REVIEW - C’est l’année blurienne par excellence ! Après le concert de clôture des J.O. à Hyde Park en 2012, la quasi-totalité des fans et les autres pensaient qu’ils ne reviendraient pas de sitôt. Que nenni ! Les revoilà, en 2013, enchaînant tous les festivals importants (Coachella, Primavera Sound, Werchter, Les Eurocks, Paléo, etc.) ! Alors, si vous les avez loupés, c’est que vous l’avez fait exprès (ou que vous ne pouvez pas/plus les supporter, ce qui est compréhensible après 23 ans de présence sur la scène musicale !).
Mais rien en Angleterre (Reading, Glastonbury, etc.) ! Et soudain, une date à Dublin, au IMMA (Irish Museum of Modern Art, un petit bijou, soit disant en passant) : 1er août 2013. Après Barcelone, je ne pouvais pas louper cela pour deux raisons : Blur et surtout Dublin (et l’Irlande !).
Partie avec mes copines pour assister au concert, cela sentait la folie blurienne à plein nez, surtout que c’était la première fois pour deux d’entre nous (oui, on a encore converti deux personnes… Il faut dire que le charisme de Damon Albarn aide bien dans ce cas précis).
Alors, Dublin, c’est Dublin. Un mélange de grande ville, de village avec sa Liffey au milieu, ces quais, son quartier médiéval, son célèbre Temple Bar, le Trinity College où il fait bon se promener et se perdre (bon, il est très difficile de se perdre à Dublin), ses églises et cathédrale, ses musées, ses parcs (Phœnix Park, le plus grand d’Europe) et sa Guinness aussi !
Je vous passerai sur nos journées et les fins de soirées pour en venir à l’essentiel…. Le jeudi 1er août et le concert en plein (air) musée. L’emplacement de l’IMMA est un bonheur ; il est situé dans le quartier résidentiel de Kilmainham et possède un parc immense et un jardin délicatement parfait.
Arrivées comme des stars après quelques péripéties dues à ma modeste personne (bon, on logeait à côté…), l’entrée dans l’enceinte du concert faisait penser à un Hyde Park miniature mais tout autant émouvant, avec ce côté dublinois dans l’état d’esprit. Un côté amical, festif et sans prise de tête.
Evidemment, l’infiltrage jusqu’au front row a été l’occupation des premières minutes et miracle, on a atterri au quatrième rang. Les deux bluriennes que nous sommes avons senti comme un vent de panique… le quatrième rang, c’est l’assurance de se faire broyer pendant "Popscene" et "Song 2" (en priant pour que "Jubilee" ne soit pas enchaîné dans la foulée). Mais nos deux nouvelles recrues devaient voir Blur du plus près possible. Tant pis pour mes coussinets déjà bien entamés, la migraine qui me restait de la veille et pour mon côté gauche de la scène (où se plante Graham Coxon) : on était juste plein centre avec vue direct sur Damon….
Mais avant d’arriver à cette apparition divine (oui, bon, vous savez que je ne suis pas objective avec Blur !), j’ai pu hululer de bonheur !
La première partie était assurée par The Strypes et Bat For Lashes.
Je dirai que la prestation très personnelle et aérienne de Bat For Lashes, avec son côté psychédélique etBjörk sans l’assumer, a enchanté ses fans et un peu l’assistance, clairement venue pour Blur. Bon, je pense que la fan, de Bat For Lashes qui hurlait, dans mon oreille droite, à chaque chanson et était couverte de fleurs dans les cheveux (et qui est partie immédiatement après la représentation) m’aurait bien tuée deux ou trois fois. Nous quatre étions partagées entre la crise de fou-rire et le bâillement mondain.
Mais les premiers arrivés sur scène furent The Strypes. Moyenne d’âge (et encore, je suis compatissante) : 17 ans, un culot d’enfer (dû à l’âge) et une musique étonnante pour des petits gars pareils. Parce que ces jolis damoiseaux ne font pas de l’Electro, de la House ou encore du truc barré, non, ils font du rock, du rhythm and blues. Leurs références sont Chuck Berry, Bo Diddley, Dr Feelgood, etc. Excusez du peu !
Alors, comme je le précisais sur un papier que je leur consacrais sur mon blog, si les petits cochons ne les mangent pas, ils font faire leur trou et creuser largement pour arriver à être les têtes d’affiche de bien des festivals et concerts ! Bon, il faut le reconnaître, c’est un peu répétitif comme musique, mais c’est leur premier EP (l’album sort normalement le mois prochain) et ils sont tous jeunes. Mais quelle existence sur scène ! Ça se la joue bien entre le chanteur et le guitariste.
Tiens, oui, parlons-en deux secondes de cette bestiole.
