Résumé :
1940, dans un bourg du Sud-Ouest. Tout juste mariée, Pauline, fille d’un pharmacien, apprend la mort de son mari au front. Jeune veuve, elle va au fil de la guerre basculer dans des actions de résistance de plus en en plus dangereuses, et noue une liaison amoureuse avec un conservateur du Louvre, déplacé en zone libre avec certains chefs d’œuvre du musée. Le nouveau roman de Daniel Crozes fait revivre le quotidien de la Seconde Guerre mondiale, et met à l’honneur ceux qui dirent non à l’Occupation, au péril de leur vie.
Le contexte
Daniel Crozes est mon Antoine Choplin aveyronnais !
Dès que je peux en lire un autre, je le fais. J’ai trouvé ce roman peu cher quasiment neuf (visible jamais lu) chez un bouquiniste de marché…
Le résumé a fini par achever ma volonté de lire un nouveau Crozes. Ce qui fera 3 romans régionaux cet été 😊
Mon avis :
Pauline est une jeune femme de son temps, peut-être un peu plus libre grâce à une situation familiale confortable (son père est un notable et pharmacien reconnu) avec une maison de vacances agréable. Ses sœurs sont mariées et sont partis vivre plus loin. Elle reste donc la petite dernière qui aime la vie, ses amis et son fiancé, pharmacien et sûrement successeur du père de Pauline.
Lorsqu’ils se marient, la guerre est loin mais les rattrape rapidement. Après l’envahissement de la France au printemps 1940 par les panzers, Pauline n’a plus de nouvelles de son mari, jusqu’après l’été où elle apprend sa mort…
Anéantie, jeune veuve avant même d’avoir eu une vie commune, elle ne se laisse pas abattre. Surtout que le Louvre a fait partir les œuvres les plus précieuses de la France et qu’un conservateur est abrité dans la maison familiale en marge de tout.
Petit à petit, une connexion artistique et intellectuelle se développe et Pauline renaît. Elle renaît également auprès de Juliette, son amie institutrice et son père libraire-imprimeur qui décident d’aider la toute nouvelle résistance des tracts en linotypes contre la politique du Maréchal Pétain dont les idées hérissent Pauline mais pas ses parents.
Au fil des mois, on plonge dans l’univers de la résistance locale, et principalement centré sur la presse et le monde du journalisme, compatissant ou pas envers le régime de Pétain et Laval. Les passeurs, les risques pris, la répression allemande mais surtout française avec la Légion puis la milice.
En parallèle, on comprend la lutte et la protection des œuvres d’art du Louvre, leurs cachettes, leur itinérance pour ne pas tomber dans les mains des nazis friands de ces merveilles.
Evidemment, on comprend que Pauline et Constant vont prendre des risques pour protéger ces œuvres, pour distribuer des journaux clandestins et s’avouer leur amour naissant.
Pourtant, et malgré cette histoire d’amour aussi passionnelle que dangereuse, la plume de Daniel Crozes dresse un joli portrait de cette résistance de l’ombre, uniquement connue par les locaux, sans reconnaissance nationale mais qui ont travaillé, au risque de leurs vies et celles de ceux qu’ils aimaient, pour garder la France dans la démocratie, la République et la liberté.
Comme d’habitude, Daniel Crozes offre plusieurs histoires bien documentées, fouillées et addictives et on passe un très bon moment aux côtés de Pauline, téméraire amoureuse et sûre de ses choix.
En sus, pour ceux qui ne connaissent que peu l’histoire de la fuite des merveilles du Louvre et des relations difficiles entre la presse et le régime de Pétain, c’est l’occasion d’en savoir un peu plus avec une belle histoire à la clé.
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