Résumé :
Suède, 1434. Si le roi Erik règne d'une main de fer sur les trois royaumes scandinaves, nombreuses sont les familles royales qui se souviennent de leur grandeur d'antan et tolèrent difficilement le joug de leur suzerain. Parmi elles, la lignée de Sten Bosson, au blason d'azur et d'or, rêve de retrouver sa splendeur passée. L'un de ses descendants, Nils Stensson, découvre qu'un soulèvement de Montagnards se prépare dans le Nord. Profitant d'un rassemblement familial pour la Saint-Jean, Nils en informe ses frères qui y voient l'opportunité de former une alliance. C'est Måns, le neveu de Nils, âgé de dix-sept ans, qui est choisi pour approcher les Montagnards et gagner leur confiance. Une mission dangereuse, aux périls innombrables et aux conséquences décisives. Ce que Måns ignore, c'est qu'une malédiction pèse sur la lignée des Stensson, et qu'il pourrait bien en payer le prix.
Le contexte de lecture :
Je reprends mon « contexte » car cet ajout me manquait… et sûrement à ceux qui se demandent bien pourquoi tel livre a atterri dans ma pile à lire !
Pour Niklas Natt och Dag, je pense que j’ai bien souvent – trop ? – pointé mon adoration de sa trilogie 1793, 1794 et 1795, et son personnage absolument marquant (et choupinesque) Cecil Winge. Mon cœur saigne encore !
Il me semble évident, dès lors qu’un nouveau roman sortait, de le mettre à ma pile à lire… Depuis fin 2024 et son annonce, j’ai trépigné…
Maintenant, je l’ai lu…
Ai-je hâte de lire la suite ?
Mon avis :
Niklas Natt och Dag l’explique : c’est une histoire familiale. De sa famille, grâce au travail généalogique de son épouse, des documents familiaux qui remontent sa branche au XIIIe siècle en Suède. Autant dire que plus de quinze générations se sont succédés pour lui permettre de développer cette épopée intrigante, romanesque et historique. Dans la version brochée, dans les rabats de la couverture, il y a un large arbre pour ne pas se perdre dans les nombreux personnages.
Les Stensson sont une grande famille noble de Suède. Depuis des décennies, ils ont possédé des domaines, des baillis, des armes, un blason et ont œuvré pour les rois, reine, et plus si affinités. Affinités, oui, car ils sont puissants et malins, belliqueux et volontaires.
Or, il règne une menace sur cette famille. Une malédiction sur la lignée.
Quand le roman débute, le roi Erik, mis en place de manière singulière, doit lutter contre une rébellion des Montagnards, et des diverses factions avides de pouvoir.
Les Stensson ne sont pas les derniers à s’aligner mais toujours stratégiquement. Les frères se rassemblent, débattent et le plus jeune, le sans terre, Nils, propose de former une alliance et ils décident d’envoyer Måns, un jeune garçon de dix-sept ans, surprotégé par sa mère, une maîtresse femme et son ami et écuyer, Finn.
Le romancier déroule sur les 160 premières pages, les ramifications de chaque personnage, les présente, repositionne tout le monde dans son contexte, et explique cette malédiction qui pèse lourd dans la décision d’éloigner Måns, malgré les protestations de Stina, sa mère.
Les chapitres courts apportent du rythme et du souffle à la multitude de personnage et leurs positionnements, chevauchements ici ou là.
J’ai adoré mon immersion immédiatement dans ce XVe siècle suédois, entre impact danois, allemand et les lignées suédoises. Les descriptions des fiefs, des us et coutumes, des complots, de ce christianisme qui flirte avec les croyances ancestrales sont détaillés, expliqués mais suffisamment nébuleux pour ne pas dévoiler la trajectoire et le destin de Måns.
Parce que Måns est un garçon intelligent, intuitif qui s’accommode de sa mission mais qui va découvrir aussi ces Montagnards, Engelbrekt Engelbrektsson, le grand chef.
Entre lutte de pouvoir, la vengeance, les manigances (de Nils), la loyauté et la malédiction qui hante tout le monde, Måns va devoir démêler les fils des trahisons, des conspirations et de l’ambition sans borne de certains, y compris sa propre famille.
On sent la tragédie arriver, les promesses non tenues, mais aussi la franche camaraderie, l’amitié, la trahison rampante, l’attirance virile et l’ascension d’un chef de clan.
La Malédiction des Stensson est un roman exigeant, maîtrisé et riche de détails. Il plonge son lecteur dans la Suède du XVe, avec les ramifications danoise, allemande, et autre comptoir.
Niklas Natt och Dag est fidèle à son histoire, à l’Histoire de son pays, et écrit une épopée sombre, puissante avec un personnage à la fois lumineux et déterminé.
Vivement la suite… (Måns est le nouveau Cecil Winge !).
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