Sunday, August 26, 2018

[Livres] Quand un roman renforce le sentiment d'être une femme !


Katharine Penelope Burdekin publie, en 1937, sous le pseudonyme de Murray Constantine, ce roman d’anticipation "Swastika Night" premier sur cette période du IIIe Reich, qui évoque la victoire éventuelle de l’Allemagne nazie. 

Cette uchronie ouvre la voie à certaines autres œuvres (Robban, Dick, Deighton, Roth, Harris, etc.), pourtant aux détours de cette histoire d’une Europe, d’un monde, nazifiés, 700 ans plus tard, avec l’amnésie collective et l’effacement de l’Histoire ante 1933, ainsi que les religions, autre que le nazisme, il y a un discours féministe. 

Le rôle de la femme, ici, est réduit à une reproductrice, inculte, informe, soumise, plus inférieure encore qu’un animal, parquée comme du bestial, donc.

Pourtant, le rôle du Chevalier, rompu au Régime mais dépositaire de valeurs ancestrales dues à son rang, reconnaît un espoir dans un simple anglais, jugé comme inférieur, quantité négligeable. 


Il lui explique donc, et par là, l’auteur à travers lui, que les femmes sont depuis la nuit des temps jugées responsables de tous les péchés et inférieures aux hommes.  

Le monde ayant été érigé par des hommes ; la femme n’a jamais considéré sa position comme supérieure également, ou tout simplement à égalité.
Sa vie, ses règles et sa réflexion ont été planifiées, modelées par les hommes. Elles sont en partie assujetties aux regards des hommes et ayant un ascendant corporel – l’envie de possession -, elles sont réduites à un objet. 

Car une femme s’adapte, sait ce qu’un homme peut vouloir, et sont un danger tangible.

A travers ces passages, les propos féministes sont clairs. 


Effectivement, ce discours n’est pas unique ; Il a été déclamé ou écrit par d’autres, et je n’ai rien contre les hommes actuels ! Le système mis en place depuis des siècles est un héritage entretenu par les femmes. 

Les femmes ont été spoliées pendant des siècles mais elles ont, aussi, laissé faire car la première personne ayant un impact sur un homme, c’est sa mère ; une femme !
 


L’héritage d’une société patriarcale est soutenu par les deux sexes ; le premier par esprit de domination, l’autre par tendresse ou soumission passive.
Au-delà des siècles, il y a eu des femmes puissantes qui possédaient le pouvoir, l’intelligence, l’esprit et le verbe. 

Penchez-vous sur celles qui ont vécu, il y a des siècles de cela. Elles menaient une vie à l’égale de l’homme, régnaient sur les cœurs et les territoires. Puis, un jour, l’homme, souvent sous influence des religions, a décidé de la cacher, de la conditionner comme une petite chose délicate, sans cervelle, juste bonne à se reproduire (un garçon, principalement et prioritairement…), et a resté à sa place.

Et qu’ont-elles fait ? 

Elles se sont rangées sous les coups de boutoirs religieux ou du bon vieux syndrome de la tentatrice Ève ; elles ont plié, ont accepté de partager et perdu l’égalité de territoire. 

Le discours évoqué dans ce livre n’est qu’autre qu’un plaidoyer pour un réveil de la conscience féminine… pas féministe revancharde, juste féminine féministe. 


« […] les femmes qui accomplissaient toutes ces choses(1) ne se voyaient pas supérieures aux hommes, elle ne visaient qu’à égalité, ces modestes créatures. […] Elles vivaient dans un monde déterminé par les hommes. […] Simplement, elles étaient plus près du but. Il aurait fallu que quelqu’un puisse comprendre alors ce qui n’allait pas et parvienne à les convaincre. […] ».

Ces passages évoquent la prise de conscience des femmes, de leurs possibilités et du fait que se penser supérieure n’est pas être dans le combat, juste être à sa place, sur la même ligne.

Après relecture de ce roman (lu à mes treize ans), j’ai mieux compris certains propos de mes grands-mères qui avaient connu les suffragettes, les premières aviatrices, chercheuses ou exploratrices, et qui me disaient :


de ne pas me déterminer par rapport à un homme, à un dogme, un héritage sociétal mais par mes envies, mes ambitions, mon cœur et mon cerveau…
que rien n’est impossible, que l’on soit d’un sexe ou d’un autre…

le cerveau et le cœur n’ont pas de sexe propre !

 
















(1) « lire, écrire, publier des livres, composer de la musique, peindre, concevoir des maisons, avocats, médecins, gouverner des états, servir dans l’armée, aviatrice, etc.) – page 174 et suivants (Pocket – ISBN : 978-2-266-28054-9)

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