En ce 11 novembre, et dans la perspective du centenaire de la commémoration de 1914 pour laquelle un appel à contributions a été lancé par, notamment, la BnF, j'avais envie de vous faire partager "mes hommes".
Ces poilus qui sont tombés sur le front et dont le nom est inscrit sur le monument aux morts de mon village ;
Sans compter sur le poilu, enterré, tout seul, et inscrit sur un autre monument aux morts : Louis Gendreau.
Sans compter sur le poilu, enterré, tout seul, et inscrit sur un autre monument aux morts : Louis Gendreau.
Voici le chapitre que je leur ai consacré dans la monographie écrite en 2008 en l'honneur de mon village d'enfance et berceau d'une infime partie de ma famille.
La Grande Guerre a, comme dans tous les villages et villes de France,
causé de nombreuses victimes parmi la population. Saint-Martial Viveyrols a
perdu 21 hommes entre 1914 et 1918. J’ai toujours été intriguée par ces hommes,
qui sont devenus, par mes recherches, « mes hommes ». J’ai vécu avec
eux pendant quelques mois et je suis heureuse qu’ils soient reconnus dans ce
chapitre.
ü François Champarnaud
ü Marcel Cazenave
ü Paul Blois
ü Fernand Audigay
ü Jean-Louis Mastrenchard
ü Roger Blois
ü Albert Rougier
ü Louis Forgeron
ü Émile Mesnard
ü Pierre Gouin
ü Jean Bregeat
ü François Etourneau
ü Ulysse Elie
ü Louis Monceyron
ü Georges Elie
ü Roger de Gandillac
ü Émile Moreau
ü Henri Roby
ü Etienne Trijassou
ü Adolphe Trijassou
ü Élie Moreau
ü Albert Bertrand
Afin de leur rendre hommage,
voici quelques informations sur leurs
parcours et leurs vies.
a. François, André Champarnaud, né le 14 juillet
1892 à Goûts Rossignol, fils de André et Marguerite Lalaye, résidant dans la
commune. Soldat de 2e classe du 60e régiment d’infanterie,
8e compagnie, il faisait partie de la classe 1912 recrutée à Périgueux.
Son numéro matricule était le 7555. Il est mort des suites de blessures reçues
lors des combats de Harbonnières (Somme) le 20 août 1914 vers 15 heures. Inscrit sur le registre d’état civil de
Saint-Martial Viveyrols le 22 janvier 1915, et au monument aux morts le 4 mai
1915.
b. Marcel Cazenave, né le 25 février 1892 à
Bordeaux. Soldat de 2e classe du 31e bataillon de
chasseurs à pied, il faisait partie de la classe 1912 recrutée à Périgueux. Son
numéro matricule était le 1285. Il est mort à l’ennemi le 31 août 1914 au Col
de la Chipotte (Vosges). Inscrit au monument aux morts le 20 février 1916.
c. Paul Blois, né le 31 janvier 1888 à Saint-Martial
Viveyrols, fils d’Antoine et Marie Duclat. Caporal du 108e régiment
d’infanterie, il faisait partie de la classe 1908 recrutée à Périgueux. Son numéro
matricule était le 10239. Il est mort à l’ennemi le 8 septembre 1914 à
Vitry-le-François (Marne) lors des combats de Courdemanges, pendant la bataille
de la Marne. Inscrit sur le registre d’état civil de Saint-Martial Viveyrols le
7 juin 1917 et au monument aux morts le 18 juin 1917, suite à la décision du
jugement du tribunal de Ribérac du 7 juin 1917.
d. Fernand Audigay, né le 16 mars 1882 à Bordeaux de père inconnu
et de Marie Audigay, époux de Françoise Giraud, et père de Emilie (Yvonne) et
Roger (Camille). Soldat de 2e classe du 50e régiment d’infanterie,
il faisait partie de la classe de 1902 recrutée à Périgueux. Son numéro matricule était le 018746. Il est
mort à l’ennemi le 26 septembre 1914 sur le champ de bataille de Champagne,
dans le secteur d’Auberive (Marne) à midi. Inscrit sur le registre d’état civil
de Saint-Martial Viveyrols le 30 janvier 1915 et au monument aux morts le 15
juillet 1915.
e. Jean-Louis Mastrenchard, né le 10 juillet
1876 à Saint-Aquilin (canton de Neuvic), fils de Pierre et de Anne Guillot,
domicilié à Coutures. Soldat de 2e classe du 93e régiment
territorial d’infanterie, il faisait partie de la classe de 1896 recrutée à Périgueux.
