Sunday, March 17, 2024

Désorientale de Négar Djavadi - retour de lecture

 


Désorientale de Négar Djavadi

Résumé :

Si nous étions en Iran, cette salle d'attente d'hôpital ressemblerait à un caravansérail, songe Kimiâ. Un joyeux foutoir où s'enchaîneraient bavardages, confidences et anecdotes en cascade. Née à Téhéran, exilée à Paris depuis ses dix ans, elle a toujours essayé de tenir à distance son pays, sa culture, sa famille. Mais les djinns échappés du passé la rattrapent pour faire défiler l'étourdissant diaporama de l'histoire des Sadr sur trois générations : les tribulations des ancêtres, une décennie de révolution politique, les chemins de traverse de l'adolescence, l'ivresse du rock, le sourire voyou d'une bassiste blonde...


Mon avis :


L’auteure nous conte l’histoire (la sienne, ou quasiment pense-t-on) que Kimiâ qui est dans le service PMA d’un hôpital parisien.


En attendant, elle se remémore des souvenirs familiaux en Perse… Car elle est perse, iranienne, exilée… 

Du fin fond du XIXe siècle jusqu’à nos jours, elle retrace la vie de son arrière-grand-père, de ses femmes et de cette enfant né avec des yeux bleus, les mêmes que les siens… de ce bleu de la mer Caspienne…


Plus, on suit cette enfant, de sa descendance, jusqu’aux parents de Kimiâ, opposants, intellectuels, révolutionnaires face aux différents systèmes… du Shah à l’ayatollah.. 

Quand ils partent par le Kurdistan, la Turquie pour finir en France, la jeune fille découvre l’exil, l’intégration, la vie, la façon de se fondre dans la masse en gommant sa culture, sans la nier.

Elle se sent alors désorientée, et désorientale ; et va trouver un dérivatif dans le rock, la musique, la culture punk et à la découverte de sa sexualité ; principalement car elle a envie d’une autre comme elle.


Ce roman est à deux faces… la première assez long, décousue mais dont on sent bien le tourbillon, les déchirements de la romancière… Elle s’interroge sur la parole, l’identité, l’exil, et l’amour.


La seconde partie (plus ou moins) est plus intéressante, intime, et sa peur viscérale s’évanouit à un moment pour se rapprocher de ce lien familial, où son intimité et sa retenue (pudeur) ouvrent un pont entre une mère et une fille…


Malgré tout l’intérêt, l’histoire, la plume agréable et les soubresauts, j’ai eu quelques difficultés à m’attacher au personnage dans l’attente de son rendez-vous parisien. J’ai été plus emballée par la partie perse, par ces digressions sur la vie, la culture et les us et coutumes de cet empire millénaire qui est fascinant…


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