Suite aux aventures de la smala, une lectrice m’a interrogée sur mes liens « étranges » avec les cimetières.
Je me dois d’expliquer un peu ma façon de voir les choses.
Fondamentalement, j’aime les cimetières. Petite, c’était la ballade officielle de fin de soirée avec ma grand-mère et ses copines/voisines qui allaient « en repérage » compte tenu de leurs âges avancés.
On s’y rendait bras dessus bras dessous, en parlant de la vie et de la mort. Et toutes m’expliquaient, à chaque tombe, qui étaient les personnes présentes, qu’est-ce qu’elles avaient fait de leur vivant, et, Ô Combien, elles étaient de « bons vivants ».
Clairement, quand on a sept ou huit ans, la mort c’est abstrait. Quelqu’un est là, puis plus là, sans raison tout le monde pleure le jour dit, puis sourit quelques jours plus tard pour finir par rire en repensant au défunt et à une anecdote cocasse.
Alors, les voisines de ma grand-mère m’ont expliqué que tous ces gens avaient été vivants, heureux, malheureux, joyeux ou tristes et qu’ils avaient vécu en espérant que quelqu’un se souviendrait d’eux. Il fallait, comme le stipulait une d’entre elles, « les faire vivre en pensant aux sourires plutôt qu’aux larmes ».
C’est dans cette optique que je pénètre toujours dans un cimetière. Avec ce sentiment que ceux dont je lis le nom, ont été des gens heureux et qu’ils ont été aimés. Alors, en visitant les cimetières, d’une certaine façon, à ma façon, j’entretiens leurs âmes et je pense à eux.
Peut-être qu’en faisant ceci, ils restent à tout jamais quelque part, là, pas loin et qu’ils sourient à nouveau à l’idée que quelqu’un se rappelle d’eux.
Ma vision de la mort est aussi inquiétante qu’attirante. D’un côté, mourir ne m’emballe pas. Quitte à choisir, je préfère largement devenir immortelle pour profiter de tout, longtemps ; mais c’est utopique et cela ne mène à rien.
Je n’ai pas peur de mourir, je ne veux pas mourir, nuance. Pas maintenant. Pas avant quatre-vingt dix ans (et avec un contrat en bonne et due forme, merci). Pas avant d’avoir fait ce que je veux vraiment faire.
Alors, d’accord, je n’ai pas le choix, mais je peux toujours négocier directement avec le Patron, non ? (non ?!).
Je plaisante, mais là n’est pas la question, et revenons à mes cimetières !
Bien qu’étant un lieu de recueillement, cela ne nous a jamais empêché (le gang des vieilles et moi) de bien rire des « bêtises » d’un tel ou d’un autre. Je me souviens que l’une d’entre elles évoquait un de ses soupirants en lui disant « Tu vois, il faudra encore m’attendre un peu avant la dernière danse ! ». Cela plaisantait sec au cimetière.
Alors, oui, j’aime passer du temps dans les cimetières (notamment celui de mon village) et cela ne fait pas de moi une personne étrange (ni une gothique… pour ceux qui y ont pensé, merci de vérifier la définition et vos sources !), triste ou asociale.
Cela fait de moi, principalement, une personne qui respecte et aime la vie jusqu’à la mort.
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Et j’entends bien continuer mes visites de cimetières en paix, merci !
Ps : ah, oui, pour information, quand je visite une ville (village), je cible notamment trois endroits : l’église, le cimetière et le monument aux Morts… après viennent le château (si existant), les musées etc.
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