Saturday, September 16, 2023

Perspective(s) de Laurent Binet - retour de lecture


Perspective(s) de Laurent Binet 


Résumé :

Cette fois-ci, il s’agit d’un véritable roman policier avec une énigme, un lieu clos, des indices et des conjectures. Tout part d’un crime, et l’intrigue est entièrement tendue par l’enquête et la recherche de l’assassin.
L’action se déroule à Florence, au XVIe siècle. Le vieux peintre maniériste Pontormo a été assassiné au pied des fresques auxquelles il travaillait depuis onze ans. Un tableau a été maquillé. Un crime de lèse-majesté a été commis. Vasari, l’homme à tout faire du Duc de Florence, accessoirement considéré comme l’inventeur de l’histoire de l’art et le premier à avoir employé le mot de «  Renaissance  », est chargé de l’enquête.
La situation à Florence en 1557 exige doigté, discrétion, loyauté, sensibilité artistique et compréhension politique. L’Europe est une poudrière. L’Italie est le terrain où s’affrontent la France et l’Espagne, les deux grandes puissances. Le Duc de Florence, Cosimo de Médicis, doit faire face aux convoitises de la reine de France, sa cousine Catherine de Médicis, alliée à son vieil ennemi, le républicain Piero Strozzi qui écume les environs avec l’armée du Duc de Guise. La ville pullule de savonarolistes nostalgiques d’un ordre moral qui condamne les nudités de Michel-Ange et de ses disciples maniéristes. Le pape lui-même est un inquisiteur de la pire espèce, celui qui a instauré la mise à l’index des livres jugés immoraux ou dangereux.


Mon avis :

Laurent Binet est un auteur surprenant… un roman magistral, puis un roman à moitié exploité (Civilization), puis un roman intéressant sans qu’il soit parfait ou excellent mais qui accroche. 

On ne sait jamais trop à quoi s’attendre avec lui.

Perspective(s) est de ce calibre. 

Roman épistolaire entre divers protagonistes dans la Florence de la Renaissance, entre rivalités, complots et coup bas à tous étages… entre politique, possessions, guerres, héritages, et art. 

Quand le peintre officiel du Duc de Florence est retrouvé mort au pied de sa fresque, tout le monde s’interroge : qui a eu intérêt à tuer Pontormo ? 

En outre un tableau outrageant pour la fille du Duc circule et est l’enjeu de plusieurs intrigants qui aimeraient humilier ce maudit Cosimo… principalement la Reine de France, Catherine de Médicis qui profite de la situation pour régler ses comptes ; mais aussi les grands rivaux des autres duchés de la Péninsule… 

Côté artiste, cela n’est guère mieux… entre les maîtres et leurs apprentis, protégés, mignons, ça se tire la bourre à tous les niveaux. On va même jusqu’à imaginer que le grand Michel-Ange, occupé à Rome, mais peu en odeur de sainteté auprès du nouveau pape, un brin inquisiteur, aurait fomenté ce meurtre.

Petit à petit, à travers la correspondance, les pions avancent, l’intrigue (ou plutôt, les intrigues) avance lentement – très, parfois, car elle est fine –, mais on s’amuse beaucoup des mots, des piques, des insultes voilées et autres règlements de compte florentins. 

Entre deux espions, deux mercenaires, trois apprentis, deux amants, une nunuche, et des Machiavel, le joli foutoir se plaît à nous amuser… alors, oui, ce n’est pas un roman qui fera date, ni qui sera un coup de cœur, mais il a eu l’avantage de me faire sourire, glousser, et d’admirer le nom de Bronzino quasiment à chaque page…

Que demander de plus ? (du fond ?)

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