Tuesday, August 21, 2012

Aventures de la Smala : Première Journée de vacances en famille


Ce matin, vers cinq heures trente, je me suis réveillée et j’ai pensé immédiatement au fait que j’avais oublié de préparer mon déjeuner du midi. Puis j’ai réalisé que j’étais en vacances et là, je me suis dit « Mais, cela ne va pas la tête, ma pauvre fille ! Cinq heures trente du matin ! Rendors-toi ! ».

J’ai vite compris que cela n’arriverait plus quand, au bout de trente minutes, je me tournais et me retournais largement dans le lit. J’ai donc pris une décision irréversible : me lever et descendre.


A six heures du matin, c’est rude, surtout quand toute la maisonnée dort profondément et que vous devez descendre l’escalier en vis doucement afin d’éviter le craquement du bois. Bon, honnêtement, j’ai eu une vision merveilleuse sur les chatons de la maison qui dormaient sur le fauteuil devant le poêle à bois. Cela ronflait de concert. Un vrai moment de bonheur.
 

Cela s’est gâté quand j’ai entendu remuer à l’étage ! Premier descendu, première question : – le café est prêt ? (il se croit à l’hôtel ou quoi ?)



Je n’ai pas répondu jusqu’à ce que le deuxième élément perturbateur de mon petit moment de bonheur arrive et renchérisse sur la question du jour « Y’a du café ? ».


J’ai vite compris que la journée allait être longue quand les troisième et quatrième larrons sont descendus à leur tour, la gueule enfarinée, le teint blême et d’une humeur de dogue en marmonnant « café, café ».



J’ai pensé à les éliminer comme au Cluedo, mais encore aurait-il fallu que je les fasse disparaître au fond du jardin dans un trou que je me refusais de creuser pour ne pas être épuisée dès le premier jour de mes congés !

Pendant le petit déjeuner que j’ai préparé, mis sur la table, servi (et débarrassé ensuite !), Un, Deux, Trois et Quatre ont, dans un premier temps, râlé sur le temps du jour (17°, pluie fine), le programme du jour (courses chez Super U, corvées de vaisselle, visites des voisins, promenade au cimetière en soirée), le programme du soir (rien à la télévision, belote ou rami ?) et surtout sur les prévisions des repas suivants.



Ah, oui, chez nous, on prévoit les repas de la journée et du lendemain le matin et des jours suivants, dès le premier petit déjeuner. Et évidemment, nonobstant le fait que j’avais prévenu tout le monde avant de partir (hors de question de faire la cuisinière de service pendant un mois !), ma programmation a été fraîchement accueillie. J’ai entendu des « Ah, encore ! », des « Moi, je préférerais des pâtes », des « je suis au régime, tu le sais ! » et des « moi, je m’en fous, faites ce que vous voulez ! » (ce qui se traduit par : Je finirai par manger autre chose !).

Tant bien que mal (surtout mal !), on a établi le programme culinaire de la semaine et on a attaqué la liste des courses. La première feuille était dévolue pour la logistique (javel, etc.) et la deuxième à la nourriture. J’aurais dû me douter que cela finirait dans les larmes et le sang quand Deux a dit « Comme je ferai la vaisselle le matin, je veux du Mir Vaisselle à la framboise ». Un a lancé un regard chargé de reproches et Trois a clairement indiqué qu’il refusait tout produit non bio. Quatre était trop occupé avec son casque et son Nano pour prendre part à la discussion. Son seul but, au Super U, sera de trouver le rayon Biscuiterie.

Tout le monde avait son opinion sur le produit vaisselle, l’adoucissant, le papier toilettes, sans parler du papier essuie-tout (nous sommes des grands consommateurs !) mais quand le deuxième feuillet a été attaqué, le pugilat a viré au drame en quatre actes !

Outre les ingrédients de base familiaux (épices, légumes, veau, fromage et salade), chacun avait son idée sur la conception des recettes du programme culinaire. Au bout de trente minutes de discussion houleuse autour de « beurre light » ou « sauce soja bio », j’ai arraché la liste des mains de Trois, j’ai décrété un cessez-le-feu et j’ai imposé un régime dictatorial (j’ai vite viré chef de meute, Quatre se ralliant à moi histoire de s’assurer à manger régulièrement !).

Le tour d’occupation de la salle de bains a viré au délire à la Monty Python et cela nous a pris la matinée pour y passer à tour de rôle, en pestant contre les serviettes humides, le sol transformé en piscine olympique et le tube de dentifrice débouché sur le lavabo !
Le voyage en voiture a été long grâce à la bienveillance de Trois qui a mis à fond du Joe Dassin et a décidé de lancer un concours du plus mauvais chanteur (largement gagné par Un).

Les deux heures à Super U ont été les plus longues de ma vie. J’ai même regretté mes heures au bureau ! Entre Quatre qui squattait le rayon « biscuits/soda et compagnie », Trois qui a mis trois quarts d’heure pour choisir un camembert et Deux qui a discuté avec tout le monde (et qui nous a mis la honte avec son humour à 20 centimes d’euros !), j’ai passé le reste du temps avec Un qui a contesté tous mes choix, à chaque rayon.

La seule non contestation a été lors du passage en caisse. Ma carte bleue étant visiblement la seule à recevoir l’unanimité !

Le retour à la maison et le rangement ont été du même acabit : râlement, incapacité à se baisser, refus de porter un pack d’eau dans les réserves, contestation sur la marque de mozzarella prise, etc. je vous en passe et des biens plus drôles !

Bref, quand je me suis couchée ce soir-là, j’ai compté le nombre de jours qui me restaient à essayer de maintenir l’unité familiale… Et là, devant le nombre, j’ai senti le désir de descendre et de manger une glace au caramel.

Merdus ! La souris Quatre était déjà passée par là.

Au prochain tour au Super U, j’achète une tapette !





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