Friday, August 11, 2017

[Humour] Le retour des aventures de la Smala - Quand Cousin Edmond fait la cour à Tante Dinde et que Suprême s’en mêle !





*** 


Depuis quelques temps, Cousin Edmond se promenait avec Tante Dinde sous prétexte des préparatifs de l’anniversaire de Trois, qui criait qu’elle « vivante », elle ne fêterait plus que son 18e anniversaire !
 

Évidemment, Lord précisa à Deux, qui ne suivait rien depuis qu’elle était amoureuse du voisin du dessus de Pétunia, « mais je le zeute par-dessous », un « espèce de Hipster sur le retour avec un look, savant croisement entre Sons Of Anarchy et l’Île aux Enfants » (dixit la même Pétunia), que « Trois n’avait pas dix-huit ans mais que pour des raisons de santé mentale, elle avait arrêté de compter après le divorce d’avec Suprême ». 


« Elle a buggué, quoi ! » Précisa Quatre à Deux. 


« Ah, ouaiiiiiiiiis » Répondit Deux qui, en son for intérieur, n’avait rien compris.


Trois, rassurée, avait donné son aval à Cousin Edmond d’organiser une « méga fiesta » pour célébrer pour son vingt-cinquième 18e anniversaire.


« Sachant que Trois avait quarante ans quand Suprême l’a plaquée, tu vois l’âge de la bestiole ! » Lança Quatre à Deux qui venait de perdre deux ou trois neurones.


« Ben, dix-huit fois quarante, sept cent vingt ans. La vache ! Tu vois que je ne suis pas nulle en maths ! » Répondit Deux devant un Lord of the Rings à la limite du malaise vagal. 


Ce matin-là, donc, Cousin Edmond avait décidé de se lancer et de demander la permission à Tante Dinde de la « courtiser à la manière d’un Troubadour » et lui déclama du Jaufré Rudel (1). Devant l’air ravi de la Tante, il monta sur le talus à l’orée du bois « des amoureux » et déclama :


Que nul ne s’étonne à mon sujet
si j’aime ce qui jamais ne me verra
car mon cœur n’a joie d’aucun autre amour,
que de celui que je ne vis jamais;
et aucune autre joie ne le réjouit autant,
et je ne sais quel bien il m’en viendra.
[...]
Je sais bien que jamais d’elle je n’ai joui,
et que jamais de moi elle ne jouira


Tante Dinde, émue, se jeta dans ses bras et le couple écrasa à terre dans un bruit de brindilles humides (oui, c’est en Périgord, hein pas dans la garrigue provençale !). Suprême, alerté par le pêcheur du dimanche – sans canne à pêche, qui sortait du bois avec une « donzelle de vingt ans sa cadette », se précipita pour évaluer « les dégâts ». Trois à ses trousses, elle ne le quittait plus d’une semelle, poussa un hurlement à déclencher une avalanche dans les Pyrénées :


« Edmooooooooooooooooooooooond, que fais-tu sur Tante Dinde, la main dans son chemisier !? ».


Trois était outrée et Suprême hilare. Il sortit son Nokia de 1999 et textota un « Le snob se tape la dinde » qui fit la joie de Quatre, Un et Flower. 


S’en suivit une tentative d’explication aussi loufoque (« on a glissé sur un champignon ») que pathétique (« ma main a empoigné la première prise de sécurité ») qui provoqua une crise de rire larmoyante de Suprême. Trois alerta Bibi par un SMS de détresse (« Y’a les vioques qui ont le feu du cul ») qui rappliqua à la vitesse de la lumière avec Quatre qui suivait le mouvement, le portable à la main pour « immortaliser la reproduction chez les espèces en voie de disparition », et Jamie-hince-version-blonde qui était mandaté par Lord pour « contrôler la tendance dictatoriale de notre Bibi d’amour » depuis qu’elle envisageait de « pondre un descendant suprêmique », dixit Cousine Sidonie qui tenait la gazette Smalesque à jour. 


Arrivés sur place, Bibi constata que la situation avait empiré. En effet, Tante Dinde était assise sur les genoux de Suprême qui lui expliquait qu’une « énième union intra-Smala aurait des conséquences avantageuses sur la lignée ». Trois, quant à elle, écoutait avidement Cousin Edmond, remonté sur son talus, déclamer « son amour courtois » à Tante Dinde. Trois ne captait qu’un mot sur deux mais elle aimait « bien le style ». 

Quatre se mêla donc de l’histoire en demandant « pourquoi que Tante Dinde, elle ne peut pas épousailler Cousin Edmond puisqu’ils sont tout vieux et tout mourant » sous le regard halluciné de Bibi qui voyait arriver un nouveau mariage « débile » dans la Smala.


Suprême « adoooora » l’idée et demanda un vote pour savoir si « comme lui et son trognon d’amour de pommier », les épousailles pourraient avoir lieu « au sein de la maison du Trou, sous l’égide et la responsabilité de Bibi ». Bibi refusa « pour cause de santé mentale aggravée » que Cousin Edmond épouse Tante Dinde « avant le délai légal de publications des bans » ce qui fit dire à Quatre « mais pourquoi il faut poser des bancs, on a déjà des chaises ! ». 


Suprême, afin de contrarier Pétunia qui venait d’arriver en déclarant que le « Code familial Smalesque ne prévoyait pas qu’un membre puisse épouser deux membres de la Smala, hors les remariages entre ex-époux », lança l’argument qui fit mouche :


« Mais c’est qui le chef dans cette maison ? »


« Ben, moi ! » Cria Cousin Edmond tout revigoré.


« Ben, alors, tu peux faire et défaire le Code ! Tu veux épouser la dinde ! » Continua Suprême qui attrapa Trois par le cou et l’embrassa sur le bout du nez. « Ah, mon pommier, toujours l’idée qu’il faut au bon moment ! ». 


Personne ne comprit en quoi Trois avait formulé une idée pendant ce débat, mais Cousin Edmond lança à la compagnie présente :


« Mon amour pour Tante Dinde se doit d’être entretenu et manifeste. Je lui conterai donc fleurette dès potron-minet demain et je vous informerai de l’éventuelle union de nos deux âmes entrelacées ».

Trois s’évanouit dans les bras de Suprême qui céda sous son poids.


« Bien dit, Cousin Edmond » Gueula Cousine Sidonie qui venait d’arriver avec une bouteille de Château de Rochemont, blanc, 2005 pour « célébrer l’amour toujours ».


« Toujours prompts à boire, ceux-là » Dit Bibi à Jamie-hince-version-blonde qui venait de sortir, discrètement, un gobelet de son sac à dos.



  1. Jaufré Rudel, troubadour aquitain de langue d'oc, est né au début du XIIᵉ siècle à Blaye et mort selon la légende vers 1148, pendant la deuxième croisade, ou plus tard, vers 1170.




Prochain épisode : Quand Deux demande le voisin en mariage et qu’il accepte (le malheureux).




 

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