Malgré sa mèche à la Justin Bieber (erreur de jeunesse), ce gosse a une présence, un charisme et un toucher de guitare qui vont le propulser sur le devant de la scène très rapidement. Il sait comment attirer les gens à lui, sans en faire trop. J’en connais qui en sont restées babas d’admiration. Petite réflexion faite après leur quarante-cinq minutes de concert : « Si Turner chope la prestance du petit, les Arctic Monkeysvont être diablement redoutables live ! » (Eh oui, j’ai osé m’attaquer à Turner dont The Strypes assurera la première partie d’Arctic en Angleterre et en Allemagne ! Alex, regarde, et prends en de la graine !). Retenez son nom au petit bout : Josh McClorey.
Et là, il faut le reconnaître, autant Graham Coxon, Alex James et Dave Rowntree font leur âge (du coup, le mien !), autant Damon Albarn rajeunit à chaque prestation de Blur. Déjà, à Barcelone, tout le front row (pas objectif) et le dernier rang (objectif puisque pas concerné) avaient émis le même avis « Il a encore rajeuni le Damon ou on rêve ? ».
Force est de constater qu’il a encore perdu quelques années à Dublin. Il frôle les 30 ans sans problème. Il sautille partout, sourit tout le temps, semble plus qu’heureux au milieu de son combo et se dépense sans compter (allant même jusqu’à piquer un sprint devant la barrière pour taper dans les mains). Il est juste content d’être là, de chanter du Blur et de se retourner vers Graham entre deux chansons (histoire de vérifier si ce dernier est lui-même satisfait ?).
La Set-List n’a pas été modifiée par rapport à leurs précédents concerts, seul la sublime, délicate, géniale et émouvante To The End est revenue depuis deux ou trois sorties. Au grand bonheur des fans de la première heure qui soupirent en chœur et la chantent à plein poumon (nous avons assuré la partie française de la chanson !).
Un concert de Blur c’est un peu comme s’isoler dans une bulle pendant deux heures. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est les deux nouvelles qui nous ont dit à la sortie : « On a l’impression que cela a duré deux minutes, deux minutes de bonheur comme dans une bulle de protection ». J’ai souri aux anges…. Ma bulle de bonheur dure depuis vingt-trois ans !
Je peux le dire, par rapport à Barcelone, c’était plus émouvant, plus festif (l’effet Dublin) et plus champêtre.
Voir Blur à Dublin c’était obligatoire cette année. Ils sont biens dans leur musique, ils assurent en live pendant deux heures, se donnent à fond (enfin Damon qui fait sa gym pour l’année) et paraissent retourner aux débuts des années 90 quand tout était facile, léger et sans pression.
Voir Damon sourir à Graham aux détours de "End of A Century", cela n’a pas de prix. Un sourire d’enfants dans un magasin de bonbons ! C’est ce que j’aime chez eux (outre la musique), la régression et ce côté âme d’enfant qui ne devrait jamais nous quitter.
Meilleure Amie, le Milky et (heu) moi.
Vous l’aurez compris, Blur a encore de beaux jours à venir. Les rumeurs (corroborés par Damon sur scène à Hong Kong) d’enregistrement de nouveaux morceaux font que les fans souhaitent une sortie d’une galette (EP, Album, n’importe quoi, pitié !) pour renforcer le fait qu’ils sont encore capables de bouleverser la planète (Cf. "Under The Westway", le futur "The Universal" pour les fans).
Tiens, en passant, petit message perso pour Damon : « Tu arrêtes immédiatement de nous balancer "Song 2" en fin de concert, après "The Universal", on veut pleurer, nous, pas nous massacrer le seul coussinet qui nous reste pour rentrer à la maison ! Merci, tu seras un chou ! ».
Set-List commentée !
–IMMA 1er Août 2013 – Dublin, Irlande :
Girls and Boys (remuante), Popscene (hystérique et sautillante), There’s No Other Way (grandiose), Beetlebum (complice), Out of Time (un bonbon), Trimm Trabb (toujours pas compris), Caramel (le joyau blurien), Coffee & Tv (Ah, Graham, s’il veut bien m’épouser…), Tender (Come On, Come On), To The End (Merci de passer le mouchoir), Country House (Balzac, Prozac !), Parklife (Et l’étonnant Phil Daniels), End of A Century (End of A Millenium aussi), This Is A Low (émouvante).
Encore : Under The WestWay (Et jusqu’au bout du monde), For Tomorrow (la vue est toujours aussi belle !), the Universal (Et tout arrive, un jour…. Deuxième mouchoir à prévoir), Song 2 (j’ai perdu un coussinet, ma cheville gauche, mon oreille droite et un brin de dignité !).
"To The End"
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