Son numéro matricule était le 3258. Il est mort à l’ennemi à Saint-Julien en
Belgique le 22 janvier 1915 à 11 heures du matin. Inscrit sur le registre d’état
civil de Saint-Martial Viveyrols le 22 avril 1915 et au monument aux morts ce même
jour.
f.
Gaston, Louis Roger Blois,
né le 1er juillet 1894 à Saint-Martial Viveyrols, fils de Antoine et
Marie Duclat. Soldat de 2e
classe du 63e régiment d’infanterie, il faisait partie de la classe
de 1914, recrutée à Périgueux. Son numéro matricule était le 6064. Il est mort
des suites de blessures de guerre le 8 juillet 1915 au Bois des Frières (dans
la Woëvre[2]), inhumé au cimetière militaire de la route de Régnieville ledit jour
à 3 heures. Inscrit sur le registre d’état civil de Saint-Martial Viveyrols le
9 juillet 1915 et au monument aux morts le 20 août 1915.
g. Albert Rougier, né le 10 mars 1892 à La
Chapelle-Grésignac, fils de Julien et Marie Ducher. Soldat de 2e
classe du 108e régiment d’infanterie, 9e compagnie, il
faisait partie de la classe de 1912, recrutée à Périgueux. Son numéro matricule
était le 4433. Il est mort à Habarcq (Pas-de-Calais) des suites de blessures de
guerre le 15 août 1915 à 11 heures 35. Inscrit sur le registre d’état civil de
Saint-Martial Viveyrols le 1er octobre 1915 et au monument aux morts
ce même jour.
h. Louis, Maurice Forgeron, né le 14 janvier 1893 à
Saint-Martial Viveyrols, fils de Auguste et Marguerite Panazol. Soldat de 2e
classe du 54e régiment d’infanterie, 3e compagnie, il
faisait partie de la classe de 1913, recrutée à Périgueux. Son numéro matricule
était le 11980. Il est mort à l’ennemi, suite à des blessures par éclats d’obus,
le 26 septembre 1915 à Souain (Marne) vers 14 heures. Inscrit sur le registre d’état
civil de Saint-Martial Viveyrols le 30 mai 1916 et au monument aux morts de Saint-Martial
Viveyrols ce même jour.
i.
Jean, Emile Mesnard, né le 1er juillet 1895 à
Saint-Martial Viveyrols, fils de Pierre et Marie Boutout. Soldat de 2e
classe du 52e régiment d’infanterie coloniale, 2e
compagnie, il faisait partie de la classe de 1915, recrutée à Périgueux. Son
numéro matricule était le 9663. Il est mort des suites de blessures de guerre
reçues à Suippes (Marne) à 22 heures 30, le 4 octobre 1915. Inscrit sur le
registre d’état civil de Saint-Martial Viveyrols le 6 juin 1918 et au monument
aux morts ce même jour. Sa plaque d’identité indiquait « Mesnard Jean
1915. Périgueux 1268 ».
j.
Pierre Gouin, né le 25 juin
1885 à Gurat (Charente), domicilié en dernier lieu à Saint-Martial Viveyrols,
fils de François et Marie Clouzeau, domiciliés à Bouteilles Saint-Sébastien.
Soldat de 2e classe, réserviste au sein du 108e régiment
d’infanterie (régiment actif), 6e compagnie, il faisait partie de la
classe de 1905, recrutée à Périgueux. Son numéro matricule était le 5785. Il
est mort à l’ennemi le 26 janvier 1916 à Neuville Saint-Vaast (Pas-de-Calais) à
6 heures 45. Inscrit sur le registre d’état civil de Saint-Martial Viveyrols le
20 avril 1916 et au monument aux morts ce même jour.
k. Jean Bregeat, né 1er mai 1886 à Verteillac.
