Saturday, July 08, 2017

[Humour] Le retour des aventures de la Smala - Cousin Edmond et les règles de la « Caisse de la Communauté »



Épisode précédent : La smala et les élections

*** 


« Qui dit ? » Lança Pétunia un jour de grand vent. 


Depuis le matin Pétunia essayait de faire comprendre à Lord, Quatre et Jamie-hince-version-blonde, « Monsieur Bibi », qu’après « des siècles d’immobilisme », la Smala avait décidé d’agrandir la maison familiale et de « revoir les bases de la décoration millénaire », sur l’ordre de Cousin Edmond.


Après un vote à l’unanimité « moins Un, of course », la Smala avait adopté la proposition de Cousin Edmond de refondre l’ensemble des « saloperies accumulées » depuis la nuit des temps Smalesques.


La maison familiale croulait littéralement sous les bibelots, livres, caisses à outils, tableaux, pierres, coquetiers et autres nids à poussière rassemblés depuis l’avènement de la maison familiale, en date du 4 août 1420, « le jour même où Jean épousa Marie à Avila ! »…


« Qui ça ? » Demanda alors Deux sa tablette à la main.


« Il était déjà à ce mariage-là, Cousin Edmond ? » Questionna Quatre qui ne suivrait plus les avancées de l’arbre généalogique.


« Il parle de Jean II(1) de Castille et Marie d’Aragon, ignares ! Le fils d’Henri III, l’infirme ! » Gueula Suprême. 


« On les connaît, eux ? » Couina Deux, désespérée par tant de cousins, cousines inconnus ! 


Bref, Cousin Edmond avait émis l’hypothèse « soit d’agrandir, mais non, plutôt d’acheter » une nouvelle demeure proche de la maison d’origine et suffisamment grande pour « foutre tout le bordel dedans », car il était hors de question que la Smala vive ailleurs que dans la maison fondatrice. Il fut donc décidé d’acquérir une « maisonnée, trois fois rien » à quelques encablures du village « dans un coin encore plus paumé que nous ! ». 


Un des avantages était que ce lieu était « en zone blanche, voire translucide ! ». Aucun réseau, hors le téléphone avec fil, « de base, quoi ! » expliqua Pétunia aux « couineurs à tablettes », n’était accessible et que « le dimanche était décrété journée sans lien autre que la Smala ». 


Cousin Edmond se rendit chez le notaire Smalesque, informa de la décision « à l’unanimité complète » que la maison se trouvant « au lieu-dit Le Trou » devait être achetée sous « huitaine, compte tenu des rebelles qui changent d’avis aussi vite que de chaînes télé ! » pour la somme « convenue par téléphone » avec le vendeur « un parisien peu enclin à marchander avec les gueux ! » dixit ledit notaire. 


A la réception de la demeure, inaugurée à la poire, à la prune et à la vodka, la Smala convint néanmoins que « ça envoyait du bois » (dixit Un). La bâtisse était aussi haute que large, en moellons typiques de la région. Trois étages, de larges pièces et une superficie de 500 m² qui sembla « un peu juste » à Pétunia pour « le transfert des collections smalesques ». Outre la répartition des pièces à chaque individu ou couple, Cousin Edmond avait également planifié l’acheminement des « merdouilles personnelles » afin que cela soit référencé « dans l’ordre d’acquisition familiale ». Autant dire que le transporteur fut pris régulièrement de nausées et autres étourdissements lors du déménagement épique (éthylique aussi !).


Suprême avait supervisé, avec Un et Cousin Edmond, le transport de la cave personnelle de « feu le Grand Oncle Alfred-Jean-Henri-Marie » qui avait légué sa cave et les 1934 bouteilles par acte notarié en date du 10 février 1789 après qu’il eût vent « de l’ordre de rédiger des cahiers de doléances »(2). Il avait consigné par l’acte « Hors de question que les gueux puissent récupérer mes bouteilles ! ». 


Depuis cette cave faisait l’objet d’un culte régulier des membres masculins de la Smala, qui, sous l’égide de feue GAT, avait largement entamé le stock ! 


Cousin Edmond, à la suite de ce déménagement, expliqua que la « maison dans le Trou » se trouvait sous le règlement « Caisse de la Communauté » et que tout membre devrait en prendre la charge une semaine durant, régissant l’ordre, la propreté et l’obéissance absolue. Personne n’était épargné et tout le monde devait « être solidaire, fédérateur, généreux et bienveillant ». 


Suprême contesta, avec le soutien vocal de Trois (et son oriflamme « de rebelle »), devoir se « soumettre à la populace » et exigea l’élection d’un « chef du Trou ». Bibi fut élu à l’unanimité « sous le contrôle absolu de Cousin Edmond et Tante Dinde » et prêta serment « de garder l’unité familial exact selon les vœux de feues trente générations, minimum » et de maintenir un semblant de dignité « autant que faire se peut », dixit Pétunia, lors du jour en commun. 


« On n’est pas sorti du bac à sable » Lança Deux en riant.


« Elle a capté qu’elle avait quasi tout juste ? » Demanda Quatre à Bibi.


« Non, même pas, mais elle est fière d’elle, c’est déjà ça ! » Répliqua Pétunia.


« L’essentiel est qu’elle soit en progrès, non ? Si on veut la marier, je veux dire ! » Répliqua Tante Dinde sous les yeux énamourés de Cousin Edmond.
















  1. 6 mars 1405- 20 juillet 1954 ; roi de Castille de 1406 à sa mort. Fils de Henri III et de Catherine de Lancastre, fille de Jean de Gand et Constance de Castille. 
  2. 7 février 1789




Prochain épisode : Quand Cousin Edmond fait la cour à Tante Dinde et que Suprême s’en mêle !

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