Wednesday, February 26, 2025

Âme brisée d’Akira Mizubayashi - retour de lecture

 


merci à Rozzzie pour ce cadeau et cette découverte : https://labibliothequeroz.wordpress.com/


Résumé :

« Rei éprouva comme une brûlure d’estomac, une chaleur acide, à la fois intense et diffuse, qui vous monte à la gorge. Un énorme bloc d’émotions glacées se mettait à fondre peu à peu sous l’effet de cette chaleur intérieure dormante. Le temps se défossilisait, recommençait à trembler. »
Tokyo, 1938. En pleine guerre entre le Japon et la Chine, quatre violonistes amateurs se réunissent régulièrement pour répéter. Un jour, ils sont interrompus par des soldats, soupçonnés de comploter contre le pays. Caché dans une armoire, Rei assiste à l’arrestation de son père. Cet événement constitue pour lui la blessure première qui déterminera son destin… Mais le passé peut-il être réparé ?


Mon avis :

Ce roman est d’une pudeur et d’une tristesse plein d’humanité, d’Histoire, de petites histoires, d’espoir et de désespoir…


Jacques Maillard est un luthier qui adore son métier ; adopté par un ami de son père, il jongle avec deux cultures. Car Jacques s’appelle Rei et est japonais.


Pendant onze ans, il a vécu avec son père, à Tokyo, jusqu’en 1938, pendant la guerre sino-japonaise.

Son père, professeur d’anglais, féru de musique et excellent violoniste, tenait un groupe avec trois étudiants chinois. Ils se rassemblaient pour parler musique mais surtout répéter, notamment Schubert.


Un soir, des militaires les arrêtent et ils disparaissent de la vue de Rei, caché dans l’armoire.


Pourtant un officier le découvre et lui donne le violon (fabriqué en France, à Mirecourt) de son père, piétiné par un autre soldat.


Des années plus tard, alors qu’il est établi, sollicité par les meilleurs violonistes du monde, sa compagne lui pointe une jeune violoniste japonaise, surdouée, qui mentionne son grand-père, ancien militaire, grand amateur de violon… elle y voit un infime lien avec ce qui s’est passé à Tokyo.


De courriel en courrier, Midori, la jeune violoniste, s’avère bien la petite fille de cet officier et ouvre un pan de la vie de son grand-père à Rei-Jacques qui comprend bien des choses sur ce violon brisé mais sauvé.


Petit à petit, on découvre l’âme brisé de Rei, sa passion pour se former à la lutherie afin de réparer le violon de son père, l’âme dudit violon ayant été cassée, brisée, réduite. 


Quand, un mail de Chine arrive, Rei retrouve une des étudiants et un cadeau du ciel le replonge dans ses racines, sa vie, sa culture et sa vie.


Ce roman est court mais intense et les relations passés/présents sont absolument magnifiques… la frontière entre le monde et l’au-delà est sous-jacent et quelques âmes visitent le récit…


Car oui, un objet possède une âme, une histoire et sa présence à nos côtés n’est jamais anodines…


A travers la vie de Rei, de sa compagne, de Midori et sa mère (fille de l’officier), de l’étudiante chinoise, vieille dame désormais, on ressent tout le poids de l’Histoire sino-japonaise, de la brutalité, de la volonté de survie du peuple japonais, de la lutte pour une identité, mais aussi l’amour d’un fils pour son père, l’amour pour la musique salvatrice, le lien avec le passé, avec ceux qui nous avons perdus, mais qui demeurent en nous.


La plume est belle, légère, mélancolique, virevoltante parfois mais d’une extrême pudeur, nous enchaînant au parcours de Rei et de son père… 


Roman envoûtant que j’ai lu d’une traite. 

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