Il y a fort longtemps, sur une autre planète (du temps où j’étais jeune, belle, ferme et intelligente), j’ai eu, moi aussi, cette envie de partir à la veille de la grande épreuve. Enfin, partir, pas vraiment. J’ai adoré cette partie de ma vie et j’en ai apprécié tous les instants.
Je ne sais pas à quoi cela tenait à l’époque, mais je sentais qu’il fallait se réjouir d’aller en cours tous les jours, de supporter certains profs, certains élèves, ne pas aimer le joli garçon de terminale C (oui, c’était un autre temps… maintenant, on dirait S) au risque de voir ma meilleure copine se suicider au bras de mon mec, bref… la litanie habituelle de la vie d’un(e) élève !
Alors, oui, j’ai eu le bac (B pour ceux qui veulent savoir…. ES), sans (trop) réviser, en prenant du temps pour m’aérer (un conseil d’un prof !) sur la plage de temps en temps (tous les après-midis), passer du temps avec un camarade (on allait au cinéma pour compléter nos connaissances) et surtout lire d’autres livres que ceux prévus dans le programme officiel !
La philo fût la première épreuve (cela ne change pas d’aujourd’hui) mais avait eu lieu deux semaines avant les autres épreuves… et, je peux vous assurer que je n’avais pas plus révisé pendant ces autres jours.
Alors, ayant une petite sœur qui passe actuellement le diplôme, je me suis dit « Et pourquoi pas ?! ». Bon, je vais vous épargner ma science, mes références et autres idioties, mais plutôt commenter dans le sens où je n’aurais jamais osé le faire à l’époque (quoique, avec des sujets pareils…).
Epreuve de Philosophie 2012 :
En L
- Que gagne-t-on en travaillant ?
Du fric ! Cela me semble tellement évident comme réponse que cela est trop simple (ou alors le sujet est simpliste !). Non, on pourrait répondre aussi le sens de la communauté, le sens du devoir, l’épanouissement (ça, ça m’étonnerait fort pour certains emplois, mais bon, passons !), la maturité nécessaire, du pouvoir, de la gloire et du fric… Point barre ! De l’argent !
- Toute croyance est-elle contraire à la raison ?
Toute raison est-elle contraire à la croyance ! Non, mais ce n’est pas possible de poser une telle question. Bon, la possibilité de trois parties est très adaptée à ce sujet ! Un : la croyance ; deux : la raison ; trois : « mais, je n’en sais rien ! ». La troisième partie est particulièrement intéressante. Pour ma part, je dirai : non, croyance et raison peuvent faire bon ménage, en tous les cas, dans mon cerveau.
- Un texte de Spinoza
Le texte de Spinoza ayant pour thème principal : Traité théologico-politique, je me vois très bien, m’évanouir devant la feuille blanche, respirer fort, prier Dieu et ses saints (et toute la clique !) de me donner une seule idée en moins de quatre heures, et enfin partir dans un délire futuriste sur la politique en théologisant le tout. Oh….je sens la surchauffe !
En S
- Serions-nous plus libres sans l ’Etat ?
Evidemment, et à quoi cela nous mènerait ? Tant que l’on y est, on fait nos valises, on annexe un îlot (oui, enfin, on se contentera d’un rocher) et on établit son propre état. Et puis quoi ? Une fois que nous avons la liberté, on a du pouvoir, et on impose une dictature, histoire que le premier étranger qui pointe son nez sur NOTRE rocher comprenne vite qui est le chef (de l’état !). CQFD.
- Avons-nous le devoir de chercher la vérité ?
En tant d’Historienne, je me dois de répondre oui… mais en y réfléchissant bien, la vérité n’est pas toujours bonne à dire. Soyez honnêtes, si nous avons eu (ou toujours) des journaux intimes, des tiroirs secrets et autres cachettes, c’était pour ne pas dévoiler la vérité. Notre vérité. Ce n’est pas forcément mentir. C’est juste notre vérité. (PS : je commence à aimer ce jeu idiot… Pourvu que ma sœur ne tombe pas sur mes réponses !).
- Un texte de Rousseau (« Emile »)
Oui, c’est vrai, j’ai eu l’idée de crier (ou écrire) « Jean-Jacques, c’est Jean-Jacques son prénom, pas Emile »… Mais à quoi bon ! Alors, si je me souviens bien de ce texte, il s’agit de l’art de former les hommes. Eh bien, honnêtement, les filles, nous ne sommes pas sorties de l’auberge, comme dirait ma grande tante ! (Oui, je sais, c’est Hommes… mais c’était trop tentant !).
En ES
- Peut-il exister des désirs naturels ?
Désir… hum,… Cela devient intéressant…. Je sens que cela monte … (Chéri ! Tu peux venir un instant, s’il te plaît ?).
- Travailler, est-ce seulement être utile ?
Non, mais comme je ne peux pas faire autrement, je travaille (sauf, si je gagne à l’Euro Millions©) ! Mais qui a pondu ce sujet ? Quel élève ne va pas être tenté d’écrire un simple mais expressif « NON ». Si j’étais le correcteur, à ce « Non », je mettrais 20/20, je vous préviens de tout de suite !
- Un texte de Berkeley sur l’obéissance passive
Obéissance ? Passive ? C’est une plaisanterie ou une provocation ? Je parierais bien sur une troisième hypothèse, mais ce n’est pas le sujet. Berkeley…. Il ne manquait plus que lui pour finir en beauté… Allez, je suis d’une désobéissance active. Ça te suffit, Monsieur le Correcteur ?
Pour clore le sujet, j’aurais adoré disserter sur les sujets d’Histoire suivants :
- « La décolonisation de la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 1960 » : J’aurais sûrement écrit toutes les paroles de la chanson de Michel Sardou « Le temps des Colonies »… Histoire de faire chanter le prof !
- « L’Europe dans la guerre froide (1947-1989) » : L’avantage avec mon grand âge c’est que j’ai vécu en direct la chute du Mur de Berlin et les dernières années de la guerre froide… autant dire que, à ce moment précis, j’ai, vraiment, l’impression d’être un dinosaure !
Alors, pour être objective avec ces réponses, je n’aurais jamais eu la moyenne à l’épreuve de Philosophie (quoiqu’avec mon « NON », qui sait !), mais j’aurais bien ri en rendant la copie
Pas vous ?
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