Résumé :
Disparitions raconte l'histoire d'une famille d'origine allemande dans une petite ville de Transylvanie, ballottée entre la dernière guerre mondiale et les retournements tragiques de l'Histoire.
Le récit commence au seuil des événements de décembre 1989 quelque part non loin de Timisoara, pour faire immédiatement un saut dans le passé et reconstituer la généalogie des personnages et leurs histoires. On revient ainsi à l'hiver 1944-1945 et à la victoire de l'Armée rouge, ou aux années de la déportation des ethniques allemands dans des camps de travail en Sibérie. Le récit est repris dans les années 2006-2007 après l'entrée de la Roumanie dans l'Union européenne et l'ouverture à l'économie de marché. D'autres personnages entrent en scène, ceux qui ont émigré en Allemagne et reviennent en touristes et ceux qui y sont restés. Histoires des disparus, histoire des revenants, ce texte reste un geste contre l'oubli et l'ignorance.
Mon avis :
Cette pièce de théâtre est précédée par une mise au point historique pour les éventuels lecteurs qui méconnaitraient l’Histoire de la Roumanie et la géopolitique de ces territoires germaniques.
On assiste à une discussion d’une famille qui évoque le fait d’émigrer vers l’Allemagne, lieu des ancêtres, mère patrie de ce coin de la Roumanie. 1989, la Roumanie est sous la chappe de plomb imposée par Nikola Ceausescu et sa dictature.
Petit à petit, on découvre le passé de cette famille par la voix de Max, surgit des années 1944-1945, lié à Kathi, la grand-mère qui prône un rattachement.
Petit à petit, la grande Histoire se déroule sous les mots de la dramaturge, et évoque les points noirs de l’Histoire, la déportation des populations allemandes, le retour au bercail des émigrés, les disparus de la Seconde Guerre mondiale, les revenants volontaires ou pas.
L’oubli est le thème central de ce texte court, puissant sur la nécessité de transmission, de dialogues, et de savoir. Ne jamais laisser les vivants dans l’ignorance, et de ne pas laisser le passé sombrer dans un trou noir.
J’ai beaucoup aimé les mots simples, les dialogues incisifs, les relations temporelles entre la Seconde Guerre mondiale, l’éclatement de la Roumanie, et l’entrée dans l’Union Européenne et ses débouchés.
C’est dynamique et cela mériterait de voir cette pièce sur scène, puisque les acteurs jouent plusieurs personnages selon les didascalies exposées par Elisa Wilk.
Merci à la Masse Critique Babelio « Théâtre » pour cette belle découverte.
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