Cela ne devrait même pas me toucher. Cela ne devrait, en aucun cas, pouvoir m’attendre, mais, malheureusement, cela est exactement ce qu’il arrive.
A chaque fois, je me dis que cela m’est égal, que cela ne va pas entamer mon humeur du jour, mais non, comme une gourde, cela m’irrite et je me renferme dans ma coquille.
Le manque de considération professionnelle me sidère.
Je sais que le monde de l’entreprise n’est assurément pas l’univers des Bisounours, mais un tant soit peu d’effort et de considération envers des collègues ou supérieurs, est-ce trop demandé ?
A vivre plus de huit heures par jour avec quelqu’un, certains pourraient faire des efforts pour se montrer aimable et reconnaissant. Ne pas prendre tout comme l’évidence même.
Vous n’avez pas de vie ? Ce n’est pas mon problème car j’en ai une et j’y tiens.
Vous vous ennuyez hors de votre bureau ? Pas mon problème non plus ! Je suis très à l’aise hors de ces quatre murs déprimants.
La suite de la journée, quand celle-ci commence mal, est souvent (trop) du même calibre.
Et lorsque vous mettez les pieds dans votre bureau, vous sentez que cela va aller de mal en pis !
Et lorsque vous mettez les pieds dans votre bureau, vous sentez que cela va aller de mal en pis !
Heureusement, seule éclaircie (fugace, ne rêvez pas non plus !), le chef vénéré (lui on l'aime !) qui vous sourit mais s’inquiète de votre mine « renfrognée » et du fait que vous « râlez déjà » de bon matin.
Mais, on lui pardonne, il n’aime pas les lundis (nous non plus).
En règle générale, comme je l’ai expliqué dans quelques bulletins, je passe pour la chieuse de service, mais à partir d'aujourd’hui précisément, j’ai décidé de ne plus l’être. Je vais rester zen, peu souriante, mais zen.
« Il n’y a pas de problème » va désormais être ma seule phrase type envers la hiérarchie et les collègues.
A la question banale et standardisée (personne n’a généralement envie d’écouter la réponse), « Comment allez-vous ?, je répondrai « Tout va bien, merci. Et vous ? » en omettant d’écouter aussi. Remarquez, je serais capable de répondre un tonitruant « Pas bien, mais cela vous intéresse-t-il vraiment de le savoir ? », qui risque de me faire passer pour encore plus « chiante » que ma réputation ne le préjuge déjà !
A toute question plus « personnelle » (la plupart du temps, cela n’a rien de personnel, puisque le but dans une entreprise n’est pas de copiner), j’élaguerai toute allusion à une possibilité de déclenchement de l’option « chieuse » et me contenterai de prendre sur moi.
Quoiqu’il m’en coûte.
Et croyez-moi bien, cela me coûte de voir que l’on vous passe à côté sans dire bonjour ou qu’on vous fait signe « ah oui je ne vous avais pas vu(e) » (Ah bon ? Vous ne m’avez pas vu(e) quand vous avez écrasé la porte sur mon nez ? Même après l’impact ?), ou qu’on pense que vous n’avez pas besoin d’un « merci » quand vous faites une tâche qui est hors de votre ligue !
Cela me coûte qu’on me traite comme si j’étais une idiote, un peu trop exubérante, un peu trop chieuse et surtout pas professionnelle quand je ne réponds, naturellement, à aucune de ces définitions.
Cela me coûte de sourire tous les jours à des gens qui ne vous regardent que parce que vous pouvez leur photocopier un document le plus rapidement possible.
Cela me coûte que certains s’imaginent que vous n’êtes qu’un pion sans voir que vous pouvez aider et prévenir les bourdes.
Cela me coûte de voir que peu de gens prennent la peine de s’assurer que vous n’avez pas besoin de quelque chose avant de vous imposer leurs désidérata.
Cela me coûte de devoir passer pour une emmerdeuse et une râleuse, parce que je ne suis foncièrement pas cette harpie-là.
Cela me coûte tout simplement un effort incommensurable tous les jours de venir travailler dans les conditions contemporaines.
Le monde de l’entreprise est devenu froid, impersonnel et sans considération.
Et je refuse de devenir comme cela…. Alors, oui, cela me coûte, quelque fois, de traverser une journée de travail.
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