Wednesday, November 25, 2015

La liberté de lire et de pensée (er) par moi-même, quelque soit le livre....

Avertissement  ce papier a été écrit et 
planifié avant le 13 novembre : 

Ce papier n’est pas dévolu à alimenter une polémique et n’a aucune intention de valoriser ce courant de pensée. Il n’est qu’une réponse à une simple question posée par un lecteur et il n’est relié qu’à ma propre réflexion et mon expérience. 

Avant tout, je voulais juste que vous relisiez ce document qui est la base de mon éducation, un des piliers de notre pays et qui ne devrait jamais être bafoué, oublié, et/ou discuté. 




Je ne voulais pas écrire ce papier mais un commentaire écrit sur mon blog –non publié à la demande de ce lecteur – me posait une question simple : 

« J’ai lu vos articles(1) sur votre passion pour l’Histoire – notamment une période récente – et je suppose que vous avez lu de nombreux livres ; Avez-vous lu le livre dont tout le monde vomit le titre et l’auteur dernièrement ? » 

Ce lecteur ne cite à aucun moment la période, le nom et le titre du livre incriminé, comme si c’était honteux. 

Pourtant tout le monde a compris de quel livre il parle et je ne le citerai pas non plus autant par respect pour ceux qui en ont subi les affres que pour éviter tout flot de bile inutile. 

Pour répondre à ce lecteur, oui, j’ai lu ce livre dont je possède une édition publiée aux Nouvelles Editions Latines il y a quelques décennies. 

Pour le dire clairement, non seulement ce livre est mal écrit, rébarbatif, redondant, particulièrement nauséabond, mais il est, personnellement, l’archétype du livre que personne n’a vraiment pu finir sans se forcer ; Autant par le mauvais style d’écriture que par les idées énoncées – si on peut imaginer un instant que ce soient des « vraies » idées. Ce livre est une des "références" du nazisme, non l'unique comme certains peuvent le penser.

Car il n’y a rien à sauver ou à retenir dans ce livre d’autre que ceci est un ramassis d’idées immondes et inutiles à l’Humanité. 

Pourtant, l’interdire et le bannir ne font que renforcer la volonté de certains de le banaliser et de le promouvoir. 

L’effet de masse a été le levier majeur pour l’avènement de cet homme et la distribution massive lors des mariages dès 1936 a fait penser à beaucoup que tout le monde avait lu et approuvé ce livre. 

Mais combien de personnes ont vraiment lu  ? 

Combien l’ont appréhendé comme il doit l’être, un témoignage historique qui a amené une des pires périodes de l’Histoire ? 

Car à vouloir impérativement l’oublier me fait penser aux autodafés établis par le même régime honni qui pensait que certains livres ne devaient pas être lus. 


« L’oublier, ce serait insulter les morts. 
Le brûler ? Ce serait adopter la méthode des nazis. » 
Simone Veil

Pourtant, la quasi-totalité de l’Humanité possède un cerveau en état de marche qui lui donne le pouvoir de lire, comprendre et ne pas adhérer à des propos qui ne sont pas dans sa nature, dans son éducation et dans ses convictions profondes. 

Nous avons tous nos propres valeurs qui, si nous sommes suffisamment éduqués et équilibrés, ne peuvent pas être remis en cause par un livre –abject-.

Depuis le temps que je m'intéresse à cette période, que je lis, regarde et visite tout ce que je peux pour continuer à comprendre, rien n'a jamais fait évoluer mes pensées profondes, mes valeurs humanistes et ma foi en l'être humain, même si, en regardant de plus près, l'être humain est le plus terrifiant être vivant qui soit sur terre.

Cela n'a pas fait de moi quelqu'un de déviant, étrange, fanatique et j'en passe car, heureusement, mon cerveau sait faire la part des choses.

En tant qu’auteur de romans, notamment, j’ai écrit, il y a trois-quatre ans, un roman qui a pour base cette période, justement. On suit la trajectoire de deux personnes, une française et un allemand, de 1938 aux débuts des années 2000 avec en filigrane les soubresauts de l’Histoire. 

Toutes ces lectures historiques m’ont servi de base pour ne pas être hors-sujet, ne pas faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre, rester objective et surtout montrer que tout n’est pas blanc ou noir, juste ou mauvais. 

A la fin de ce roman, j’ai ajouté la bibliographie- ici photo volontairement floutée- car pour comprendre il faut lire tous les aspects d’une période ; 



En Histoire, on ne peut pas se contenter de lire que la version « normalisée ». On ne peut pas rester d’un seul côté, on ne peut pas prendre parti, on ne peut pas chercher à expliquer ce qui n’est pas explicable au moment M. 

Car l’Histoire s’est déroulée dans un contexte différent et des circonstances extraordinaires qui ne peuvent pas être jugées avec notre regard contemporain ; Il est évident qu’avec les informations que nous possédons a posteriori, il est tellement plus simple de juger… 

Alors, pour en revenir au sujet évoqué par le lecteur, j’estime avoir le droit de lire tout document qui m’offrira la possibilité de comprendre, aimer, détester, pleurer, rire, me sentir petite, ou grande, expliquer, révolutionner, etc. 

« Penser c’est raisonner ; La liberté de penser doit nécessaire être la liberté d’être raisonnable et non de penser n’importe quoi. Il y a des limites au droit de penser mais ces limites doivent être celles de la raison, aussi bien logiquement que légalement. Aucun droit n’est absolu. Tout droit suppose des devoirs. » Nous enseigne-t-on en philosophie… 

J’ai personnellement toujours aimé cette phrase de Spinoza

« Il ne peut se faire que l’âme d’un homme appartienne entièrement à un autre ; personne en effet ne peut transférer à un autre, ni être contraint d’abandonner son droit naturel ou sa faculté de faire de sa raison un libre usage et de juger de toutes choses ».






(1)articles cités par le lecteur :

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