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Saturday, June 01, 2013

L’impact d’un poème sur une vie : « Nothing Gold Can Stay » Robert Lee Frost


Récemment une personne m’a indiqué n’avoir que peu lu dans sa vie et n’avoir pratiquement pas de « culture littéraire », mais qu’elle avait retenu un poème de Victor Hugo et l’avait fait sien.

J’ai répondu sincèrement que l’étendu des connaissances n’était pas un gage d’intelligence ou de « culture » et qu’il valait mieux lire un livre par an, le comprendre, l’intégrer et l’ingérer dans sa vie, plutôt que de lire à la chaîne des livres qui s’effacent automatiquement après lecture (ce livre s’autodétruira…).

Après coup, il m’a semblé étonnant que cette personne n’ait pas eu accès aux livres et n’ait pas eu le goût pour la lecture. On sait que près de deux millions de personnes ne savent pas lire, pas du tout. Pourtant elles ont dû fréquenter les bancs de l’école, au moins jusqu’à l’âge légal.

Cependant, beaucoup lisent mais ne comprennent pas et ne saisissent pas le sens des mots et des idées développées. Je trouve cela triste (même si c’est compréhensible).

Pour ma part, j’ai eu la chance de développer mon sens de la lecture et d’avoir des rayonnages pleins de livres passionnants. Etant d’un naturel curieux, poussée en cela par des grands-parents cultivés, j’ai eu l’opportunité de lire un peu tout ce qui me tombait sous la main, sans tenir compte ni de l’âge « supposé correct » pour entreprendre cette lecture.

Et un jour, au détour d’un film (« The Outsiders » de Francis Ford Coppola, pour ne pas le citer), j’ai entendu ce poème intitulé « Nothing Gold Can Stay » du poète américain Robert Lee Frost.

Ayant vu ce film en version originale, je n’avais pas saisi tout le sens sur le coup (oui, à l’époque, la subtilité de l’accent américain me dépassait un peu, trop habituée ceux à mes copains liverpuldiens ou londoniens). J’ai récupéré ce poème par une amie américaine et j’en suis tombée amoureuse.

En français, on traduit aisément ce poème par « L’Or n’est en rien éternel », le voici :


Nature tes premiers vert sont or
Ta fraîcheur est trésor
Ta feuille nouvelle est fleur
Mais ne le reste qu’une heure
La fleur s’efface devant la feuille
Et l’Eden en chagrin se recueille
L’aube cède au jour cruel
L’or n’est en rien éternel.

Pendant des années, je n’ai eu de cesse que de citer Frost, ces poèmes, et surtout celui-ci quand on en venait à me demander mes influences littéraires.

Il y avait d’autres auteurs, poètes et livres qui m’avaient influencée mais aucun n’avait et n’aura, jamais l’importance de celui-là.

Pourtant un autre poème de Frost semble régir ma pensée depuis mon adolescence. Une phrase surtout « Deux routes divergeaient dans un bois, et moi, j’ai pris celle qui était la moins empruntée et cela fait toute la différence » (traduction personnelle de « Two roads diverged in a wood, and I, I took the one less traveled by, And that has made all the difference »).

Mais « L’Or n’est en rien éternel » a touché mon âme plus que je saurais l’expliquer réellement. C’est un peu comme tomber amoureux, on n’arrive pas à clairement exprimer pourquoi cette personne plutôt qu’une autre. Il y a plein de raisons logiques, de sens, d’explications rationnelles, mais une reste indéfinissable et demeure un mystère même des années plus tard.

Pour moi, ce poème est comme un port d’attache, un lien qui s’est établi entre mon enfance et mon adolescence ; Un passage obligé mais nécessaire vers l’indépendance avec ce petit goût de gâchis qui subsiste jusqu’à la fin.

Ce poème peut être assez facile à interpréter si vous remplacez « Nature » par Enfant et « Or » par « Innocence » et que vous êtes sensibles à cette perte d’innocence qui arrive toujours trop tôt et brutalement.

En cela, Frost est un poète touchant, qui a fait la part belle à la vie rurale, aux symboles et un certain lyrisme. Il évoquait ce lien entre l’homme et la nature et arrive à reproduire la lenteur en poésie. Il prônait le plaisir esthétique et la sagesse par rapport à la perplexité et le chaos. Il écrivit notamment un poème pour l’inauguration de la présidence Kennedy.

Ci-après, un lien précieux vers la récitation de ce poème dans le film The Outsiders, et même si, ce film peut paraître un brin démodé, il reste un des films sur l’amitié les plus émouvants que je connaisse.




