Friday, October 25, 2024

Le Pays blanc de Marjorie Tixier - retour de lecture

Résumé :

1926, Nowa Wieś. Jamais Helena n’aurait imaginé quitter la Pologne, ce pays blanc qu’elle aime tant, et sa sœur jumelle Broni qui est comme une seconde âme pour elle. Pourtant, afin de sauver l’enfant illégitime de Broni, elle part pour un exil sans retour avec le nourrisson. La France sera leur refuge, et le silence d’Helena la garantie de leur survie. Du moins le croit-elle.
2022, Paris. Thomas n’a jamais réussi à parler avec sa mère, Dorothée, de son pays d’origine qu’elle a effacé de sa mémoire, jusqu’au jour où les questions deviennent trop nombreuses et trop pressantes. Il sent qu’il doit « retourner » en Pologne, reprendre l’histoire là où elle s’est arrêtée.


Mon avis :

Ce roman joue avec les temporalités… deux voire trois parfois… 


Au début, on fait la connaissance de Thomas, artiste peintre, qui vit à Paris, se pose des questions sur sa famille maternelle et ses ramifications avec la Pologne. Il décide de partir là-bas pour retracer le parcours de cette arrière- grand-mère qui a coupé les ponts avec son pays et sa famille.


Puis on découvre les jumelles, Broni et Helena, leurs vies, leurs complicités et les conditions de vie rudes. Quand Broni tombe enceinte de l’amour de sa vie, Szymon, elle sait qu’elle ne pourra pas garder l’enfant adultérin. Elle est mariée, vit chichement dans cette Pologne pauvre et pressé entre deux nations qui la convoitent. Sa jumelle, Helena, se voit sacrifier pour emmener et élever au loin, cette petite fille. Cela sera la France où tant de polonais viennent travailler dans les mines ou les usines. 


Helena part avec le bébé, arrive en France, s’y établit, trouve un bon travail, une maison bourgeoise pour élever sa nièce, désormais sa fille, et se sacrifie encore pour éviter de souffrir d’amour, comme sa sœur.

Là-bas, sa jumelle est restée avec leur mère, et a sacrifié son amour pour éviter tout écueil à ses enfants et sa famille.


Marjorie Tixier développe la thématique de la gémellité, de la recherche des ancêtres, de la culture d’une lignée et des répercussions des secrets et non-dits sur les générations descendantes.


Comment retrouver la trace d’une histoire quand tant de mensonges ont couvert les pas dans la neige polonaise…


Pourtant le hasard ou le destin ne sont-ils pas là pour veiller dans la découverte de cette quête ?


La romancière nous offre un roman plein de peinture, littérature, poésie entre la France, terre d’exil, et la Pologne terre des ancêtres… 


Pourtant, malgré l’histoire triste de cet arrachement et du sacrifice fait par les personnages, j’ai eu, de temps en temps, un manque d’émotions ou de souffle romanesque pour en faire un coup de cœur.


Là, où sent poindre l’émotion, l’amour, le vide du manque, la narration est trop expédié et sans émoi : telle la fuite de Helena avec sa nièce qui semble, comme par magie, traverser tout le continent européen en pleines années 20 début 30…. Une femme seule, avec un bébé juste né, sans appui, sans aide… qui maîtrise mal les langues… 


Pourtant ce roman se déroule facilement grâce à la plume de Marjorie Tixier qui est fluide, agréable, sans accours.


Ce roman aurait pu être un coup de cœur sans la fin trop facile, convenu et, encore, expédiée. 


C’est toutefois une belle lecture, en sus elle cite un des plus beaux films jamais vus depuis des années : le polonais Cold War.

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