Thursday, August 17, 2023

Derniers jours à Berlin de Harald Gilbers - retour de lecture



Derniers jours à Berlin de Harald Gilbers (10/18)

Résumé :

Berlin, fin avril 1945. Le Troisième Reich vit ses dernières heures. Le commissaire Oppenheimer et sa femme Lisa se terrent dans le sous-sol d’une brasserie en attendant la capitulation. C’est leur ami et néanmoins truand Ed qui les y cache. Mais le chaos de la défaite ne les épargne pas. Le couple est séparé, et Lisa, violée.
Alors qu’Oppenheimer traque un débiteur pour le compte de Ed, il tombe sur des documents concernant le violeur de sa femme, le déserteur russe Grigoriev, et découvre qu’il n’est pas le seul à en vouloir à cet homme mystérieux. Grigoriev, qui s’est emparé d’une valise au contenu gardé secret et passée en contrebande par un certain Roski, est en effet l’objet d’une traque sans merci. Il s’agit de mettre la main sur du matériel primordial aux projets nucléaires des nazis…


Mon avis :


Nous revoilà avec l’ex-commissaire Oppenheimer qui, avec son épouse Lisa, essaie de survivre à l’arrivée des troupes soviétiques dans un Berlin ravagé, éventré, à terre.

Nous sommes quelques jours de la reddition du IIIe Reich, dans les ruines fumantes berlinoises, et tout le monde se terre ; principalement les femmes qui sont les premières victimes des soldats lambda de l’armée Rouge qui pillent, volent, tabassent et violent sans arrêt. Oppenheimer arrive à se cacher dans la cave d’une ancienne réserve à bière, appartenant à un malfrat pour lequel il bosse de temps en temps. 

Pourtant, malgré les précautions, Lisa va se retrouver face à ces bourreaux et se fait violer dans la cave. 

Dès lors, alors que Hilde, l’amie contestataire d’Oppenheimer est libérée de prison par les russes, reprend son domaine et loge des camarades, des amis etc., l’ex-commissaire travaille dans une boîte de « performances nues » et traque l’homme qui a violé sa femme. 

Il va croiser un officier du NKVD, Aksakov qui, lui-même, mène une enquête sur une bande de déserteurs russes qui veulent prendre le contrôle de Berlin.

Dans ce Berlin-là, où les alliés ne sont pas encore arrivés, mais où on comprend bien que le partage va se faire dans le sang et les larmes, certains pays ont posé leurs pions afin de réduire Berlin et l’Allemagne à un territoire sans intérêt, alors que les russes ont une autre ambition… faire un côté ouest - tampon avec l’U.R.S.S. afin de ne pas être attaqué par les américains (notamment).


Dans ce contexte de fin de guerre sur le sol européen, chacun essaie de sauver sa peau, de trouver des témoins pour éviter la prison pour avoir été membre du parti, participant aux massacres de l’est, ou simple soldat. Tout le monde règle ses comptes et les vainqueurs comptent les points.


Harald Gilbers nous plonge dans le Berlin en proie à la folie de la vengeance, de la faim, de la vengeance, de la haine et du règne sans partage des vainqueurs qui se livrent, entre eux, à une guerre de pouvoirs. 


Le personnage d’Oppenheimer ne sort pas indemne de la guerre, et nous montre cette période de folie absolue dans un Berlin fantomatique où tout le monde (vaincus et vainqueurs) se croise, se toise, se débrouille, se vend ou paie le prix pour les dignitaires nazis.


Encore un tome excellent de la saga de Harald Gilbers qui offre une vision sans complaisance de la « victoire » des alliés et des russes.

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