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Bon,
comme vous le savez, chez Lords of Rock, nous sommes tous
professionnels, hyper impartiaux ( ?) et jamais dithyrambiques ( !) mais
il existe, pourtant, malgré nos efforts, des dinosaures que l’on n’ose
plus jeter aux orties (à la décharge ?) car on s’est attaché…
Tiens,
comme l’auteur de ces lignes ! Oui, parce que je suis connue comme THE
dingo de Blur (et autres produits dérivés…..) qui couine à chaque
évènement monté par Damon Albarn (annuellement, donc !) et s’évanouit régulièrement au premier rang devant Graham Coxon…
Donc, après les années 2009-2015 dédiées à Blur (Hyde
Park, reformation, album solo de Damon, tournée mondiale, album blurien
surprise, re-tournée, etc.), la rumeur arrive dans mes oreilles d’un
nouveau Gorillaz en 2016… c’est l’hystérie et le harcèlement de la
rédaction de LOR pour « chroniquer, oui, si, pitiéééééé » le prochain
opus… bon, le fait que Damon Albarn ait fait durer le
plaisir et sorte, finalement HUMANZ ce 28 avril, n’a fait que rajouter à
la mauvaise santé mentale du chroniqueur !
Bref, passons aux choses sérieuses (et impartialement, promis !).
Honnêtement, si vous écoutez
attentivement le dernier Gorillaz, le tant attendu HUMANZ, certains
d’entre vous allez ruer dans les brancards et vous demander si les
personnages n’ont pas réellement pris le pouvoir, au détriment de Damon Albarn et Jamie Hewlett…
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Après plus de six ans à attendre, on pouvait espérer de la continuation chez les Gorillaz, mais c’est mal connaître Albarn qui
a plus d’une idée dans son sac (sa tablette, quand il ne la perd pas !)
et qui pousse toujours plus loin les expérimentations et les
collaborations. Cette fois, il le dit lui-même, il a même travaillé avec
certains artistes pour impressionner sa fille, Missy, âgée de 17 ans !
L’opus est donc déroutant, étrange,
maladroit quelque fois, mais follement séduisant et, frôle le
merveilleux ! Les vingt-six titres pour la version Deluxe vous donnent
envie de danser, de regarder en l’air et de vous dire que, finalement,
on est tous humains et que, au final, c’est vachement bien ! Et en ces
temps difficiles, cela ne peut pas faire de mal…
Gorillaz, c’est comme rassembler le monde entier sur un album… Entre les anglais (Rag’n’Bone Man), les français (Jenny Beth), les américains (De La Soul), les jamaïcains (l’icône Grace Jones),
les générations se confondent, s’entremêlent, se complètent et
s’harmonisent avec des sons sans ce côté acoustique habituel. Après THE
FALL et, surtout, le très aimé PLASTIC BEACH, les sonorités et les
influences revendiquées ici sentent la différence volontaire.
Damon Albarn avait cité Simple Minds
comme inspiration, comme piste (qui, par ailleurs font une tournée
acoustique en France). La percussion ressort énormément sur ce disque
ainsi que les battements séquentiels. Il y a aussi des chœurs, des
chanteurs (une bonne quinzaine…), comme un groupe de gospel, ici et là,
qui donnent une touche humaine à l’ensemble de l’instrumentation… et
toujours la voix de Damon Albarn qui transporte le tout (et ne se cache plus !).
D.R à Damon Albarn, <3 <3 merci ! Dieu merci il se bonifie avec le temps ! |
C’est assez enivrant comme sensation à l’écoute.
L’album débute avec l’intro « I Switched
My Robot Off » dont je ne sais toujours pas quoi penser (je sautille
bêtement l’air idiot), « Ascension » avec Vince Staples
(pour impressionner Missy, donc) qui a même séduit les vieux du dino
(c’est tout dire !) puis se poursuit par l’interstellaire « Strobelite»
avec Peven Everett dont la voix est tellement humaine
avec ce côté funky explosant le tout… Ne parlons pas de l’hypnotique «
Saturnz Barz », dont le clip est un petit bijou drôlissime (ah !
l’intimité flouté de Murdoc !) qui passe en boucles dans le MP3 d’un
certain dino bien connu, avec le flow de l’étonnant Popcaan !
