Élevé dans la rue, Arthur, jeune homme futé, tient les faubourgs de
Londonium avec sa bande, sans soupçonner le destin qui l'attend – jusqu'au jour
où il s'empare de l'épée Excalibur et se saisit, dans le même temps, de son
avenir. Après le retrait de l'eau et l'apparition du rocher où une épée est plantée, Arthur, mis au défi par le pouvoir du glaive, est aussitôt contraint de
faire des choix difficiles. Rejoignant la Résistance qui lutte contre le tyran
Vortigern et aidé par une mystérieuse jeune femme, Guenièvre, il apprend à
maîtriser l'épée, à surmonter ses démons intérieurs et à unir le peuple pour
vaincre ledit tyran, qui a dérobé sa couronne et assassiné ses parents – afin d'accéder au trône…
Oubliez tout ce que vous avez
appris sur la légende Arthurienne ! Tout également sur Guenièvre, Merlin,
et Arthur ! C’est un conseil d’amie car si, comme moi, Arthur Pendragon
est une de vos madeleines de Proust, vous risquez de vous étouffer !
Ayant été prévenue, je
m’attendais donc au pire comme au meilleur… à l’instar des films de Guy
Ritchie. Il faut dire que dès que j’ai vu son nom dans la case
« réalisateur », j’ai eu froid dans le dos ! Qu’allait-il faire à
mon Arthur ?
Deux heures plus tard, je
sais….
Bien sûr, depuis la nuit des
temps, il y eu différentes interprétations de ce conte et, comme d’autres avant
lui, Guy Ritchie propose sa version, un film d’action teinté d’heroic-fantasy
et revisite complétement l’Histoire.
Dès les premières scènes, et
l’apparition d’un mammouth immense, on se dit que tout peut arriver puisqu’on
voit nettement l’influence du Seigneur des Anneaux et le penchant net pour le
style médiéval.
En sus, c’est surtout Jude Law,
en tant que Vortigern, qui crève l’écran et honnêtement, c’est le grand
gagnant ! Sa férocité et sa morgue à tuer Uther Pendragon et sa femme,
sont le premier coup de poing (et de couteau dans le contrat arthurien),
pendant que le jeune Arthur s’enfonce dans les eaux (tel Moïse). Devenu adulte,
Arthur est un gamin des rues, un brin traumatisé, un peu voyou mais avec un
zeste d’humanité (c’est le futur roi Arthur, n’oubliez pas !). S’en
suivent la découverte de l’épée Excalibur, qui n’attend que lui, la lutte contre
Vortigern, les amis et les trahisons, Guenièvre, la vengeance, etc.
Le film repose d’ailleurs
essentiellement sur la bataille qu’il va mener pour renverser le Roi Vortigern,
couronné à tort, assassin de ses parents et comment il peut réclamer son titre et
sauver le peuple affamé par la malveillance de cet être sinistre.
Alors, oui, c’est un film très
Ritchien, les scènes d’action explosent, la 3D rajoute ce qu’il faut pour
donner du relief à l’ensemble et la dynamique est bonne quoiqu’inégale… C’est
du pur Ritchie. Pourtant il y a des longueurs çà et là qui nuisent à l’ensemble
et le côté un peu trop sérieux du futur roi n’est pas très subtil (mais où est
l’humour ?).
Il faut aussi dire que les débuts
sont tellement tonitruants et grand spectacle que le reste du film semble trop
classique, voire ennuyeux par endroit.
En fait, ce film est un
divertissement qui remplit son rôle par les effets spéciaux, les combats épiques
et fantastiques et le jeu de mouvements ; Ce n’est pas le film le plus
intéressant sur Arthur mais il est suffisamment plaisant pour ne pas ressortir
du cinéma (trop) déçu. Sur ce point, Guy Ritchie a assuré sa partie, revisité
la légende à sa (grosse) sauce.
Côté distribution, comment vous
dire ? Jude Law écrase donc la concurrence et, bien que Charlie Hunnam
propose un Arthur très différent de la Légende et plutôt convaincant entre
petite frappe et beau gosse (ce qu’il est ma foi !), le méchant campé par
Jude Law est jouissif. Son Vortigern est dévoré par l’avidité, la noirceur et
sa traîtrise. Un peu plus de vices eut été meilleur !
La présence de David Beckham,
mise en avance partout, n’est pas non plus la plus mauvaise idée et il ne s’en
tire pas trop mal ; Mieux qu’Aidan Gillen qui reste cantonné à son rôle de
Lord Baelish dans Game of Thrones, ce qui est dommage pour lui… Il mériterait
mieux, largement mieux !
Ça c’est le bon côté…
Parce que cette grosse production
est, comme je l’ai dit, un bon divertissement, c’est tout. Ce qui est, à mon
avis, malheureusement, le plus gros reproche que l’on puisse lui faire quand on
pressent le potentiel sous-estimé, notamment, du personnage de Vortigern…
Idem pour le côté visuel. C’est
bien fait, ça claque, ça explose tout, mais quelque fois, on voit bien
l’influence (ou plus si affinités) du Seigneur des Anneaux et de Game of
Thrones (en moins percutant, si l’on peut s’exprimer ainsi). C’est même trop
évident dans certaines scènes ce qui peut affaiblir l’ensemble. Ainsi, lorsque
l’action ralentit et se pose, on se retrouve avec une sensation de déjà-vu.
Je reviens aussi sur les
raccourcis et autres « petits arrangements entre amis ». Je veux bien
passer sur la « vraie » légende, car, honnêtement, le cinéma a cette
capacité de pouvoir repousser les limites, détourner les mythes, les histoires
et en créer d’autres (la magie du cinéma, donc), mais la question qui m’a
hantée pendant ce film, a été : Où est Merlin, pu**** ?
Alors, oui, après coup, je sais,
c’est Guenièvre, qui est à la fois la future Madame Arthur Pendragon, et
Merlin, le magicien… Et, là, je dis : non ! Je veux bien accepter la
relecture complète (bien déroulée au demeurant), mais Arthur sans Merlin, c’est
aussi incroyable qu’un pain au chocolat, sans chocolat !
Bref, si vous aimez les
divertissements claquants, une histoire enlevé, un côté actuel, une bande-son
qui propulse, l’heroic-fantasy, un héros intéressant (et joli garçon) face à un
méchant charismatique (et beau mec, en sus), des jolies potiches (filles,
pardon, même si Astrid Bergès-Frisbey s’en tire bien dans ce
« double » rôle) et les combats à l’épée, n’hésitez pas, allez voir
le dernier Ritchie, et son travail de refonte complète de la légende du Roi
Arthur….
Pour les autres, les allergiques
aux effets spéciaux, aux bagarres, au son trop fort et qui sont à cheval sur
l’Histoire, passez votre chemin… car, côté « je revisite Arthur »,
revoyez plutôt Excalibur de Boorman, Sacré Graal (et son lapin tueur) des Monty
Python ou plongez dans Kaaamelott version Astier… au moins, Merlin est présent
et hilarant.
Reste, au final, un bon divertissement
et Excalibur (encore heureux !).
Réalisateur : Guy Ritchie
Avec : Charlie Hunnam, Jude
Law, Annabelle Wallis, Djimon Hounsou, Astrid Bergès-Frisbey, Eric Bana,
Georgina Campbell, Freddie Fox, Aidan Gillen, Hermione Corfield, Katie McGrath,
David Beckham (si, si), etc.
Durée: 126 mn
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