Adjudant du 43e régiment d’infanterie, il faisait partie de la
classe de 1906, recrutée à Périgueux. Son numéro matricule était le 015072. Il
est mort le 23 septembre 1916 à Frégicourt (Somme). Inscrit au monument aux
morts d’Angoulême le 19 juillet 1917, et sur celui de Saint-Martial Viveyrols.
l.
François Etourneau, né le 16 juillet 1880 à Saint-Martial Viveyrols, fils de feu Jacques
et de Marie Lacour. Soldat de 2e classe du 201e régiment
d’infanterie, 21e compagnie, il faisait partie de la classe de 1900,
recrutée à Périgueux. Son numéro matricule était le 010137. Il est mort, des
suites de blessures de guerre, à l’hôpital temporaire n° 5 d’Amiens le 17 septembre 1916 vers 16 heures. Inscrit
sur le registre d’état civil de Saint-Martial Viveyrols le 2 octobre 1916 et au
monument aux morts de Saint-Martial Viveyrols le 26 septembre 1916.
m. Pierre Ulice
Elie, né le 10 septembre 1889 à Saint-Martial Viveyrols, fils de Pierre
et Marie Lanterne, épouse de Marie Bellanger le 27 décembre 1913 en Charente.
Soldat du 78e régiment d’infanterie, il faisait partie de la classe
de 1909, recrutée à Périgueux. Son numéro matricule était le 06532. Il est mort
le 6 septembre 1914 à Raucourt (Ardennes). Inscrit sur le registre d’état civil
de Saint-Martial Viveyrols le 22 avril 1921 et au monument aux morts de
Saint-Martial Viveyrols le 22 août 1921 suite au jugement du tribunal de Ribérac
du 12 août 1921.
n. Louis, Jean Monceyron,
né le 29 avril 1882 à Bertric Burée. Soldat de 2e classe du 50e
régiment d’infanterie, il faisait partie de la classe 1901, recrutée à Périgueux.
Il est mort, suite aux blessures de guerre, dans l’ambulance du XIIe corps,
le 27 septembre 1915 à Agnez-les-Duisans (Pas-de-Calais). Transcrit le 28
janvier 1916 à Caudéran en Gironde.
o. Pierre Georges Elie, né le 16 octobre 1892 à Saint-Martial
Viveyrols, fils de Pierre et Marie Lanterne. Soldat de 2e classe du
7e régiment d’infanterie coloniale, il faisait partie de la classe
de 1912, recrutée à Périgueux. Son numéro matricule était le 777422. Il est
mort à l’ennemi le 25 septembre 1915 à Ville-sur-Tourbe (Marne). Inscrit sur le
registre d’état civil à Saint-Martial Viveyrols le 3 septembre 1917 et inscrit
au monument aux morts ce même jour suite au procès-verbal de déclaration de décès
du 5 octobre 1915.
p. Roger de Gandillac, né le 4 août 1886 à
Saint-Martial Viveyrols, fils de Adrien Patronnier de Gandillac et Madeleine
Vallade. Travailleur à l’Usine Renault, attaché à la fabrication des obus, il décède
le 12 août 1917 à l’âge de 32 ans de la tuberculose. Sera inscrit au monument
aux morts.
q. Emile Moreau, né le 9 janvier 1881 à Saint-Martial Viveyrols,
fils de Martin et Josephine Christine Meunier, domiciliés à Saint-Martial
Viveyrols. Caporal au 43e régiment d’infanterie, 7e
compagnie, il faisait partie de la classe de 1911, recrutée à Périgueux. Son
numéro matricule était le 13208. Il est mort, suite aux blessures reçues, à
Ressons-le-Long (Aisne) le 24 juin 1918, à 6 heures. Inscrit sur le registre d’état
civil à Saint-Martial Viveyrols le 16 mars 1920 et au monument aux morts le 15
mars 1920 à Saint-Christophe (Creuse). Suite à une erreur de transcription,
le soldat Emile Moreau, né à Saint-Sulpice dans la Creuse, le 29 avril 1898,
mort le 20 août 1918 au sein du 43e, sera inscrit sur les registres
de Saint-Martial Viveyrols le 16 mars 1920. Emile Moreau, celui de
Saint-Martial, sera inscrit sur celui de Saint-Christophe.
r.
