Wednesday, October 17, 2012

Aventures de la Smala : le retour en train (pitié, plus jamais ça !)


Déjà quand le taxi (la fourgonnette, oui !) est arrivé nous chercher, cela gueulait déjà dans la maison ! Quatre s’était levé très en retard, Deux n’était toujours pas prête (elle repassait sa jupe pour la énième fois !) et Trois attendait la fin de Télématin pour lever ses fesses du fauteuil !

Quant à Un, il était sur le pas de la porte avec ses valises depuis une heure ! Moi ? J’étais affalée dans le canapé de la bibliothèque à maudire la fin des vacances.

Trente minutes plus tard, nous étions tous assis, aussi sagement que possible, dans le véhicule sous l’œil amusé du chauffeur. Il a nettement déchanté quand, au bout de cinq cents mètres, Deux a braillé un « Merdus, j’ai oublié mon rimmel ! » et exigé un « retour à la maison ». Trois, l’œil sur la montre, a décrété que « cela pourrait se résoudre au Monop’ du coin » et le taxi a redémarré sous les cris et larmes de Deux.

Lorsqu’il nous a déposés à la gare, il affichait un sourire de soulagement qui en disait long sur son calvaire des quarante dernières minutes.

La gare ? Un abribus en rase campagne avec à droite une route départementale desserte et à gauche un chantier abandonné. Pas de réseau (Quatre et Un s’agitaient les bras en l’air), limite un trou à rats typiquement parfait pour un serial-killer !

Trois commençait à stresser. Quatre s’était affalé à même le sol pour « récupérer de ces vacances de fous ».

Quand l’heure du TER a sonné (ouais, ne croyez pas non plus monter dans un TGV ici ! Ils passent néanmoins ils n’arrêtent jamais !), tout le monde était droit comme un piquet avec valises à la main, prêts à se jeter dans la fosse aux lions (les locaux ?). Lorsque le TER est arrivé en gare, nous avons compris le nom Régional dans la dénomination de la bête ! « Quoi, y’a pas la clim dans cette merde ? » lança Deux épouvantée. « Et, c’est crados ! » renchérit Quatre qui n’arrivait pas à distinguer le sol des fauteuils.

Deux s’assit sur sa valise (au risque de la plier en deux !) et Quatre jugea plus sûr de rester debout et s’évertua pendant une heure quarante-cinq à esquiver toute tendance du train de le toucher. Il remuait dans tous les sens avec une aisance incroyable pour un mec si figé d’ordinaire.

Trois s’est assise sagement sur un fauteuil en dépliant son carré Hermès et en sortant un sac de congélation, « pour l’isoler et le laver à la maison ».  Un suivît le mouvement de Trois en posant les pieds sur le fauteuil d’en face « crade pour crade ! » en lançant des œillades à son iPhone qui avait, enfin, un réseau « acceptable à une vie sociale normale ».

Quant à Bibi ? J’étais dans un état second (je cumulais le stress post-vacances, l’idée de revenir à la réalité, l’hystérie de Deux, le cynisme d’Un, la bonne humeur de Trois et la consternation de Quatre sur le genre humain !) et j’étais, également, assise sur ma valise à fixer mes ballerines.

Après le trajet en TER (et les arrêts toutes les dix minutes dans des coins paumés, tous shootés à l’iPhone par Quatre, histoire de bien montrer son « supplice » à ses potes), nous avons pris un train « civilisé », c’est-à-dire avec sièges propres, bar ambulant, prise électrique pour brancher iPhone/iPad/Nano, climatisation, valises partout, gens agités et peu aimables et surtout, surtout des voisins à qui parler (essentiel pour Trois).

Quand Trois a investi sa place, elle a engagé la conversation avec la petite vieille accompagnée de son chat et n’a pas cessé de papoter pendant quatre heures. Quatre était collée à moi (histoire de ne pas répéter le traumatisme du repas en plein air !) et Deux croisait et décroisait ses longues jambettes pour attirer l’œil des deux surfeurs, passablement amorphes,  à deux rangées de nous. Un gérait comme il le pouvait tous les messages qui s’amoncelaient sur son « bébé » et avait retrouvé son aspect habituel (air renfrogné et concentré – « con tout court » dixit Quatre, grognement de joie à chaque sms, demi-sourire pour les dépêches du Monde !), sans compter les chats dans leurs cellules de voyage.

A nous seuls, on occupait la moitié du wagon et on faisait du  bruit pour l’ensemble du train (surtout Trois et Deux qui avait enfin attiré l’œil des deux blondinets).

Quatre m’a proposé un film « pour nous isoler des cons » et j’ai acquiescé. « N’importe quoi pourvu que je n’entende plus Deux ! » ai-je répondu.

Bon, vous me direz, passer deux heures à regarder un film sans queue ni tête en « couple » avec Quatre, ce ne fut pas non plus une sinécure !

A l’arrivée, les adieux entre Trois et la mémé à chat-chat furent déchirants ; elles s’échangèrent leurs numéros de téléphone « fixe » et s’embrassèrent les yeux humides.

Un était en transe à l’idée de retrouver « enfin » la civilisation et s’était déjà énervé après un chauffeur de taxi. « Ah, la vraie vie ! ». Deux donna, sans préavis, ses adresses mail/twitter/facebook/Yahoo/MSN/Badoo/Blackberry aux blondinets (qui n’en demandaient sûrement pas autant !) et sautilla comme une gazelle jusqu’au taxi.

Quatre avait retrouvé son allure de citadin, traînant les pieds, soupirant d’un air peu avenant et surtout, le top du top chez Quatre, son portable sonnait toutes les deux secondes avec comme cri de ralliement « Ouaaaaaaaaaaaais, mec !! ».

Je ne vous parle même pas de Bibi. J’étais désormais éteinte, en mode « veille sanitaire » pour les mois qui allaient suivre. Je m’adapte mal à la ville.










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