Pour qui me connaît, mon BlackBerry est copain comme cochon avec moi. On ne se sépare jamais trop longtemps.
Il n’est pas essentiel à ma vie quotidienne, juste un objet dont je ne me passe jamais… en ville. Il me permet de rester en contact avec Meilleure Amie (par BlackBerry Messenger), mes copains ici et là (Facebook), mes contacts (Twitter et Tumblr), mon éditeur (mail), mes potes qui m’annoncent des infos primordiales comme « Damon Albarn est en couverture des Inrocks la semaine prochaine, merdus ! » (mail) et autres commentaires postés sur mon blog (mail), petites dépêches obligatoires sur des sujets les plus importants de la semaine (le dernier entraînement de Liverpool, Game of Throne, James Franco, Damon Albarn, etc.).
Je ne sortirai pas de mon appartement sans lui. Ce qui est ridicule !
Car j’ai vécu de longues années sans téléphone portable. Souvenez-vous (enfin celles/ceux qui ont connu la première diffusion d’Albator en 1978…), ce temps où il fallait squatter la ligne fixe des parents pour parler des heures à ses copines avec, comme revers de la médaille, l’engueulade de fin de mois sur la note envoyée « gentiment » par France Télécom (oui, oui, il n’y avait aussi qu’un seul opérateur ! Et non, il n’y avait pas de dinosaure dans les rues !).
Bref, depuis, je me demande souvent comment survivre sans ce petit objet customisé avec mon groupe préféré (oui, avec le portrait de Blur !) et un petit drapeau anglais !
En fait, je sais vivre sans mon portable ! Je connais cela quand je passe quelques heures, jours, semaines ou un mois (carrément !) dans ma maison familiale aux fins fonds du Périgord (Vert). Car, évidemment, là-bas, le seul opérateur qui ne couvre pas ma maison, voire le village, c’est le mien !
Donc, dès que j’arrive, je vois apparaître le désormais célèbre « S.O.S. / Emergency calls only » ! Limite si mon BlackBerry® ne signale pas par un cri strident « Oh Merdus ! Je n’ai pas de réseau, je n’ai pas de réseaaaaauuuuuu ! ».
La première fois, j’ai passé la première heure à vérifier mes SMS, mails et autres appels téléphoniques comme lorsque j’étais « en zone couverte ». Je suis passée pour une folle auprès de tout le village ; sans compter sur le côté désespéré qui a fait que je me suis plantée au milieu du champs d’en face, les bras tendus vers le ciel, sautillant d’un pied sur l’autre comme pour attraper la queue du Mickey sur le manège pour petits, sous les yeux hallucinés de l’agriculteur du coin qui labourait son champ, et les vaches de ce dernier qui ne s’en sont toujours pas remises…
Résultat des courses : une barre, pas de 3G, un SMS arrivé au bout de deux minutes de « recherche de réseau », et un lamentable cri du cœur « MERDUUUUUUUUUS ! » quand ma réponse au dit SMS est restée dans les brouillons pour « connexion insuffisante » !
Alors, j’ai commencé à apprendre à vivre sans smartphone :
- Je déconnecte la fonction Internet deux heures par jour le weekend (même pas en rêve dans la semaine !).
- Je coupe systématiquement toute relation avec lui à partir de 21 heures 15 (sauf urgences impératives : info musique de la décennie, grand voyage prévu le lendemain, SMS « alarmant » de Meilleure Amie, un rendez-vous Skype avec une copine habitant à l’autre bout du monde, etc.
- J’ai investi dans un radio réveil mignon tout plein qui me balance gentiment ma chanson préférée à l’heure programmée et qui, surtout, ne m’agresse pas avec les 30 mails non lus et les 10 SMS etc. arrivés entre 23 heures 30 et 5 heures du matin.
- Je passe de temps en temps un weekend « off » de tout (smartphone/Internet/ordinateur) en laissant un téléphone fixe (en cas d’urgence).
- Je ne prends jamais mon chargeur pour une journée. C’est déchargé ? Tant pis !
- « J’oublie » souvent mon smartphone dans mon sac quand je rentre à la maison, avant qu’une chanson ne me rappelle qu’un « appel entrant » insiste depuis deux minutes…
Alors, évidemment, maintenant, je dois avouer que cela me manque aussi de ne pas pouvoir envoyer dans l’instant un message ou un mail quand j’ai une information à dire qui est « hyper importante » (oui, bon tout est relatif !)…
Résultat de ma « désintox » ? J’ai installé le Wifi dans la maison familiale, histoire d’avoir, a minima, les mails qui arrivent quand j’active la fonction sur mon BlackBerry… deux heures par jour, pas plus.
Et là, croyez-moi, le plus heureux des deux, c’est lui !
No comments:
Post a Comment
N'hésitez pas... tous les auteurs aiment les commentaires....