Henri Gabriel Roby, né le 15 mars 1884 à Grand-Brassac, domicilié à l’Epine
à Saint-Martial Viveyrols, fils de Elie et Louise Dupuy. Canonnier servant du
315e régiment d’artillerie lourde, 2e batterie, il
faisait partie de la classe de 1904, recrutée à Périgueux. Son numéro matricule
était le 02354. Il est mort le 5 septembre 1918 à 16 heures 30, des suites de
maladie contractée en service, à l’hôpital complémentaire n°42, à Beauvais
(Oise), 11, rue Nully d’Hécourt. Inscrit sur le registre d’état civil de
Saint-Martial Viveyrols le 2 mars 1919 et au monument aux morts ce même jour.
s.
Etienne Trijassou, né le 22 décembre 1881 à Verteillac, domicilié à Saint-Martial
Viveyrols, fils de Pierre et Marie Beaudout, époux de Berthe Giraud, et père de
Etiennette (Irène) et Alice. Sergent du 7e régiment d’infanterie, 3e
compagnie de mitrailleuses, il faisait partie de la classe de 1901, recrutée à
Périgueux. Son numéro matricule était le
1012. Il est mort lors d’un accident de chemin de fer à Lothier/Châteauroux
dans l’Indre le 6 décembre 1918. Inscrit sur le registre d’état civil de
Saint-Martial Viveyrols le 1er février 1919 et inscrit au monument
aux morts le 6 décembre 1918 à Verteillac. Croix de Guerre.
t.
Adolphe Trijassou, né le 25 mars 1897 à Saint-Martial Viveyrols, fils de Pierre et
Marie Beaudout. Soldat de 2e classe du 89e régiment d’infanterie,
il faisait partie de la classe de 1917, recrutée à Périgueux. Son numéro
matricule était le 14428. Il est mort, suite aux blessures reçues, à l’hôpital
complémentaire n° 49 à Orléans (Loiret) le 29 novembre 1918 à 2 heures. Il fut
décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre. Inscrit sur le
registre d’état civil de Saint-Martial Viveyrols le 10 février 1919 et au
monument aux morts ce même jour.
u. Elie, Henri Moreau, né le 2 septembre 1879 à
Saint-Martial Viveyrols, fils de feus Blaise
et Marie Coulombeix. Il est mort à Saint-Martial Viveyrols le 24 septembre 1918 à cinq
heures du matin à son domicile. Il était mobilisé en permission.
et Marie Coulombeix. Il est mort à Saint-Martial Viveyrols le 24 septembre 1918 à cinq
heures du matin à son domicile. Il était mobilisé en permission.
v. Albert Bertrand est, quant à lui, mort en
captivité lors de la Deuxième Guerre mondiale. Il était soldat du 27e
régiment d’infanterie, numéro matricule 602. Il fut recruté à Périgueux. Il était
né le 4 juin 1918 à Saint-Martial Viveyrols, fils de feu Louis et Anna
Engerbeaud. Il est mort à Herrlich (Allemagne) le 14 décembre 1944.
Des drames familiaux
Deux hommes sont liés à ma famille.
Etienne et Adolphe Trijassou étaient frères. Adolphe étant mort à l’hôpital militaire d’Orléans, son frère s’est rendu à son chevet. Il devait mourir à son retour vers Saint- Martial Viveyrols lors d’un accident de train.
Etienne et Adolphe Trijassou étaient frères. Adolphe étant mort à l’hôpital militaire d’Orléans, son frère s’est rendu à son chevet. Il devait mourir à son retour vers Saint- Martial Viveyrols lors d’un accident de train.
Etienne Trijassou et Fernand Audigay avaient épousé deux sœurs,
respectivement Françoise et Marie Giraud, le 21 septembre 1907 à Saint-Martial
Viveyrols. Elles devaient se trouver veuves toutes les deux à quatre ans d’intervalle. Elles ne se sont jamais remariées. Chacune
avait deux enfants.
