Voici le thème de Dounia-Joy pour mars : « Un avis sur un livre classique »
- Qui concerne les auteurs du XVIIème siècle, et leurs œuvres, qui reprenaient les codes esthétiques de l’Antiquité.
Pour ce mois-ci, Dounia-Joy
a décidé de me faire replonger dans ma bibliothèque ! Quand j’ai lu « auteurs
du XVIIème siècle », je crois avoir lancé un juron positif (si, si, ça
existe… « Punaise des bois, j’adoooooooore » ou encore « merdus
de d***, enfin ! », vous voyez !).
Je dois avouer que même si j’ai
un faible pour XVIème et le XVIIIème (on ne se refait pas), il y a au moins un
roman que j’aime depuis ma première lecture à douze ans, c’est La Princesse de
Clèves (Madame de La Fayette pour ceux qui se posent, vraiment, la question !)
et la belle scène de rencontre au bal.
Néanmoins, c’est, aussi, la
possibilité de vous inciter, en ces temps étranges, à relire les fables de La
Fontaine (les vraies), ou alors Pascal, Bossuet et enfin Boileau.
Parce que le XVIIème siècle,
c’est le siècle de la Grandeur… c’est le siècle où la France dominait l’Europe,
notamment dans les Arts, sous un Louis XIV monarque absolu (pitié, ne citez pas
la série Versailles pour évoquer le vrai Roi Soleil…) ; C’est aussi l’ordre,
ordre rationnel, l’autorité, la raison lucide, un certain classicisme. Le siècle
des Mansart, Perrault, Le Notre, Puget, Girardon, Coysevox, Poussin, Le
Lorrain, Lulli. Mais également celui du jansénisme, de l’humanisme, du baroque
et de l’avènement des tendances nouvelles en fin de siècle avec Fénelon ou La
Bruyère.
Les possibilités pour ce thème
de mars étaient immenses, et pourtant, j’ai décidé de vous parler d’un auteur
que j’aime beaucoup et dont j’ai lu ces deux œuvres quatre fois dans ma vie. Les
deux premières fois dans le cadre scolaire, la troisième fois pour l’expliquer
à un petit cousin et la dernière fois pour me rappeler deux passages et les apprendre
par cœur… et là, j’ai redécouvert les textes et les idées.
Jean Racine, puisqu’il s’agit
de lui, est né en 1639 à La Ferté-Milon et est mort à Paris en 1699. Il est à
la fois dramaturge, poète, et historiographe du Roi Soleil.
Éditions Larousse 1935 |
La première pièce est « Phèdre »
(1677)… donc tout le monde connaît le sujet (Phèdre aime Hippolyte son
beau-fils qui aime Aricie, issue du clan ennemi, lui avoue son amour, non
réciproque, qui, pour se venger, dénonce à Thésée, son mari, père de, une
tentative de séduction… bref, à la fin Hippolyte meurt en mer et Phèdre se
suicide… grossier résumé !).
Ce que j’aime aussi (surtout ?)
c’est la langue de la tragédie au XVIIème siècle, avec des mots sublimes de
sens (Ah ! « Séduire »
qui signifie entraîner hors du droit chemin !).
Cette tragédie est également
celui de l’amour irrésistible (« Je
le vis, je rougis, je pâlis à sa vue, un trouble d’éleva dans mon âme éperdue […] »),
de la défaite (« J’ai déclaré, ma honte aux yeux de mon
vainqueur […] ») ainsi que l’amour, le devoir et la dignité.
Une phrase à retenir ?
« […] Tout m’afflige et me nuit et conspire à me
nuire. […] » - Acte I, scène 3, vers 161
Éditions Larousse 1935 |
La deuxième pièce est une
comédie (la seule qu’il ait écrite) qui s’intitule « Les Plaideurs »,
qui date de 1668. Il a emprunté l’intrigue à Aristophane et son « Guêpes »
dont il a atténué l’intrigue politique.
Résumé ? Un jeune homme
qui se déguise en commissaire pour faire la cour à une jeune fille et qui fait
signer par surprise au père un contrat de mariage. Tout cela avec un juge, des
chiots, des amoureux qui conspirent, etc., une vraie farce italienne !
C’est enlevé, drôle, et les
bons mots fusent… et les références au « Cid » de Corneille dont il
détourne les vers (Ah ! « Viens
mon sang, viens ma fille » en lieu et place de « Viens mon fils, viens mon sang »)
sont un délice littéraire.
Cette comédie a été célébrée
à l’époque mais est passée dans l’oubli vers le XXème siècle… c’est fort
dommage !
Une phrase à retenir ?
« [ …] Le père aura l’exploit, la fille le poulet.
Rentrez. […] » Acte II, scène 1, vers 326.
NdlA : « poulet » désigne un billet galant,
ainsi nommé car en le pliant, cela lui donnait l’air de deux ailes de poulet.
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