Résumé :
A chaque match, Tom et sa bande vont défendre les couleurs de Chelsea. Victoire, défaite, peu importe, c'est toujours le même scénario : bières, baston avec les supporters des clubs rivaux et castagne avec les flics. Comme des milliers de jeunes, ils sont les parias d'une société britannique en crise, ravagée par le chômage et l'alcoolisme.
Le contexte de lecture :
Je suis fan de foot… J’ai lu les bibles sur le foot, y compris Red or Dead sur mon club chéri (Liverpool F.C.) … là, ce roman (largement plus osé et « hooligan » que celui de Nick Hornby) est un moyen de continuer à exploser le milieu, et de bien pester sur « les gros cons » qui ont failli tuer mon sport préféré…
Je n’avais pas voulu le lire à sa sortie en 2006, toujours marqué par l’injustice des 96 de Liverpool…
Voilà qui est chose faite.
Mon avis :
Yeux chastes, passez votre chemin, vous entrez dans un lieu où on parle crû, sexe, drogues, alcool, et autres non-joyeusetés de week-end. Les propos sur les femmes peuvent vous choquer !
John King retranscrit, à travers les propos de Tom, un fan de Chelsea, l’état d’esprit de la classe populaire britannique. Il souhaite faire réfléchir le lecteur, au-delà de la vulgarité des propos (raciste, misogyne, homophobe, et j’en passe et… pas des meilleurs), sur le mal-être de la société sortie traumatisée et réduite à peau de chagrin par la politique de fer de Margaret Thatcher.
Comme disait le fameux Bill Shankly (15 ans entraîneur des Reds ! Dieu le père du foot, donc !) : « Certaines personnes pensent que le football est une question de vie ou de mort. Je trouve ça choquant. Je peux vous assurer que c'est bien plus important que ça » !
Oui, c’est plus que cela pour Tom et ses potes pas toujours finauds.
Par de nombreux chapitres, et rencontres d’une saison, et aussi à l’étranger, l’auteur montre l’incapacité de comprendre la base de ce déchainement de violence samedi après samedi.
Comme dit un personnage « Les faibles ne tiennent pas longtemps dans ce pays » et les politiques n’ont rien vu venir. Le football c’était simple, basique… mais petit à petit, en lâchant les chômeurs, les laissés pour compte et autres rejetés par la société, libres d’exprimer leurs hargnes, leurs rages, ils n’ont pas vu l’unification de groupuscules fanatiques, de plus en plus violents, essayant de trouver une hiérarchie dans les bars, pubs, et gradins de stades. L’hooliganisme a fait des ravages dans les stades, mais pas que.
La vie de Tom et de ses copains est rythmée par une seule chose : le match du week-end, la bière, la baston et éventuellement « baiser une fille facile ».
Sans compter sur « la bataille rangée » qu’on provoque et qui entraînera une revanche au match retour.
Tom est lucide sur sa vie (de merde) et analyse assez crûment cette dernière, les conditions de la classe ouvrière et les castes selon où l’on habite et quel club on défend.
Dans cette Angleterre des années 90, votre appartenance à un club faisait de vous une cible pour l’autre « connard » de l’équipe adverse.
Alternant des chapitres sur sa vie, sa jeunesse, les nuits d’orgie de ses amis, du racisme, de l’antisémitisme et de l’homophobie latentes (et souvent mal assumés, notamment si l’un d’entre eux fait partie des « homos »), on assiste à l’analyse de Tom, sa volonté d’être plus pacifiste… grâce à une main tendue, une parole ou la connerie abyssale de ses potes…
Le roman est intéressant (sur le fond) mais tout est balancé de telle façon que cela semble bordélique avec de multiples répétitions… Bref, comme les propos d’un supporteur de foot trop imbibé, après une défaite monumentale de son équipe chérie…
Sans queue, ni tête (rien dans la tête) mais au-delà des mots, de la forme « comme ça vient, ça sort », il y a le désespoir d’une classe ouvrière qui a été massacrée sur l’autel des marchés économiques et qui a trouvé cette seule échappatoire comme exutoire !
Cela n’est en rien une excuse (j’adore le foot mais je déteste ces connards qui ont sali mon sport chéri !) mais c’est une possibilité de compréhension.
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