Monday, February 17, 2020

[Lecture] "A crier dans les ruines".... une histoire émouvante, puissante... irradiante.





Le résumé de l’éditeur – Aux Forges de Vulcain :


Tchernobyl, 1986. Lena et Ivan, deux adolescents amoureux l'un de l'autre, voient leur vie bouleversée par l'explosion de la centrale. Si Lena, croyant Ivan mort, part avec sa famille en France, Ivan, qui n'a pas pu quitter la zone, attend son retour. Déracinée, la jeune fille tente d'oublier son passé. Vingt ans plus tard, elle fait le chemin inverse, et repart en Ukraine. 



Le contexte de lecture : 


Le contexte ? Mais je suis un fan des éditions Aux Forges de Vulcain. A chaque roman que j’achète (ou que je reçois en SP), j’y trouve toujours mon bonheur de lecture !


Donc, oui, évidemment, je suis leurs parutions et je choisis à l’instinct… 


Pour celui-ci… et si vous me suivrez un peu, il y avait deux points qui allaient absolument m’attirer : Tchernobyl et « oublier son passé ».


Entre histoire, devoir de mémoire, passé, héritage, etc., ce sont des thématiques que j’aime beaucoup…


Et quand on sait qu’Alexandra Koszelyk est professeur, en autres, de latin… voilà, voilà, il y a tant de points que je ne pouvais pas ignorer !



Le corps du roman :


Dès la première page, les premiers mots, mon petit cœur a été happé par la plume d’Alexandra Koszelyk, par Léna, ses doutes, sa vie, ce côté « vie manquée » qui m’ont touché.


J’ai senti cette fragilité et ce fracas des existences qui peuvent être balayées du jour au lendemain. 


Il y avait aussi une certaine violence d’être arraché à sa terre, à son existence, à sa vie, à ses amis que l’on ressent… surtout si on a connu ce genre d’expérience (à moins échelle… encore heureux…).


Puis il y a la nature, l’ombre, la fuite, les traces de vie (ces initiales gravées sur un simple tronc d’arbre, survivant de la catastrophe nucléaire).


Il y a une écriture fluide, sobre, avec un enchevêtrement de vies ordinaires qui peuvent engendrer une catastrophe mondiale. Alexandra Koszelyk nous entraîne à la fois avec Léna et Ivan, puis Léna, d’un côté, et Ivan de l’autre… 


Il y a ce souffle romanesque aussi, du Gogol, du Tourgueniev… 


Et quand on sait qu’il s’agit d’un premier roman…. 





Et, donc, Lisa ?


Comment ne pas être envoûté par ce roman ? 


Dès que Léna pose le pied en Ukraine, à Pripiat, ville - fantôme, « chez elle », après des décennies d’absence, on sent bien le pèlerinage, le doute, la nostalgie, et un manque… le manque de quelqu’un…


A partir d’un fait historique et dramatique basé en avril 1986 – et je me souviens encore de l’annonce à la radio de l’explosion de la centrale nucléaire –, Alexandra Koszelyk nous entraîne dans les pas de plume de Léna, dans sa vie d’avant et surtout dans sa rencontre, sa relation avec Ivan… son double, son autre, son miroir, son tout… 


Car Léna et Ivan, déjà tout petit, s’aiment, comme des enfants ; ils s’aiment, à la folie, exclusivement… puis en grandissant, l’amour surgit, sans qu’ils en soient complètement conscients. Ils balbutient ensemble mais savent que la vie n’est pas possible l’un sans l’autre.


Cette double face devient plus étanche que jamais… 


Pourtant ils venaient de deux milieux différents dans cette Union Soviétique… elle, fille d’ingénieurs travaillant à la Centrale, lui fils de paysan bourru, ne vivant que pour la nature, par la nature.


Le soir de la catastrophe, il y a une jeune fille qui se dispute avec son père, un père déboussolé, un garçon qui ne pense à la jeune fille qu’il aime et qu’il va rejoindre le lendemain, un père qui ne pense qu’à partir au plus vite, arrachant sa famille pour éviter l’horreur à venir.


On ressent cette nuit anxiogène, traumatisante, angoissante pour les habitants, mais aussi l’incrédulité, le manque de réaction des autorités et le sacrifice d’une population.


Puis, les corps se séparent, les cœurs sont arrachés, meurtris mais les âmes se répondent, même sans écho et le roman devient fracassant… 


« A crier dans les ruines » est bouleversant par petites touches, par mot, par frôlement, par odeur, par compteur Geiger interposé. 


On touche du doigt la catastrophe, l’amputation d’un amour, d’une vie… les secrets de famille mais aussi l’héritage émotionnel de Léna.


La scène avec les initiales gravées vers la fin vous arrache l’âme et le cœur… Bref mon palpitant s’est serré à plusieurs reprises … Non, en fait, il m’a arraché le cœur !



Je peux donc dire que mon premier coup de cœur 2020 est « A crier dans les ruines » et il sera dans mon TOP 10 de fin d’année !!



***

Titre  A crier dans les ruines


Parution : août 2019

ISBN : 9782373050660

Nombres de pages : 264

Prix (à la sortie) : 19€


Finaliste du prix Stanislas.

Sélection Jeunes Talents 2019 des librairies Cultura.


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