Tuesday, February 21, 2023

Cour Nord - retour de lecture


Cour Nord d’Antoine Choplin (Points)

Résumé :

Ce soir, dans un bar de la ville, Léo donne un concert avec son quartet de jazz. À quelques encablures, dans le hall de l'usine où il travaille, son père Gildas est allongé seul sur un matelas. Cela fait une semaine qu’il a débuté une grève de la faim pour s'opposer à la fermeture du site. Mais celle-ci semble aussi inéluctable que la distance qui s'installe peu à peu entre le père et le fils.



Mon avis :


Dans une ville du nord, en plein milieu des années 80, une usine est prête à être fermée pour raisons économiques. Les salariés décident de faire grève pour peser sur les discussions avec les patrons. Les jours passent et la motivation faiblit. Au milieu des grévistes, il y a Léo et son père, un des syndicalistes les plus écoutés.
Léo, lui, ne vit que pour la musique (hors usine), pour le Jazz, pour les répétitions avec son ami Gasp(ard).  

Quand l’usine entière est fermée sous peu, son père décide de faire une grève de la faim, seul, sous les regards médusés de ses camarades et de son fils.  

Le ballet entre le père et le fils est souvent silencieux. Ils ne se parlent pas, ou peu et le soutien de Léo à son père n’est pas le plus loquace. 

Antoine Choplin arrive, encore, en une centaine de pages à nous plonger dans les luttes ouvrières des années 80, mais aussi à remonter le passé sur les conditions de travail précédentes, la colère violente ou larvée des ouvriers sacrifiés sur l’autel de la rentabilité, leur lutte désespérée, parfois, pour ne pas céder aux sirènes de la prime ou au découragement. 

Au milieu de tout cela, il y a la relation entre Léo et son père… Tout ce passif accumulé, ces non-dits, ces sentiments tus qui peuvent blesser plus qu’on ne le pense, l’incompréhension devant un choix ; petit à petit, l’émotion est là suspendue comme une note de musique entre les deux hommes qui communiquent mal et se comprennent aussi mal… L’un ne comprend pas la passion du jazz de son fils et l’autre trouve inutile le côté jusqu'au-boutiste de son père. 

Quand une lueur possible apparaît, cela nous saisit à la gorge et l’émotion étreint…

Avec, toujours ce côté humaniste et un brin idéaliste dans le style minimaliste d’Antoine Choplin, et cela fait du bien, un grand bien, même si cela serre le cœur. 

No comments:

Post a Comment

N'hésitez pas... tous les auteurs aiment les commentaires....

Newsletters !

Les Archives

Le blog d'une ItemLiz Girl