En marge du monument aux morts,
trois autres hommes sont liés à
Saint-Martial Viveyrols :
I.
Firmin Reynaud, né le 7 septembre 1882 à Goûts-Rossignols. Soldat du 50e
régiment d’infanterie, il faisait partie de la classe de 1902, recrutée à Périgueux.
Son numéro matricule était le 1082. Il est mort à l’ennemi le 20 septembre 1914
à Auberive. Il est inscrit sur les registres d’état civil de Cherval suite au
jugement rendu le 29 avril 1921 par le tribunal de Ribérac. Il est enterré à
Saint-Martial Viveyrols.
II.
Raymond-Théodore Szarvas, né le 25 mars 1894 à Paris, fils de Théodore et Eugénie Remburger, époux
Clémence Brousse. Sergent interprète au 100e régiment d’infanterie,
il faisait partie de la section basée à Saint-Martial Viveyrols au dépôt de
prisonniers de guerre de ladite commune. Son numéro matricule était le 416. Il
est mort d’une maladie contractée le 23 octobre 1918 à 8 heures du matin à
Saint-Martial Viveyrols. Inscrit sur le registre d’état civil de Saint-Martial
Viveyrols le 23 octobre 1918.
III. Jules Lechelle, né le 7 mars 1888 à Cherval.
Soldat de 2e classe du 108e régiment d’infanterie, il
faisait partie de la classe de 1908, recrutée à Périgueux. Son numéro matricule
était le 010937. Il est mort à l’ennemi à Neuville Saint-Vaast (Pas-de-Calais)
le 9 février 1916. Inscrit sur les registres d’état civil de Cherval. Une
plaque à sa mémoire figure dans le cimetière de Saint-Martial Viveyrols.
Quelques renseignements supplémentaires :
Fernand Audigay, le 26 septembre 1914 : le 50e
s’est distingué dans tous les combats livrés depuis le début de la campagne. Le
régiment est depuis le 13 septembre devant Aubérive, dans les tranchées. Il s’y
est maintenu malgré le tir violent et précis de l’artillerie allemande. Chaque
jour, il a progressé fortifiant le soir le terrain conquis. Jamais un pouce de
terrain n’a été abandonné. Le régiment a arrêté net le 26 septembre les
attaques de l’ennemi.
Paul Blois, le 15 septembre 1914 : dès le 14 septembre en
arrivant à Wargemoulin (Marne), le 108e se heurte à la ligne des
hauteurs qui passe au nord de la Chaussée Romaine et qui, ensuite, par
Auberive, vient se relier à la ligne des Monts. C’est devant cette position
puissante que le régiment va s’organiser, s’installer, s’incruster au terrain
du 16 septembre 1914 au 26 mars 1915, c’est-à-dire pendant le premier hiver de
la campagne[3].
Pierre Gouin, le 26 janvier 1916 : dès le 6
octobre 1915 le 108e remonte dans le secteur de Neuville Saint-Vaast
qu’il ne quittera que le 15 mars 1916.
Jules Lechelle, le 9 février 1916 : idem.
Albert Rougier, le 15 août 1915 : rattaché à la
10e armée, le régiment arrive à Habarcq le 23 juillet. Sous
bombardement continu jusqu’à l’offensive du 27 septembre (campagne d’Artois).
Le 60e RI était basé à Besançon et portait une fourragère[4] jaune, comme le 52e RIC (Epernay), le 7e RIC
(Bordeaux).
Les 108e (Bergerac), 50e (Périgueux), 93e
(La Roche-sur-Yon), le 63e (Limoges et Saint-Yrieix), le 54e
(Compiègne), le 43e (Lille), le 78e (Guéret, Limoges), le
7e (Cahors) et le 89e (Sens et Paris) portaient une
fourragère verte. Le 31e BCP, basé à Langres et Saint-Dié portait une
fourragère rouge.
Le 60e avait pour surnom « as de coeur » et on
retrouvait dans ses rangs un homme politique, Jacques Duclos.