Que dire que la présence divine de Grace Jones sur « Charger », très électronique et la présence habituelle de nos amis de De La Soul sur « Momentz » (oui, je vous avais prévenus dans les brèves… les Z pullulent cette année !) aidés par la patte de Jean-Michel Jarre.
De temps en temps, quelques interludes (déjà présents dans tout bon Blur) allègent (et intriguent) cet album avec la narration de Ben Mendelshon (oui, le Krennic de Rogue One !)… pour mieux repartir vers plus haut, plus fort…
Arrive « Submission » avec Danny Brown et Kelela qui vaut surtout par la touche du deuxième cerveau blurien, Graham Coxon …. (si, si, clairement Damon ne peut plus se passer de son acolyte depuis THE MAGIC WHIP !).
« Andromeda » avec D.R.A.M. met tout le monde d’accord avec des chœurs…
La pépite blurienne, toujours présente, suit, par surprise : « Busted and Blue », véritable ballade aérienne…
Puis, je dois avouer que le passage « Carnival », « Let Me Out » (avec Marvis Staples,
autre envie d’impressionner …) et « Sex Murder Party » ne m’a pas
révolutionné outre mesure… j’ai même trouvé, là, un petit bémol à mon
enthousiasmZ !
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« She’s My Collar » n’est pas non plus à
la hauteur du début de l’album mais l’interlude « The Elephant » m’a
fait glousser deux ou trois fois ! Passons sur « Hallelujah Money » ,
brûlot largement évoqué lors de sa sortie, dont la voix de Benjamin Clementine n’est, pour moi, pas suffisamment exploitée…
Reste que HUMANZ repart de plus belle avec « We Got The Power » où l’appui voix de Jenny Beth (Savages), le touché de guitare d’un certain Noel Gallagher et les synthés de Jarre font
frissonner et donnent envie de sautiller avec des banderoles à la main…
« On a le pouvoir de s’aimer »…. Allez, tous avec des confettis en
forme de petits cœurs ! (je plaisante).
L’album simple finit ainsi et cela laisse le sentiment que Gorillaz a réussi son retour avec du lourd, du très lourd, et ne sont pas contentés de refaire du Gorillaz comme le voulaient les fans. Comme il le fait avec Blur, Damon Albarn
invente, se réinvente, cherche, trace sa route, s’amuse et prolonge le
plaisir de faire de la musique, pour la musique, par la musique !
Si ça vous dit, n’hésitez pas à vous
procurer la version Deluxe qui rassemble cinq titres supplémentaires
avec, notamment, « The Apprentice » et la voix stupéfiante de Rag’n’Bones Man qui vaut l’investissement !
Bon, maintenant, il faut bien expliquer
et dire deux ou trois choses, non ? Premièrement, à la pochette, à moins
que vous viviez sur Mars (ou Saturne, ha ha ha !), les ressemblances
entre les personnages du groupe virtuel et certains musiciens très
connus, vous sauteront à la gorge. 2D ressemble à une vision étrange de Jack White, Noodle se la joue Björk et Murdoc a des faux airs de Noel Gallagher, non ? C’est ambigüe et irrévérencieux au possible car, mis à part Gallagher (non crédité), aucun artiste n’est présent sur l’album (une perche pour la suite ?).
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Certains trouveront que cela fait un peu
trop d’influence, d’invités, de voix, de sons, de sons fabriqués, de
diversité, mais HUMANZ peut être considéré comme une réussite assez
exceptionnelle en raison des styles et des sons réalisés, car, même si
certains (on cite Kanye West ou non ?) l’ont déjà fait, Gorillaz vient de faire mieux, encore.
Petit conseil d’un dino averti, ne vous
arrêtez pas à une seule écoute qui risque de vous dérouter, de vous
surprendre (surtout si vous êtes du genre à ne pas aimer le changement
!) et à vous faire dire « Ah, non, ça ne ressemble pas à PLASTIC BEACH,
merdus ! ».
Si vous pensiez à les voir, il faudra
aller aux USA (tournée annoncée) ou attendre la date à Paris (24 novembre, dit-on !!!!), car le festival Demon Dayz le 10 juin est complet
(si, si)… et les line-ups des festivals ne semblent plus donner un
espoir de sautiller devant Gorillaz…
Bonne écoute !!
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