Je vous souhaite d’avoir vous aussi un poème, un livre, un extrait de pièce, etc. qui vous tienne chaud et qui vous ramène « à la maison »… un peu comme une chanson qui vous rappelle de bons souvenirs…. Un livre, de la musique… cela me paraît parfait comme combinaison.

Parmi mes ouvrages préférés, on peut trouver « Volonté d’un petit garçon » (1913), « New Hampshire » (1923), « Le Ruisseau à l’ouest » (1928) et « Un masque de raison » (1945).




Sunday, September 02, 2012

Je vieillis.. quand même !

42 ans et toutes mes dents (enfin, non, sauf une, mais j’ai encore mes dents de sagesse !.... sagesse.. ; sagesse ; Tout est relatif !)… 
voilà comment un copain m’a réveillée lors de mon anniversaire il y a quelques jours « 42… c’est assez incroyable…. Tu ne les fais toujours pas ! ». Je lui ai, aimablement, répondu qu’il ne me voyait pas assez souvent pour constater l’ampleur de la réalité. J’ai bien 42 ans (24 pour la version journalière, c'est plus drôle !). Avec, donc, une bonne quinzaine d’années de moins dans la tête.

C’est cela le pire. Connaître son âge, assumer et le clamer mais savoir au plus profond de soi que l’on n’appartient pas à cette castre des quadras. Au pire des jeunes trentenaires oui.

Mises à part mes responsabilités d’adulte d’âge moyen (boulot, métro, impôts, etc.), je n’ai pas l’impression d’avoir cet âge-là.

J’ai même demandé à mes parents, si, par hasard, ils ne s’étaient pas trompés de décennie en me déclarant. Leurs regards consternés en disaient long :

  1. Non, ma pauvre, tu as bien cet âge-là !
  2. Mais qui nous a donné une enfant pareille ?
  3. Tout son père (ou sa mère…)…
  4. Je t’avais dit qu’il aurait fallu la donner dès la naissance !
Hilarant quand on connaît les oiseaux qui sont restés de grands enfants (A deux, ils n’arrivent pas à mon âge d’aujourd’hui !).

Le fait est que j’ai toujours eu des ami(e)s plus jeune que moi. A l’adolescence, à l’exception de quelques garçons qui oscillaient entre deux à trois ans de plus, les autres avaient largement deux à cinq ans de moins.
Désormais, il est assez fréquent que mes copines (sauf les merveilles… il ne fallait pas non plus qu’elles pensent rajeunir avant moi !) et copains aient une décennie de retard.

Pourquoi quand on atteint mon âge (pas encore  canonique!), on devrait se cantonner à un critère précis fondé sur son année de naissance (déjà, j’ai loupé l’année 69, n’allez pas non plus m’énerver !).

Je pense que l’âge n’a pas de rapport dans nos vies, hormis pour faire des soirées d’anniversaire (ce que je n’aime pas, ne sachant pas comment affronter le moment des cadeaux et des discours sirupeux !). L’esprit n’a pas d’âge donné et surtout ne se limite pas à un huit-clos ; Il est ouvert à toutes les expériences, les envies et les idées.
Je me sens à l’unisson avec les trentenaires et, pas avec les quadras ! Ils sont autocentrés et pas très coopératifs avec les célibataires endurci(e)s.

Un exemple typique : mes amis en couple hésitent à m’inviter (je pose un problème pour le plan de table… où me mettre ?) ou alors se croient obligés de convier un « super » célibataire qui est plus là pour combler un trou que, recruter sur des éventuels goûts en commun.

J’ai vraisemblablement tiré cette attirance pour le côté « jeunesse de la vie » de mes parents, mes « Peter & Pan » personnels. Ils ont sûrement tout compris. Professionnels jusqu’au bout des ongles dans leurs carrières respectives, ils ont traversé (et traversent encore) la vie comme s’ils étaient dans une fête foraine.

Alors, je me dis que le côté « sous contrôle » qui me sied assez bien au travail et, heureusement pour moi, contrebalancé par le côté « The Breakfast Club » permanent.

Car honnêtement, l’intérêt de la vie réside bien dans la façon dont, à la fin, vous l’avez vécue, non ? Et je ne veux pas avoir de regrets… C’est pour cette raison que je suis le poème de Frost à la lettre !



Two roads diverged in a wood, and I,
I took the one less traveled by,

And that has made all the difference. 



ps : heu, oui, sur la photo, c'est moi.....

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