Friday, July 04, 2025

Une fratrie de Brigitte Reimann - retour de lecture



Résumé :

Une fratrie raconte avec puissance, élégance et un humour pince-sans-rire l’histoire de la jeune peintre Elisabeth qui apprend en 1961 que son frère préféré, Uli, veut s’installer à l’Ouest. Elle, qui travaille comme d’autres artistes par ordre de l’État dans les usines pour sortir de l’élitisme et amener la culture aux classes travailleuses, refuse d’admettre que chacun puisse vivre selon ses propres aspirations et ne pas contribuer à la construction socialiste. Elle ne dispose que de deux jours pour convaincre son frère de ne pas partir.


Le contexte

L’Allemagne post-Seconde Guerre mondiale, séparée, malmenée ?

Sérieux, vous ne voyez pas pourquoi j’ai foncé sur ce roman ?

En sus, Brigitte Reimann est une écrivaine majeure de la RDA. 

Merci à Franz et Dieter pour cette inspiration (obligation ?)... ils ont toujours des goûts très sûrs !


Mon avis :

Il faut savoir que ce roman a été censuré lors de son écriture autour de la période de la construction du mur de Berlin, puis perdu, puis retrouvé et publié sans rature.

Ce roman est comme un tableau ancien… à la fois proche et passé. Il est même un peu étrange par son côté sec, réaliste, daté mais reflétant une époque, un pays, un esprit : celui de la RDA (la république démocratique allemande, l’Allemagne de l’est pour ceux qui sont nés après les années 90) … Celui où on glorifiait les héros, les représentants du peuple, le tout saupoudré de communisme, de passéisme, de contrôle de la population par la peur.  Celui d’une Allemagne à des années-lumière de sa grande sœur, la Fédérale, celle de l’occident, de la « décadence ». 

En fait, ce roman est un drame familial ; celui d’une famille qui se délite petit à petit à cause d’un frère qui veut passer à l’Ouest et dont Elisabeth, la sœur refuse et cherche à faire changer d’avis lui, son frère. Le même frère qui veut rejoindre leur aîné Konrad qui a fui cette idéologie communiste. Ledit Konrad déjà échaudé par les Jeunesses Hitlériennes qu’il a connues, contrairement à ses cadets.

Brigitte Reimann raconte comment ce frère, en pleine tension Est/Ouest, dans un Berlin occupé par les quatre puissances occidentales et soviétique se projette dans l’autre Allemagne, au grand dam de sa sœur, peintre et sûre du bienfait de leur régime.

Dès les premiers chapitres, on sait que le temps est compté pour elle et qu’elle n’a guère le choix pour retourner son frère. Il y a, d’ailleurs, une tension malsaine entre cette fratrie.

Autant j’ai aimé les passages plus politiques, même si je connaissais bien cela, autant j’ai peu été émue par les arguments et la tension entre « le bien et le mal » et cette volonté de défaire les croyances de l’autre. Il y a une certaine candeur, voire la naïveté chez Elisabeth et son fiancé Joachim. Cela semble daté de nos jours mais tellement d’actualité pour tous les allemands ayant vécu ces années de séparation, tant le fossé était grand entre les deux côtés du mur. 

Le bien, le mal… toujours d’actualité, à d’autres niveaux d’idéologies, de lutte de système, de supériorité d’un côté sur l’autre.

Reste une petite sensation d’insatisfaction lors du point final… mais un roman fort.

No comments:

Post a Comment

N'hésitez pas... tous les auteurs aiment les commentaires....

Newsletters !

Les Archives

Le blog d'une ItemLiz Girl