[Cinéma] Sorties DVD... Entre Juliette et Lee... mon coeur a fait boum !

Celle que vous croyez de Safy Nebbou

Durée : 1h42

Avec : Juliette Binoche, François Civil, Nicole Garcia, Marie-Ange Casta, etc.

Synopsis : Pour épier son amant Ludo, Claire Millaud, 50 ans, crée un faux profil sur les réseaux sociaux et devient Clara, une magnifique jeune femme de 24 ans. Alex, l’ami de Ludo, est immédiatement séduit ; Claire, prisonnière de son avatar, tombe éperdument amoureuse de lui. Si tout se joue dans le virtuel, les sentiments sont bien réels. Une histoire vertigineuse où réalité et mensonge se confondent.

Sortie VOD/DVD : 2 juillet 2019 (reçu à titre gracieux par Dark Star Presse)

 

Ce film est l’adaptation d’un roman de Camille Laurens. Le personnage de Claire, interprétée par Juliette Binoche, sans fard mais parfaite, se présente au spectateur, en plein analyse, dans un centre de repos où, cette prof de lettres, mère de deux garçons, divorcée, apparaît vulnérable, coupable et perdue. Eperdue, aussi, au départ d’un amant, Ludo, bien plus jeune qu’elle, qui ne répond pas à son affection. Claire, portée par une jalousie, dont on apprend plus tard la raison et la blessure, décide de le surveiller par le biais d’un profil Facebook, créé sur la base d’une jeune femme de 24 ans, belle, mystérieuse. Alex, l’ami de Ludo, mort à l’hameçon et Claire, dans un premier temps, y voit la possibilité de glaner des informations. Pourtant, de messages instantanés en longues discussions virtuelles, ils se découvrent, s’apprécient et tombent amoureux.

Claire plonge alors dans un dédoublement de vie, à la fois Claire et Clara ; elle ment, essaie de maîtriser l’attraction mais n’y parvient pas. Elle décide de rompre mais n’arrive pas oublier ses sentiments pour Alex.

De son côté, obnubilé par l’image du profil de Clara, Alex est aussi attiré par sa personnalité mais s’impatiente, supplie de la voir, mais quand Claire se décide, il ne la voit pas.

Petit à petit, le voile se lève sur la réalité de Claire dans cette structure, en plein analyse, et installe avec le spectateur une relation malsaine, équivoque, troublante.

On est ballottés de faux-semblants en rebondissements, de mensonges en manipulations et chacun porte une culpabilité de son acte. On navigue dans un virtuel qui fausse les relations, les sentiments et qui établit une image trompeuse de l’individu ; chacun offrant son plus beau visage pour ne pas être seul.

Claire sombre, veut dévier le cours de l’histoire, s’arrange avec les mots pour recréer une histoire parallèle autant pour se sauver que pour exister.

A cause d’une vengeance, d’une jalousie, envers celle qui lui a volé son mari, Claire joue avec l’amour, les sentiments, la vie elle-même et manipule autant qu’elle se retrouve manipuler.

Juliette Binoche apporte à Claire/Clara toute la fougue, la fragilité et l’obsession que les deux personnalités possèdent.

Sans dévoiler les surprises de film, il ne faut jamais oublier qu’il n’y a pas qu’une seule fin ; cela ouvre aussi la réflexion sur la véracité des relations virtuelles et de l’incapacité, désormais, à s’exposer, parler à l’autre, dans la vie réelle, sans fard, avec le poids des conventions et du jeunisme ambiant !

Je dois avouer avoir été mal à l’aise sur une partie du film, déroutée par l’obsession de Claire pour Alex et pour Clara à qui, malgré tout, elle veut s’identifier.

Merci à Dark Star Press pour la réflexion sur l’image que l’on donne sur les réseaux sociaux et le fait que la vie réelle rattrape toujours le virtuel (pour l’instant !). 

Mc Queen – documentaire de Peter Ettedgui et Ian Bonhôte

Durée : 1h51

Synopsis : McQUEEN est un regard personnel sur la vie, la carrière et le talent hors du commun de l’enfant terrible de la mode, Alexander McQueen. Une icône d’ascendance modeste qui a brillé comme une étoile filante… Mêlant témoignages exclusifs de sa famille et de ses proches, archives inédites, images et musiques bouleversantes, McQUEEN est un vibrant hommage en même temps qu’un portrait captivant de ce visionnaire aussi tourmenté qu’inspiré.
Sortie VOD/DVD : 17 juillet 2019 (reçu à titre gracieux par Dark Star Presse)



Ce documentaire qui retrace la trajectoire rapide mais talentueuse de Lee Alexander Mc Queen, le trublion de la mode. A la fois intime et public, on assiste à la montée du petit gamin doué, qui vivait sur des allocations chômage, mais qui avait de l’or dans les mains en apprenant son métier à Savile Row,. Les témoignages et les archives personnels se succèdent pour former cette chronologie ; la mémoire de ses amis, ses collaborateurs, des personnes l’ayant aidé ainsi que ses relations conflictuelles avec, notamment, Isabella Blow ou passionnelles avec sa mère.

Derrière le gamin doué, plein d’idées, émouvant à certains moments, cassants à d’autres, le documentaire éclaire le côté noir, macabre et la réalité crue qu’il délivrait dans ses défilés ; à la fois beau et provocant, à la limite de l’outrance.

Lee Mc Queen avait un caractère, un œil pour l’avant-garde, la mode et n’était jamais autant heureux qu’avec un ciseau et un dé à coudre.

Il suffit de six chapitres pour découvrir la carrière de Lee Alexander Mc Queen, de l’adolescent mal à l’aise qu’était Lee, à Alexander, le créateur reconnu et impossible à gérer.

Les images des préparatifs de ses défilés, ce côté foutraque, ses innovations (la robe peinte en directe par deux robots), ce devoir de mémoire, sa noirceur, ses inspirations et son mal-être. On ressent la faille au fil du documentaire. Petit à petit, la célébrité l’attrape et il n’était pas fait pour cela. Son vœux était la mode, créer, coudre, repousser les limites de la mode… qui le pousse à n’assumer qu’avec la cocaïne.

Deux drames successifs (les morts de son mentor Isabella Blow et surtout sa maman), son mal-être, sa colère rentrée, le pousse au geste fatal.

Restent toutes les images de défilés, toutes les innovations, sa dévotion pour le travail… et le côté bouleversant de l’homme, de Lee à Alexander… ce double qui l’a tué petit à petit.

C’est un bel hommage à la création, au talent et à la personnalité de ce couturier qui a laissé une grande, belle et sublime trace dans la mode et qui manque beaucoup par son impertinence dans un univers si feutré !