Dans le 50e, on notait la présence du lieutenant Alain de
Fayolle, de Tocane Saint-Apre, connu pour avoir fait le serment de charger en « casoar
et gants blancs ». il fut tué dès son premier combat.
Le futur maréchal de Lattre de Tassigny a combattu avec le 93e
RI.
Pour l’anecdote, le colonel du 89e, le 22 août 1914, se
croyant encerclé, fit enterrer le drapeau dans un trou d’obus. Il fut retrouvé
près de Tellancourt le 30 novembre 1918.
Trois batailles ont été particulièrement meurtrières pour la commune :
- La Marne (septembre 1914)
La bataille de la Marne (du 5 au 12 septembre) marque le début de la
guerre de position et l’échec du plan Schlieffen (offensive allemande modifiée
par Helmuth Von Moltke).
Les armées françaises (notamment la VIe) sont battues aux
frontières et se replient au sud. La 1ère armée allemande avance
vite en refoulant les Français entre Paris et Verdun. La VIe résiste
jusqu’au 9 septembre grâce à l’envoi en urgence de 10 000 hommes de la garnison
de Paris, transportés par 700 taxis de la capitale réquisitionnés par le général
Gallieni (commandant des troupes françaises chargées de la défense de Paris).
L’armée de Von Kluck poursuit le repli, ce qui ouvre une brèche d’environ
50 kilomètres avec la 2e armée de Von Bülow. La Ve armée
française et un corps expéditionnaire britannique s’engouffrent et attaquent
les deux armées allemandes sur leurs flancs. Ces dernières se replient jusqu’au
13 septembre. Les pertes humaines sont énormes des deux côtés, notamment 80 000
Français.
- La deuxième bataille de Champagne (septembre - octobre 1915)
Joffre décide de lancer des offensives importantes en Artois et
Champagne en 1915 pour provoquer la rupture du front. L’offensive du 25
septembre 1915 en Champagne regroupe d’énormes effectifs (plus de 35
divisions).
Les soldats français, après un bombardement de plus de 75 heures,
pensent que la victoire est proche. Cependant la deuxième ligne allemande résiste.
Le 29, une percée est faussement évoquée et la cavalerie est lancée. L’artillerie
allemande ouvre le feu et malgré le désastre, Joffre ordonne de reprendre l’offensive
le 6 octobre. Devant la résistance allemande, l’offensive s’arrête sans
vainqueur, causant à nouveau d’énormes pertes humaines (plus de 48 000 Français).
- La deuxième bataille de l’Artois (septembre - octobre 1915)
Faisant suite à la première bataille de l’Artois (1-26 octobre 1914)
entre Arras et Lens, la deuxième bataille est relancée par Joffre le 12
septembre 1915 par l’envoi de la Xe armée, soutenue par la 1ère
armée anglaise du général Haig, après une préparation d’artillerie de cinq
jours. L’offensive est stoppée le 12 octobre. Malgré la prise de Souchez et du
Labyrinthe, le nettoyage de Neuville Saint-Vaast et la crête de Vimy, cette
offensive ne permet pas de percer le front allemand.
[1] La
mention « mort pour la France » est accordée en vertu des articles
L488 à L 492 bis du Code des pensions militaires d’invalidité et des victimes
de la guerre. La mention MPF pour les militaires a été instaurée par la loi du
2 juillet 1915 avec effet rétroactif pour le début de la guerre. Pour sa part,
la mention MPF pour les victimes civiles a été instituée par la loi du 28 février
1922 avec effet rétroactif pour le début de la guerre.
[2] Région
du nord est de la France, située en Lorraine principalement en
Meurthe-et-Moselle.
[3] Historique
du 108e régiment d’infanterie 1914-1918, Bergerac, Imprimerie générale
du Sud Ouest (J. Castanet 1919).
[4] La
fourragère est une distinction collective, attribuée à l’ensemble des hommes d’un
même corps de troupe. Elle est formée d'un cordon tressé agrafé à l'épaule et
entourant le bras gauche, que portent les unités distinguées pour leur conduite
au feu
No comments:
Post a Comment
N'hésitez pas... tous les auteurs aiment les commentaires....