Avec : Kris
Hitchen, Debbie Honeywood, Rhys Stone, Ross Brewster
Synopsis :
Ricky, Abby et leurs deux enfants vivent à
Newcastle. Leur famille est soudée et les parents travaillent dur. Alors
qu’Abby travaille avec dévouement pour des personnes âgées à domicile, Ricky
enchaîne les jobs mal payés ; ils réalisent que jamais ils ne pourront devenir
indépendants ni propriétaires de leur maison. C’est maintenant ou jamais ! Une
réelle opportunité semble leur être offerte par la révolution numérique : Abby
vend alors sa voiture pour que Ricky puisse acheter une camionnette afin de
devenir chauffeur-livreur à son compte. Mais les dérives de ce nouveau monde
moderne auront des répercussions majeures sur toute la famille…
Sortie
VOD/DVD : 28 février 2020
Durée : 1h41
***
Parce que Ken Loach (et son scénariste Paul Laverty)
sera toujours Ken Loach.
Parce que, cette fois, il y a un côté documentaire
qui pourrait éloigner certains spectateurs.
Parce que, contrairement à son précédent, il n’a pas
eu la palme à Cannes…
Il ne pourrait que « Sorry We Missed You »
(beau titre, plein de sens !) passe un peu inaperçu, hors admirateurs de
Ken Loach.
Cela serait dommage. Non seulement Ken Loach est
l’un des cinéastes contemporains les plus intéressants et percutants, mais sa
justesse, sa dénonciation d’un système et sa bienveillance sur les
« peuples », font de son cinéma une force.
Pas d’effets spéciaux, d’explosions, de galaxies à
sauver… Ici, c’est la Terre. Celle que dénonce Loach quand elle est blessante
avec les plus humbles, les plus démunis…
Que l’on soit d’accord avec ses opinions politiques
ou pas, Loach est un défendeur des classes modestes, des ouvriers.
Dans ce film, il dénonce les dérives d’un libéralisme exacerbé en montrant la vie d’un homme et de sa famille, broyés, épuisés, essorés par un système qui rabotent les acquis sociaux et les libertés individuelles.
Il nous renvoie vers nos vies, nos modes de
consommation et le fait que nous tournions la tête pourvu que notre petit
confort ne soit pas touché !
Dans la première partie, il nous montre la
pénibilité du travail, le rendement à outrance, l’exigence de l’employeur et
l’incitation à l’endettement dans l’espoir d’un meilleur lendemain…
La mère accumule les tâches, le père plie sous les
heures de travail sous pression de son patron, soumis, lui, aux diktats des
géants d’Internet.
Les scènes sont fortes, on pense au film de John
Ford et ses « Raisins de la Colère »…
A l’inverse de son précédent héro (Daniel Blake),
Ricky, lui, cherche un deuxième travail… comme sa femme, afin de rembourser
leurs dettes, donner un avenir (y compris dans l’assiette), pour leurs deux
enfants…
Et Loach se focalise, aussi, sur le fils, en pleine
crise d’adolescence, qui fait vaciller la famille…
Le film est bouleversant …
Ken Loach démontre que l’ultralibéralisme a fait
exploser le monde du travail, le rendant au-delà de la contrainte… proche de
l’asservissement.
Restent les valeurs familiales, l’ordinaire de la
vie, l’amour.
J'ai également adoré ce film, Ken Loach est toujours aussi révolté et incisif au fil des années !
ReplyDeleteKen Loach est essentiel...
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