dante.
Le
Périgord est, dans son ensemble, largement imprégné des coupoles, mais la plus
grande concentration se trouve en Ribéracois.
On dénombre
de nombreux plans architecturaux, mais le rectangle, le rectangle suivi d’une
abside en demi-cercle ou polygonale sont les plus répandus. Quelques
originalités surviennent notamment à Saint-Privat-des-Près ou Montagrier et les
quatre uniques églises-forteresses (Grand-Brassac, Saint-Martial-Viveyrols,
Cherval et Siorac de Ribérac) prouvent que ce temps était hostile et leurs
chambres de défense, leurs meurtrières et la présence de créneaux ont servi de
donjon aux habitants des villages.
Je
vais vous citer les églises qu’il faut absolument voir sans explication (sinon,
vous êtes encore en train de lire ce papier demain matin !) et je ne
m’attarderai que sur mes préférées (je présente là mes excuses aux autres
édifices, je les aime aussi, qu’elles se rassurent !) :
Ribérac,
Saint-Martin-de-Ribérac, Siorac-de-Ribérac,
Vanxains, Saint-Vincent-Jalmoustiers, Saint-Aulaye, Chenaud, Saint-Privat-des-Près, Cumond, Festalemps, Chassaignes, Bourg-du-Bost,
Comberanche, Allemans, Saint-Paul-Lizonne, Lusignac,
Saint-Martial-Viveyrols,
Nanteuil-de-Bourzac, Coutures, Vendoires, Champagne, Cherval,
Bourg-des-Maisons, Cercles, Leguillac-de-Cercles, Paussac, Grand-Brassac, Montagrier, Segonzac, Saint-Sulpice-de-Roumagnac,
Saint-Pardoux-de-Dronne, Douchapt,
Saint-Méard-de-Dronne, Saint-Victor et Villetoureix.
Mon
admiration et amour vont aux églises forteresses (énumérées plus haut) et sans
aucun doute ainsi aux églises de Festalemps, Saint-Privat-des-Près, Lusignac et
Douchapt (qui m’émeut à chaque visite).
Grand-Brassac : l’église-Forteresse Saint-Pierre –et-Saint-Paul est
sonorisée et éclairée à file de coupoles. Sa nef est composée de quatre travées
suivie d’un chœur de deux travées d’époques différentes ; Au nord, on peut
admirer un splendide portail particulièrement sculpté. Tout l’extrados des
voûtes a été utilisé comme chambre de défense (salle d’armes) avec créneaux et
échauguettes. A voir absolument le retable du 17e en bois sculpté,
polychromé et mal doré ainsi que le tableau-reliquaire avec filigrane et émaux,
aux armes de Mgr. Macheco de Prémeaux (évêques de Périgueux – 1732-1771).
Siorac-de-Ribérac : l’église forteresse Saint-Pierre-ès-Liens est également
sonorisée et éclairée. Datant du 12e siècle, elle a été fortifiée au
14e. Sa nef unique est ornée d’une coupole ; Un retable avec
panneaux du 18e en bois sculpté et polychromé peut y être admiré
ainsi que des peintures murales (notamment les armes du Seigneur de Chapt de
Rastignac) et un bénitier taillé dans un chapiteau gallo-romain. http://sioracderiberac.free.fr/
Cherval : l’église Saint-Martin est une magnifique église
forteresse romane avec une nef unique se composant de quatre travées sous
coupoles. Sa forme rectangulaire voûtée de quatre coupoles sur pendentifs date
du 12e. Le clocher est basé sur la première travée et postérieur à
la construction de l’église.
Saint-Martial
Viveyrols : l’église forteresse Saint-Martial,
sonorisée et éclairée, est à file de coupoles avec un plan rectangulaire. Elle
date du 11e. Elle est citée à maintes reprises dans des échanges entre
les évêques de Limoges et de Périgueux compris entre 1115 et 1147. Sa façade
occidentale est surmontée d’un clocher-donjon et ses baies actuelles étaient
les meurtrières d’alors. La salle d’armes est à 20 mètres du sol et couvre l’ensemble
de l’église. http://saintmartialviveyrols.com/VISITEEGLISE.html
Festalemps : l’église Saint-Martin est sans aucun doute ma préférée. Cette
église romane a subi une énorme restauration dans la deuxième partie du 19e.
Son transept est surmonté d’une coupole à pendentifs. On note des traces de
fresques, une croix de Malte sculptée sur le mur extérieur et on peut admirer
largement son beau retable du 17e. Dois-je rajouter sa cloche de
1512 et sa cambre de défense crénelée pour vous convaincre !?
Saint-Privat-des-Près : l’église Saint-Privat (anciennement
Saint-Privat-de-Double) est l’une des plus belles églises romanes du Périgord. Et
de très loin. Sa nef est composée de trois travées inégales. Sa double façade
occidentale est de type Saintongeais est percée d’un ample portail en plein
cintre à neuf voussures décorées. Les façades latérales sont ornées d’arcatures
et un système défensif se situe au-dessus des voûtes. La quasi-totalité de l’ensemble
date de la fin 11e et du début de la première moitié du 12e.
On peut admirer deux retables en bois sculpté et ciré (17e et 18e)
ainsi qu’une statuette de la Vierge à l’Enfant en bois sculpté et doré du 17e.
http://saintprivatdespres.fr/
Lusignac : l’église Saint-Eutrope qui possède une nef de trois
travées, suivie d’un chœur rectangulaire qui date du 12e siècle avec
des renforts au 16e et 19e. La façade occidentale est un
haut mur rectangulaire renforcé par deux contreforts plats et son porche à
auvent précédent un portail sous un arc brisé. Le clocher est très élevé et
couvre la première travée et la moitié de la deuxième. On peut admirer deux
tableaux du 18e, une petite Pieta en pierre du début 16e
(abîmée) et un retable en bois sculpté du 18e.
A
signaler que Lusignac possède un château avec ses remparts (propriété privée).
Douchapt : l’église Saint-Pierre-ès-Liens est un édifice roman orné
de chapiteaux et d’un portail et est citée en 1178 dans une bulle d’Alexandre
III. Sa nef est unique est divisée en quatre travées et date 11e et 12e.
Un chœur suit avec deux travées. Sur le mur sud du chœur, à l’extérieur, une
dalle sculptée en bas-relief représente deux lions tête-bêche datant du 11e.
Une restauration a été effectuée en 1880.
Restaurants à tester les yeux fermés : Lusignac, Saint-Paul Lizonne, Saint-Martial Viveyrols et
la Jemaye.
L’endroit où dormir : Puytirel à Champagne et Fontaine http://www.puytirel.com/
A lire pour plus de détails : Les
églises du Ribéracois – Jean Secret
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