Après une séance houleuse lors de laquelle le Comité des Fêtes avait été séquestré par Trois, Pétunia, Cousin Edmond, Tante Dinde et Deux (qui passait par là !), le tout en formation « tortue de guerre », autrement dit avec leurs bâtons de marche à la main, il fut décidé de rétablir l’organisation originelle pour les fêtes du Cochon (et « Pour le Petit Jésus, bordel ! »), c’est-à-dire : la Smala aux commandes.
Le calme était, enfin, retenu au village.
La discussion fut, également, tendue, dans la même soirée, avec le patriarche Cinq-et-Demi qui hurla pendant cinq minutes chrono contre ces « put**** de grenouilles qui se croient tout permis », ce qui appela un tonitruant « toi, le rosbif, tu prends ton brexit, et tu te casses » de Un qui avait, encore, abusé de la gnôle Edmondienne.
Suprême, magnanime, calma le jeu en énonçant quelques phrases types relevées dans « Comment gérer le stress ? », livre offert par Trois après le mariage de Bibi et Jamie-hince-version-blonde.
Ledit soir, la fête battait son plein ; la Smala avait mis les petits plats (en argent) dans les grands (en inox), les bouteilles s’accumulaient sur le bar et le DJ requis, « DJcountry » était le paysan musicos le plus couru du nord du département !
Après l’enregistrement des arrivants (qui avaient réservé auprès d’une Trois hyper « méga tatillonne »), chacun s’était vu placé à table dans le but « d’une mixité sociale campagnarde » par Deux, jupe aux fessiers, bustier pailleté, tong avec papillons dessus…
Quatre était au service, comme Pétunia, Cousines Sidonie et Aglaé (qui portait une longue jupe gitane qui lui valut quelques chutes mémorables !) ; Jamie-hince-version-blonde au bar avec Cousin Edmond et Suprême qui prêchait déjà aux piliers bien imbibés ; Tante Dinde était en cuisine avec Bibi et quelques « femelles » du village. Ça jacassait à tous les étages, tous les stands pendant que PapaCinq-et-Demi tenait le stand « pêche au canard » et Cinq-et-Demi jouait le Monsieur Loyal entre les tables…
Sur la table d’honneur (où la Smala avait prévu de trôner), était posé Edward dans un siège décoré en Faucon Millenium par un Quatre inspiré ; tout le monde l’embrassait ou le tripotait…
« S’il n’attrape pas le Choléra, on aura de la chance ! » Susurra Cousine Sidonie à Un.
« Qui a vu un rat ? » Gueula Pétunia en gesticulant, créant, ainsi, un mouvement de foule près de la broche à cochon !
« On va manger du rat ? » Couina un villageois qui n’avait pas taquiné que la gueuse.
« Qui ne veut pas de gras ?!!! » Râla Tante Dinde qui veillait sur les flageolets à la couenne comme sur le trésor des Templiers.
« Mais, noooon, heu, le Choléra ! » Gueula Un, encore plus imbibé.
« Le choléra est une toxi-infection entérique épidémique contagieuse due à la bactérie Vibrio choleræ, ou bacille virgule, découverte par Pacini en 1854 et redécouverte par Koch en 1883. Selon les estimations, il y a chaque année 1,3 à 4 millions de cas de choléra, et 21 000 à 143 000 décès dus à la maladie dans le monde. La plupart des personnes infectées ne manifestent aucun symptôme ou des symptômes bénins, et peuvent être traitées avec succès au moyen de sels de réhydratation orale. » Lança Suprême tel un maître d’école.
« Mais sérieux, on peut parler d’autre chose ? » Râla Bibi qui récupérait Edward des bras de l’éleveur d’oies qui lui faisait des guiliguilis.
« Amour de mon eau de vie, il est utile d’expliquer que nous vivons dans un pays ayant la possibilité de survivre décemment dans de bonnes conditions d’hygiène » Continua Suprême, badé par Trois et Cousine Aglaé.
« Il est tellement intelligent mon scoubidou en sucre » Soupira Trois.
« Il angoisserait, surtout, un régiment d’infanterie, oui ! » Persifla Quatre à Deux qui n’avait pas compris pourquoi un chat voulait donner un rat à Edward.
« Ça va couper l’appétit à tout le monde, merdus ! » Râla Cousine Sidonie toujours occupée à couper des tomates en losange.
A ces mots, le patriarche Cinq-et-Demi émit l’hypothèse que la France était une nation peu portée sur la propreté en argumentant sur le fait que l’hygiène dentaire était « préoccupante »… en regardant l’éleveur de vaches et son dentier argenté.
S’en suivit un débat franco-britannique sur les ravages des maladies, l’invasion des vikings, la trahison des anglais, le Prince Noir, Jeanne d’Arc, le Pudding, et la rupture de Suprême avec Ann, délicieuse jeune fille du Buckinghamshire, à son drapeau et au blason du comté montrant un cygne blanc portant des chaînes d'or et une couronne d'or sur sa gorge.
Suprême empoigna alors le cousin de Cinq-et-Demi, Deux-Pintes, et lui reprocha les traités de Brétigny(1) et Guérande(2) ; pas en reste, patriarche Cinq-et-Demi, lourdé par les pintes de bière, attaqua Un qui finissait l’alcool de poire du Cousin Edmond (deuxième bouteille). La Smala, en formation tortue (hors les femmes qui bataillaient en cuisine contre l’Armada britannique, sauf les Irlandaises s’étant désolidarisées) fonça sur le contingent anglais.
La bataille (à grands renforts français côté Smala) dura vingt minutes avant que le curé lance un appel au micro (du karaoké) en annonçant « la tournée du patron » (gnôle et cognac de 30 ans d’âge !)…
Autant dire que la guerre fut arrêtée sur le champ (de bataille) et se positionna au comptoir…
Résultat : La Smala perdit la manche retour ; Cinq-et-Demi ayant une descente monumentale….
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(1) Le traité de Brétigny, également connu sous le nom de traité de Calais, est conclu le 8 mai 1360 entre les représentations du Roi Edouard III d’Angleterre et de Charles, fils du roi Jean II de France..
(2) Premier traité de Guérande signé en 1365 mettant fin à la première guerre de succession de Bretagne opposant Jeanne de Penthièvre (nièce de Jean III) à Jean de Montfort.
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