Au
risque de me faire haïr (chic alors…), je me dois encore de commenter un fait
d’actualité. Mercredi 15 août, en plein déjeuner familial, la discussion a
dérapé sur le texte lu dans les églises catholiques en ce jour de l’Assomption.
Chez
nous, la majorité est catholique avec deux ou trois orthodoxes et protestants.
Bref, nous sommes des chrétiens…. Cela ne prévient, malheureusement, pas des
crétins !
Ainsi,
la discussion a viré à l’hystérie quand un d’entre nous a mis la messe pendant
l’apéritif et nous a gratifiés de sa « sublime vision » de la famille
« normale » (le Larousse peut-il rayer ce mot pour l’édition 2013,
merci ?!).
Tout
le monde a, évidemment, grandement approuvé (surtout pas de vague, on connaît
la tendance familiale aux règlements de compte pendant les repas dits
« traditionnels » !) sauf deux idiots : le protestant (le pauvre
malheureux est un peu sourd… ça peut aider dans cette famille !) et moi (« évidemment »
s’est insurgée la Grande Tante). Les Orthodoxes, me direz-vous ? Ils
fixaient leurs assiettes.
Evidemment,
c’est sur moi que tout le monde a foncé armes à la main. « Tu es trop
tolérante sur tout, c’est insupportable ! » m’a-t-on asséné peu
aimablement.
D’accord
je suis trop compréhensive sur de nombreux sujets, mais je suis profondément
attachée à des valeurs sûres qui sont pour moi les bases incontournables :
la politesse, l’honnêteté, la loyauté et le respect des lois civiques.
Point ! Après, chacun est libre de vivre, d’aimer, de penser comme il
l’entend… A une seule et unique condition : qu’il n’empiète pas sur la
liberté de penser et d’action de son voisin.
Alors,
ma réplique en plein repas « Vous êtes
chrétiens et tolérants comme moi je suis la Vierge Marie ! » est
assez mal passée (si vous excusez cette formulation familière !), malgré
le soutien tout souriant des trois « exogènes ».
Mon
procès en Inquisition a été diligemment mené mais j’ai refusé d’abdiquer devant
« l’intolérance, le manque d’amour
pour son prochain et d’un minimum de chrétienté ». Tout le
monde peut avoir ses idées, son application d’un texte sacré, ou sa doctrine
religieuse, mais, la tolérance est un minimum vital de nos jours.
L’extrémiste,
quel qu’il soit, ne doit pas avoir le dessus sur l’humanité et l’amour. Quel
que soit la définition de l’amour.
Alors
pourquoi tirer à vue sur les mariages (et adoptions, donc) homosexuels ?
Là, je le sens, il faut que je précise que, en effet, je suis bien
hétérosexuelle ; Ce que j’ai dû également dire à l’ensemble de ma famille
présente…
« Encore heureux » a lancé peu élégamment ma cousine
germaine (dite « la cruche »). Mon protestant et allié a bien tenté
un soutien moral et chrétien mais s’est retrouvé à l’orée d’une nouvelle
Saint-Barthélemy ; Il a battu en retraite en prétextant qu’il avait « mal
entendu ». Après coup, j'ai songé que les absents ont eu bien raison ce jour-là !
« Tout
compte fait » a commenté ma cousine « t’es un peu intégriste
aussi ! » sous les hourrah de la foule en délire. J’ai même crû
qu’ils allaient me mettre au bûcher, ces crétins !
Tout
cela, parce que j’ai osé dire à haute voix que l’église ne me dicterait pas ma
façon de penser, ma vision sur le monde, mon avis sur l’amour en général et que
je refusais de considérer que tout ce qui n’était pas dans les « normes »
était « anormal, merdus ! ».
Ma
Grande Tante Sophie a hululé à mort pendant dix minutes disant que j’étais
« une brebis égarée » et que le Seigneur allait être
« contrarié » de ma conduite « hors de propos ». J’ai
répondu narquoisement que je « m’arrangerai avec ce dernier quand je le
verrai », ce qui n’a pas amélioré ma position.
J’ai
eu, indubitablement, droit au cours théologique de la doyenne de la famille qui
a assommé l’ensemble de la tablée entre le fromage et le dessert.
Puis,
une lumière a jailli dans ces ténèbres. Mon petit cousin, sept ans, m’a regardé
et a énoncé à notre tante un touchant « Mais, si Lisa ne peut pas penser
autrement que vous, c’est de l’intolérance, alors ? ».
Diantre !
Le petit avait résumé la situation. Sa mère a défailli de voir son prodige
soutenir ouvertement « la princesse rebelle ».
J’ai
préféré m’éclipser lors de la discussion animée sur l’éducation de « ce
pauvre » petit et j’ai salué mon compagnon de galère (et protestant
préféré) qui devait, lui, rester stoïque jusqu’à la fin afin de raccompagner la
Grande Tante Sophie !
A
l’heure où j’écris, l’Inquisition se poursuit et l’ensemble des troupes prévoit
une grande messe familiale d’ici la Toussaint pour éviter (et je cite) que
« la Princesse Rebelle souille aussi les textes avec l’allumage de ses
citrouilles hérétiques ».
Chez nous aussi, c’est tolérance zéro !
Te fatigue pas, de toute façon tu iras en Enfer. Comme toutes celles et ceux qui écoutent du rock ! Dixit ce cher Benoit XVI lors de son "intronisation" (on dit comme pour les Papes déjà ?).
ReplyDeleteJ'espère bien car, au rythme où cela va, je m'amuserai mieux en Enfer... Et puis, l'enfer est pavé de bonnes intentions (et sûrement de jolis garçons !)... xoxo
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